La fête de la musique 2009 entre Amiens et Lomé

La fête de la musique a célébré cette année 50 ans d’existence. Au Togo, cette fête a débuté en 1997 grâce au réseau français, le Centre culturel Français. 21 juin 2009, deux villes : une française Amiens et une Togolaise, Lomé s’offrent la fête de la musique. Dans l’une, partout dans le centre ville des artistes jouent dans plusieurs rues du centre ville et dans l’autre, quatre pôles d’attraction Bas – Fond, place Anani Santos, Centre Culturel Denyigban et la Plage.

Une petite promenade dans les rues d’Amiens ce 21 juin 2009 nous fait découvrir plusieurs scènes où des artistes de la chanson éprouvent chacun à sa façon la joie de s’exprimer. Pour Marie Braun, saxophoniste, la fête de la musique est réservée d’abord aux amateurs, les professionnels jouent gracieusement souvent pour donner une touche particulière à l’événement. Plusieurs mélomanes ont dépoussiéré leurs instruments de musique et les rues vibrent au son de la musique. L’électronique a pris le pas sur l’acoustique. Une foule impressionnante marche, s’arrête, goutte à la musique, discute. Les bars et les restaurants sont aussi très animés. En compagnie de Kokoé Koussawo, nous sommes allés à la découverte d’un bar togolais appelé The Bentley’s de Sylvestre Amoussou (frère d’un cinéaste), non loin de la Cathédrale réputée d’Amiens. L’ambiance devant ce bar était au coupé décalé. Un regret, je croyais un moment vibré au rythme de la musique togolaise mais elle était absente, du moins le temps de notre passage. Ces Togolais sont-ils coupés de nos réalités musicales ? Le bar est très sympathique.

Au même moment au Togo, les couleurs et les vibrations étaient autres. Les rues sont calmes, les bars sont animés comme d’habitude et pour trouver les artistes de la chanson, il fallait aller la veille au Centre Culturel Français, au Centre Culturel Dényigan. La fête n’était pas dans les rues, du moins pas dans toutes les rues. La Ville n’a pas pris soin de l’organiser pour le bon plaisir des Loméens. Il n’est pas aussi question de voir cet homme comme à Amiens avec sa guitare en train de jouer devant un café pour ses cinq amis. Un vrai délice d’être sollicité seul ou avec un petit groupe. Néanmoins la fête était aussi au rendez-vous à sa façon à Lomé.

L’ambiance à Lomé. Déjà le 20 juin à 18h au Centre Culturel Français de Lomé, le public est sollicité pour 8h de musique. Le bistrot ouvert, les karaokés passaient… faisant place à la danse contemporaine des élèves du lycée français…tous les genres étaient au rendez-vous; Hip hop et slam avec Enyam, Stan, du blues rock avec Edhor Rodriguez Band, du Gospel avec Restoration Singer, Sir T en R&B, un sosie Mickael Jackson, Black négro et Bibish Mole en reaggae… Vanessa Worou clôturait la soirée avec ses variétés. Mais il faut dire que la plupart de vieilles chansons françaises comme Salade de fruits, Aline, Hélène, La Ballade des gens heureux ont ressuscité des souvenirs… pour la joie et le bonheur des mélomanes parmi lesquels on retrouve Jacques Bonnaval et sa secrétaire Gora qui ne se sont pas empêchés de danser. Ambiance relaxe. Le public partait repu à 2h du matin

Le jour de la fête de la musique, le dimanche 21 juin trois lieux ont connu de grandes animations. La place Anani Santos (ancien Fréau jardin) a pris le relais à 14h avec le mariage de l’Union Nationale des Artistes et Musiciens du Togo (UNAM) et le Syndicat des Artistes du Togo (SARIAC). Ce concert est organisé avec le Ministère de la Culture et de la Communication en collaboration avec l’UNAM, SYRIAC et le BUTODRA sous le thème « La musique facteur de réconciliation nationale ». Sur scène, on retrouve Santy Dorim, Akofa Nadaïs, le mythique Mélo Togo, Ras Momo, Miss Gove, les frères Solo,… et puis la famille de feu Brigadier Zimba et des groupes de ballet. Oulégoh Kéyéwa, le Minsitre de la culture et de la communication, n’a pas hésité à la place Anani Santos à danser. A 16h, le Bas Fond du Collège Saint Joseph a connu une folle ambiance avec La Maison de la Promotion de l’Art Musical au Togo (MPAMT). Un nombreux public s’est déplacé et a vibré en phase avec les artistes. Mirlinda, Guy Rodrigue, Tonton CC, The Seeds, Vanessa Worou, Small Popy, RX Patou, King Nee, Wedy, Jey, … Les artistes et les publics ont quitté le Bas Fond très ravis. Et à la plage à la même heure des milliers de foules s’offraient la musique et la danse devant l’Hôtel Ibis.

 Alors fête de la musique ou pas fête de la musique à Lomé ? Le rêve de tous les Togolais est que le Togo ne s’arrête pas à Lomé et que la culture puisse atteindre le Togo entier. Le ministère de la culture, chaque municipalité, chaque préfecture doit pourvoir organiser cette fête de la musique pour le bonheur de chaque citoyen togolais. La musique rassemble, unit, adoucit les cœurs…

Gaëtan Noussouglo

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