Yawo Attivor et Santy Dorim à la baguette de la séduction

Yawo Attivor Photo: Gaëtan Noussouglo
Yawo Attivor Photo: Gaëtan Noussouglo

Les 50 ans d’implantation du Goethe Institut continue. Pour le concert live du 29 avril 2011 dans son enceinte, le Goethe Institut s’est offert la prestation de deux grands noms de la musique togolaise : le Maitre Didier Yawo Attivor et la Princesse Santy Dorim.

Deux stars qui ont confirmé leur statut à travers leur tenue sur scène et leur maîtrise de l’art vocal durant leur représentation. C’est Yawo Attivor, habitant de Minneapolis (Etat du Minnesota, aux Etats-Unis) pendant une dizaine d’années, qui a donné le ton de cette soirée de live, en arrivant dès l’entame de son spectacle à mettre le public dans sa poche.

Cet excellent bassiste est également un grand « ambianceur » qui séduit et charme, qui endiable et ravit. La musique pour lui est un temple où se vont charmant instruments, voix et danse. Il ensorcèle le public de Goethe Institut dès son entrée avec son morceau « Celebrate ». Il allie avec maestria le français à l’anglais en passant par le mina. La communion entre Yawo Attivor et ses fans ne peut qu’être sublime et exquis. Sa musique oscille entre jazz, blues, folk, afro-funk. Il revisite avec délectation les titres phares de son répertoire. Il aime brouiller les pistes de son rythme pour amener le public à surfer et les thématiques des morceaux de ce grand compositeur au crâne rasé sont aussi denses que variés. Il affirme son ancrage dans une Afrique aux rythmes envoûtants et ensorceleurs à travers « Mères d’Afrique » et « Doliho ». Le public quand il entonne sa chanson célèbre sa passion « Ayélévi », chanson qu’il a composée il y a plus d’une quinzaine quand il jouait dans le Groupe Night People (Zangbéto).

Il proclame son engagement politique dans le morceau « Doukplolawo ». L’Afrique musicale qu’incarne M. Attivor se veut gaie et optimiste. Il « Garde la foi » en une musique qui est capable de changer une vision simpliste des rythmes et chants au Togo. Le Maître a la touche de la sensibilité, du rythme et de la chanson. Le public a passé une heure de délices avec Yawo Attivor, un artiste qui n’a plus rien à prouver aux publics. Il est grand et simplement subliment sublime!

Santy Dorim a vaincu l’adversité avec la foi

 

Santy Dorim
Santy Dorim

« La princesse de Doufelgou (nord-Togo) » (Santy Dorim) avait la peine en montant sur scène ce jour car sa mère est ravagée par une maladie à l’issue peut-être incertaine. Alors, ce concert a été d’abord une prière au Tout-Puissant pour la guérir et une reconquête de son public. Sa voix maîtrise les langues du Nord-Togo, l’anglais et le mina, langue véhiculaire du Sud. Les morceaux s’égrènent et le public en communion spirituelle ont dégusté des chansons évocatrices : « Djinye fa » (Mon cœur est apaisé); « Louez Dieu » ; « Jésus est vivant » ; « Swelesu » ; « Sala Malekoum » ; « Vivre avec toi (Seigneur) ».

Cette option musicale n’a pas pour autant empêché Santy de faire redécouvrir ses morceaux célèbres : « Na yé maturé » ; « Africa folga » (en complicité avec Attivor) et surtout « Salakpaté » dont l’exécution a transformé le Goethe Institut en une vaste piste de danse traditionnelle. La Princesse de Doufelgou tout comme le Maître Yawo Attivor connaît bien le Canada. Yawo Attivor a plusieurs fans sur la terre canadienne. « Afro-zouk, afrobeat, simpa et kamou » sont les principaux rythmes dans lesquels l’élégante Dorim a puisé son expression vocale en cette fin d’avril 2011. Le bouquet final de cette soirée de live a été le savant duo Santy-Attivor qui leur a permis de communier avec leurs mélomanes autour du célèbre « Davi Kafui » de Didier Yawo, hymne à la vie de couple et adoré par le public togolais.

Tout comme Yawo Attivor, Santy Dorim a été accompagnée par le talentueux orchestre togolais « Clever Band ». Ce concert est un travail de deux semaines avec « Clever Band ».

Vivement que le fameux fonds d’aide à la culture se mette franchement en place pour permettre à nos artistes de tourner. Goethe Institut en programmant a fait le bonheur des mélomanes togolais.

  Edem Gadegbeku ©Togocultures

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