Béhanzin chante la tradition pour une Afrique plus forte

Jean Adagbenon dit Behanzin
Jean Adagbenon dit Behanzin

Le continent noir a les moyens d’auto-briser la somme de maux qui le défigurent depuis des décennies, si et seulement si il se remet lui-même en cause. C’est ce qui fonde la foi artistique du groupe togolais de musique, Béhanzin, dont l’initiateur porte le même nom.

Une nouvelle formation devrait colorer dans les mois à venir le paysage des groupes musicaux prestant au Togo : Behanzin, elle s’appelle. Elle est formée de deux chanteurs, deux guitaristes, un pianiste, un joueur de castagnettes et de gong (percussionniste) et d’un duo aux drums (dont un kpessi, tam-tam du sud-Togo). Ce beau monde est placé sous la férule de Béhanzin Le Soleil (concepteur et lead vocal du groupe).

L’originalité de cette formation plonge ses racines dans la saveur musicale qu’elle propose : le « doyi-kpoka » (un savant tradi-moderne musical fondé sur l’aguéshé, un rythme proche de l’agbadja au Sud-Togo). Eternel insatisfait, Béhanzin Le Soleil s’est lancé depuis trois mois à la quête de la perfection des galettes musicales que ses complices et lui ont actuellement sous la main, en attendant la sortie de leur premier album.

Son répertoire formé de morceaux truffés d’incantations du Sud-Togo prend progressivement forme. Ses mélodies sont chantées en mina (langue parlée et comprise aux quatre coins du Togo). C’est le message que servent ses chansons comme « Trova », « Togovi » (invitation à construire le Togo dans l’unité), « Mian to » (l’homme est la source de ses propres malheurs), « Farafina » (qui vante l’Afrique glorieuse). Une même lecture de la vie du continent noir que reprennent à leur compte des morceaux comme « Tchakami »(dénonciation de l’impérialisme occidental en Afrique), « Vodja »(haro sur les dictatures africaines et le double langage des politiques en général), « Tsi ama » (corollaires de la corruption grandissante en Afrique et au Togo).

Le 2 juin dernier, à Lomé, à la faveur du café concert mensuel de l’Institut Goethe, Béhanzin a comblé des spectateurs parmi lesquels se trouvaient Jean Adagbenon, célèbre batteur et percussionniste béninois. « Ils ont de la matière, leur approche musicale est assez intéressante, mais ils gagneraient à diversifier les rythmes de leurs mélodies », dixit J. Adagbenon, (également auteur-compositeur et interprète) au sujet de Béhanzin.

Edem Gadegbeku©Togocultures

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