Musique et arts : Si on parlait de l’indépendance autrement ?

Monument de l'independce du Togo Photo: Gaëtan Noussouglo
Monument de l’independce du Togo Photo: Gaëtan Noussouglo

Le 27 avril 2009, le Togo aura 49 ans. Dans le pays, s’il y a une stabilité après les tumultes de ces dernières années, toute l’attention est focalisée sur les élections de 2010 et les 50 ans d’indépendance. Pour le moment entre la marmite presque vide des populations et la grande fête de l’indépendance, les Togolais sont partagés. Dans ce contexte, la musique et la culture cherchent à adoucir la faim. Ils sont nombreux, les artistes, à vouloir égayer les cœurs des Togolais. De Lomé aux Etats-Unis d’Amérique en passant par Luxembourg, Brême et Paris, la joie du peuple est avant tout entre les mains des artistes.

Le 25 avril 2009, le roi King Mensah à 20h30 est aux USA avec le Groupe Elikey. Le même jour à 20h au Hall Polyvalent à Dommeldange à Luxembourg, le reggae man togolais Peter Solo et son groupe Kakarako seront au rendez-vous. Ce 25 avril en Allemagne TogokulturPlus de Bassirou Ayéva invite les Togolais à « se sentir avant tout, togolais », à fêter ensemble à Brème et donner ainsi le goût de la culture togolaise aux Allemands : Projection de films, concert avec Inouss Landoz et le Roi du sogo, Agboti Yao Mawuéna et évidement la fête est garantie jusqu’à l’aube. Au même moment à Lomé, à l’Hôtel Mercure Sarakawa, à 20h Nadiaka organise son défilé de mode « Les lignes nadiakales ». Nous n’avons pas encore connaissance du programme officiel. Comme d’habitude, des chorales chanteront à Lomé comme à Paris dans les églises et les temples. Le soir, des dîners seront organisés au cours desquels les artistes seront sollicités.

Une fête n’est belle que grâce aux artistes. L’hymne, c’est un parolier, des musiciens, des choristes qui le composent et l’exécutent. Les monuments, ce sont les artistes qui l’édifient. Les maisons, ce sont les architectes qui les construisent. Un pays est beau par ses richesses artistiques et culturelles. Associer les artistes à la célébration d’une fête nationale ou de tout événement rehausse son éclat. Il est inconcevable dès lors qu’aucune action, dans notre pays, ne soit faite en faveur des artistes. Penser rendre l’indépendance à nos artistes, c’est mettre des fonds à leur disposition pour qu’ils transforment l’ordure en or. C’est les inviter à ne pas mourir pour remplir les poubelles de l’histoire ou être fauché à fleur de l’âge de maladie dont plus personne ne meurt, en créant un cadre, une mutuelle. Que repose en paix Ouyi Tassane, Akofa Akoussa, Politicos, Mme Chaold, et non des moindres… ! Un artiste qui goûte à l’indépendance, c’est un artiste qui ne doit pas sa vie au travail de secrétariat de bureau ou un artiste contraint de conduire un taxi moto, de marcher des heures durant sous le chaud soleil pour vendre son propre album. Chacun a son métier. Etre politique, c’est un métier, tout comme être maçon ou boulanger. Mettre les moyens à la disposition des artistes, c’est contribuer au rayonnement d’un pays, à l’indépendance du pays et au respect de ses fils. Le travail artistique n’est ni de la broutille ni l’héritage des paresseux. Au Bénin, le fonds d’aide à la culture passera de 1 milliard de nos francs cette année à 4 milliards l’année prochaine. Au Togo, il est stationné à zéro de nos francs.

Togocultures rêve de voir un jour des rues prendre des noms de grands artistes comme Chaold, Couchoro, David Ananou, Ayité Djinyéfa, Bella Bellow, Ouyi Tassane… C’est bien de donner les noms de nos villages aux villes ! Mais en baptisant les rues de noms de tous ceux qui ont marqué aussi bien artistiquement, culturellement que politiquement la vie de notre pays « bien-aimé », nous apprendrons à nos enfants –relèves de demain- enfin à s’enivrer de connaissances, de cultures. Construire des lieux d’exposition, des musées, des centres culturels, c’est aussi asseoir un pays neuf. Abandonner toute la culture d’un pays entre les mains de nos partenaires, c’est fuir des responsabilités. Pourquoi ne pas verser les fonds secrets qui servaient à faire l’animation politique aux artistes ? Pourquoi ne pas convertir les fonds « privés » de marche de soutien en mutuel pour les artistes ? Là où la politique divise, la culture et le sport unissent.

Bonne fête de l’indépendance à tous nos hommes politiques, à tous les artistes et à tous les Togolais quels que soient leur fonction ou leur misère. Togocultures et son équipe sont de « chœur » avec vous et disent un grand bravo à Kossi Efoui qui reçoit le Prix des Tropiques de l’AFD, le 27 avril à Paris.

Gaëtan Noussouglo

Peter SoloINFOS UTILES pour participer dans chaque ville à ces manifestations


SAMEDI 25 AVRIL 2009

20h00 à Luxembourg : Peter Solo et Kakarako

Hall Polyvalent

Rue Nicolas

Dommeldange

Résa : 691 784 226 / 691 198 622

Mail : lux.togo@yahoo.fr

 

SAMEDI 25 AVRIL 2009

20h30 aux USA: King Mensah et le Groupe Elikey
Eleanor Roosevelt High School
7601 Hanoner parkway
Greenbelt, MD 20770

 

SAMEDI 25 AVRIL 2009

A partir de 18h en Allemagne (Brème)
18h00 : Projection de film-archive sur l’historique proclamation officielle de l’indépendance du Togo le 27 Avril 1960 par le premier Président du Togo, feu Sylvanus Olympio en présence d’un émissaire allemand.

Un poème pour la circonstance de Ali Akondoh
Arts culinaires : Présentation et dégustation des mets togolais
19h00 : Musique : Groupe Bonangana d’Aachen. En première partie d’Agboti Yao Mawuéna, Inouss Landozz, l’un des porte-flambeaux de la musique togolaise.
Maître Agboti Yao, le «Roi du Sogo, un rythme du terroir»

De 21 Heures à l’aube: Soiréé dansante

Lieu: Jugend-und BeratungsZentrum-Walle; Waller Heerstraße 229, 28219 Brème
(À partir de la gare principale-Hauptbahnhof-prendre le tram 10 en direction de Gröpelingen. Descendre au 10ème arrêt Waller Str. Le local est juste devant vous, à une minute de marche.
Contacts Togokutur Plus e.V. : 0176 28626684 / 0173 178 9482
Visitez: www.togocultureplus.com

LUNDI 27 AVRIL 2009 A PARIS

Kossi Efoui reçoit le Prix des Tropiques pour son roman, « Le solo d’un revenant », Seuil, Paris, 2008. Le Prix lui sera remis au Siège de la Association Française pour le Développement à Paris par Jean-Michel Sevérino.

Une sacrée coïncidence.

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