Un combat pour la culture

Cyriaque Kodjo Noussouglo,Président de CTDC,  Robert Pilon, ancien vice-Président de la Coalition canadienne, Rasmané ouédraogo, actuel Président de la Fédération Internationale pour la Diversité Culturelle
Cyriaque Kodjo Noussouglo,Président de CTDC, Robert Pilon, ancien vice-Président de la Coalition canadienne, Rasmané ouédraogo, actuel Président de la Fédération Internationale pour la Diversité Culturelle

Le 18 mars 2007, la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles entrait en vigueur.  Pour la première fois de l’histoire moderne, le droit des états d’adopter des politiques pour protéger et promouvoir leurs expressions culturelles était juridiquement reconnu par une instance internationale.

Le combat pour la diversité culturelle prend naissance à la fin des années 80, alors qu’une pression grandissante s’exerce sur les États pour qu’ils libéralisent totalement leur secteur de la culture dans le cadre des négociations d’accord de commerces internationaux.

 La culture en danger

L’idée d’un instrument juridique  international qui permette aux États de mettre en place et protéger les politiques culturelles qu’ils jugent nécessaires s’est imposée et une mobilisation massive a permis à la Convention de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de voir le jour.

Le développement d’accords de commerce favorables à la libéralisation du secteur de la culture était une terrible menace pour les industries culturelles. Les pays désirant conserver leur droit d’appliquer des politiques culturelles se seraient vus marginalisés et dans l’impossibilité de maintenir leur position.

Autre fait inquiétant : le déséquilibre croissant des échanges audiovisuels entre les États-Unis et le reste du monde (en 2001, selon le Centre national de la Cinématographie, Hollywood détenait 80% du marché international du film).

Dans le domaine de l’audiovisuel comme dans celui de l’édition, ces déséquilibres ont fait naître une forte crainte: celle de voir un très petit nombre de cultures s’imposer à l’échelle mondiale au détriment de toutes les autres.

Un contrepoids aux accords de commerce

  • Création de coalitions nationales,
  • Travail avec les gouvernements partageant les mêmes préoccupations,
  •  La mobilisation des milieux culturels dans de nombreux pays permet de porter l’enjeu jusqu’au plus hautes instances internationales;
  •  Adoption du premier instrument juridique dotant les États d’une véritable force de résistance face aux accords de commerce internationaux : la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

La Convention marque le début du combat pour la diversité culturelle qui doit assurer aux citoyens l’accès aux livres, aux films, aux arts et spectacles de leur propre pays, tout en leur permettant un meilleur équilibre des échanges de biens et services culturels entre les États. Loin d’être un instrument protectionniste, la Convention engage au contraire les Parties à agir concrètement pour la réalisation des objectifs de la diversité culturelle et à s’ouvrir à la coopération internationale et aux échanges.

Pourquoi le combat pour la diversité culturelle est-il important?

  •   Les produits culturels sont porteurs de valeurs, d’identités et de sens qui dépassent leur simple valeur commerciale.
  •   Sans les politiques culturelles, les citoyens de nombreux pays n’auraient pas accès aux livres, aux films, à la musique, au théâtre et aux autres biens culturels qui les confrontent à leurs propres expériences.
  •  Si ces biens et services ne pouvaient être créés, produits et consommés sur leur territoire national, ils ne pourraient pas non plus  traverser les frontières et faire partie de notre paysage culturel mondial.

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