L’Adversité de Rouquaiya Yasmine Yerima

L’Institut Français du Togo expose à l’Hôtel ONOMO l’ « Adversité » de  l’artiste peintre Rouquaiya Yasmine Yérima du 10 mars au 30 avril 2022. Au vernissage, le public était émerveillé et conquis par le travail coloré, méticuleux, incisif et percutant de l’artiste.

Usant du pointillisme, un mouvement artistique et pictural opérant par « petites touches, utilisant de petites zones de couleurs juxtaposées plutôt que des mélanges de pâtes colorées pures, mouvement qui a succédé à l’impressionnisme et où se sont illustrés de grands noms comme Georges Seurat, Vincent van Gogh ou encore Paul Signac, l’artiste nous amène à comprendre l’adversité. Celle-ci s’exprime au travers des formes aux contours bien colorés. On peut remarquer des têtes de personnes hors du commun sur lesquelles sont hissés d’autres têtes plus petites encore. Tout comme « Idée obscure » ou « Pense à toi » ou encore « Gomido » (titre des œuvres). Toute l’œuvre de l’artiste incite au surpassement, à arrêter de ressembler à l’autre de qui on est différent. Nous devons personnellement donc, nous lancer le défi d’aller au bout de nos peurs en transformant les voix dans nos têtes qui nous découragent, nos pensées obscures en forces afin d’être vainqueurs dans tout ce que nous faisons. Nous sommes aussi appelés par ces œuvres à développer le vivre-ensemble, la solidarité et l’unité.

Pensées positives

L’écrivain et collectionneur Kangni Alem, témoignant sur sa page Facebook dans un point de vue intitulé : « Du coulage au grain, ou l’art apaisé de Rouquaiya » analyse, le travail de l’artiste et parle de sa personnalité « volcanique et éruptive » qui transparait dans ses tableaux. Il souligne que le temps est un atout pour le travail artistique en ce qu’il contribue au « mûrissement » de ce travail : « Ce que je vois exposé à Onomo porte l’empreinte d’un mûrissement. Certains tableaux de 2021 gardent la trace du coulage, le style connu de l’artiste. D’autres, plus récents, sont faits à base de points réalisés au canif, des grains fins ou à l’épaisseur adaptée à l’idée que la peintre cherche à mettre en évidence. Beaucoup de couleurs, comme pour annoncer un hivernage de sa propre naissance à la patience de l’art. Une Rouquaiya apaisée, cela vaut le détour! Beaucoup ont aimé les tableaux où persiste la couleur noire, comme trace de l’autre état d’esprit. « Mes préférés », m’a répondu une Rouquaiya espiègle. Le grain de folie est donc toujours là, et c’est une excellente nouvelle ». Pierre Amrouche un autre fin connaisseur du milieu artistique renchérit « Les Nabis n’ont qu’à bien se tenir dans leurs tombes, la relève est assurée ! »

L’Adversité de Rouquaiya Yérima. Exposition organisée par l’Institut Français de Lomé du 10 mars au 30 avril 2022. Hôtel Onomo, Lomé.

                                                                                                          Djidjoè Elodia NOUSSOUGLO

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