Le 18 avril 2009, la scène du Centre culturel français va vibrer de nouveau de la musique du groupe Togo-Tempo et de son leader Sassou Koudou, le Femi Kuti togolais.
Son style de musique est essentiellement basé sur le dynamisme certain de tous les instruments (saxophone, guitare, batterie, percussion, etc…). Il privilégie également des chansons néo-acoustiques très agréables parsemées de jolies mélopées qui ne laissent jamais insensible. Son premier album «Djessi wo» est d’une réussite formidable pour un premier opus qui semble une composition basée sur une utilisation plurielle d’instruments occidentaux, asiatiques et africains. Le second opus «Afrique je t’accuse» d’excellente facture est plutôt moins bonne que la première.
la force de Togo-Tempo repose sur un message fort et revendicateur sur l’Afrique et la colonisation. Il demande un droit d’inventaire et un devoir de mémoire sur passé et le présent ; une philosophie qui engage résolument l’Africain à se tourner vers l’avenir et apprendre des autres civilisations, au lieu de passer son temps à se complaire dans la médiocrité, la dénonciation et l’imprécation. Pour l’artiste, « sans la collaboration active des Africains, la traite négrière n’aurait pu se réaliser».
«La colonisation négative de l’Afrique n’est en fait que le résultat de la naïveté de son peuple. Enfin, la pseudo-indépendance de l’Afrique aujourd’hui se trouve être encore une preuve palpable que ce continent ne se veut pas encore mature», dit l’artiste.
Effectivement, seuls les faibles n’arrivent pas à se débarrasser du poids du passé. L’artiste demande un retour aux sources par ce que pour lui le développement est avant tout un problème d’ordre culturel :«Il y a un mal profond qui mine le continent depuis la nuit des temps dont il doit être extirpé : c’est la méconnaissance de la grandeur de ses valeurs. Il n’y a pas de développement possible, sans fierté identitaire et culturelle ». Sassou Koudou vit en France depuis des années.
Tony Féda ©Togocultures