Africaphonie héritage de Modeste Abraham SALLAH

La salle de spectacle de l’Institut Français de Lomé a fait le plein de son public le mardi 24 janvier 2012 à 19h15 à l’occasion de la projection et de la présentation du film documentaire : « Africaphonie Héritage », œuvre du Franco-Togolais Abraham Modeste Sallah consacrée à la dimension musicale et éducative de la traite négrière.

Africaphonie Héritage affiche
Africaphonie Héritage affiche

« Africaphonie Héritage » rend compte de la dimension patrimoniale, culturelle et musicale des années d’esclavage, fait le point sur l’enseignement de la mémoire de l’esclavage en France, dans les établissements scolaires et les visites de musées et rend enfin compte de l’événement « Africaphonie » qui est consacré chaque année à la reconnaissance de l’esclavage des nègres en France suite à la Loi Taubira.

Le film met en scène une pléiade d’artistes chanteurs africains, antillais, taïwanais et français à l’instar de Soha, Davy Sicard, Sally Nyolo, Bibi Tanga, Cheick Tidiane Seck, Princess Anies, Neggus parsemée de commentaires de Françoise Vergès, de Christiane Taubira et des témoignages des musiciens. Deuxième volet des films documentaires Africaphonie, Africaphonie Héritage s’appuie sur le dixième anniversaire de la Loi Taubira pour dévoiler les méthodes de transmission de l’histoire de l’esclavage aux nouvelles générations. «  Le film retrace la première commémoration en 2006, puis le travail perpétré par la société civile, l’éducation nationale, les institutions, les associations, les artistes et autres acteurs pour mettre en lumière cette partie de l’histoire de France. Christiane Taubira et Françoise Vergès, la présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CPMHE) ».

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Le debat : Sallah-Gayibor -Goeh Akue- Tblu-Alemdjrodo

Ce film documentaire de 52 minutes sorti en 2011 et produit par Akwaaba Productions est signé par Modeste Abraham Sallah, Alain Bidjeck et Michael Gosselin. Au terme de sa projection à Lomé, l’auteur a répondu aux questions du public assisté des Professeurs Gayibor, Goeh-Akué du Département d’Histoire de l’Université de Lomé, de l’écrivain Kangni Alem auteur du roman Esclaves écrit après 7 années de recherches sur la question et Yves Tublu, gestionnaire du patrimoine culturel au Ministère des Arts et de la Culture du Togo. On est revenu sur la question de la traite négrière sur les côtes du Togo considérée comme le «  chainon manquant » sur la route de l’esclavage, sur la manière de transmettre cette histoire commune, de l’assumer et de la patrimonialiser. Le professeur Goeh-Akué a notamment souligné que la traite met au cœur du problème de la liberté, de cette nécessité de battre pour la liberté, contre l’avilissement de soi, hier comme aujourd’hui.

Abraham Sallah est né au Togo il y a 40 ans et a passé 30 années en France. Il veut par sa présence à Lomé aider à booster l’industrie cinématographique togolaise. L’auteur entend faire le tour des grandes villes du Togo pour rencontrer les Togolais avec sa production qui est d’une grande qualité artistique.

Cyriaque Noussouglo © Togocultures

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