Poppy et Kezita reviennent au devant de la scène à Goethe Institut

Small Poppy - FinitoLes soirées live au Goethe Institut de Lomé poursuivent leur petit bonhomme de chemin en 2012. Small Poppy et Kezita, deux artistes qui s’investissent très peu dans des concerts solo et occupent irrégulièrement le devant de la scène étaient au menu de la dernière programmation en date de ces soirées.

Ceux qui ont déjà enterré Small Poppy avec l’émergence d’une nouvelle classe de chanteurs hip-hop et la naissance du « mouvement Ogbragada » des Toofan peuvent se mettre un doigt dans l’œil. Star du hip-hop togolais au début des années 2000, Small Poppy a démontré, durant une heure, sur la scène du Goethe qu’il a encore du talent à en revendre. Accompagné du groupe musical « Clever Band », il a servi du rap non mixé au public loméen, en puisant dans son répertoire des morceaux qui lui ont permis d’esquisser avec adresse des pas du breakdance. Un art corporel dans lequel il excelle. Comme tout bon rappeur, Poppy a laissé monter son « flow » mais sur une musique au ton décéléré, contrairement à ce qui est de coutume en hip-hop.

La tribune du centre culturel allemand a en outre servi à Poppy à annoncer l’imminence d’un retour discographique. Une prochaine galette qui devrait puiser son inspiration dans les habituelles thématiques chères à l’artiste et qui ont bâti sa réputation auprès du public togolais. Un peu comme les titres qu’il a chantés au Goethe Institut : « Baby me lon o » (une grivoiserie), « Aloviwo me so o » (sagesse africaine), « agbadja dance » (honneur au terroir togolais), « Yele bakou, Ahoe » (valorisation de la tradition africaine), « Sukissaba » (déclaration d’amour), « The king » (réaffirmation d’un engagement à servir le rap au Togo)…

 

Kezita
Kezita

Dans le registre reggae qui fait sa singularité parmi les artistes féminins au Togo, Ablavi Ketoglo alias Kezita a de son côté chanté des hymnes au Jah au Goethe Institut. Reaggaewoman dans l’âme, Kezita l’est aussi dans l’écriture de ses textes. Avec des images, elle décrypte et dénonce les vices multiformes du monde contemporain dans ses compositions. Celles qu’elle a offertes au public du Centre culturel allemand en français, anglais et éwé n’ont pas dérogé à cette conception de la musique reggae. Ablavi Ketoglo a de ce fait convié ses fans au « Revolution time », chanté pour « Jah », invité à la « Réconciliation sur la Terre »ou encore clamé, « Freedom we need ».

Elle n’a pas non plus oublié son célèbre « Ghetto girl », après avoir décliné en allemand l’hymne national sud-africain pour implorer la paix sur l’Afrique. Elle a également rendu hommage au Togo via « Au carrefour » et surtout mélangé du reggae à la soul dans « Reggae time ».

Edem Gadegbeku

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