L’Alsacien Marc Arbogast (photo), ancien président de la Brasserie Fischer Adelshoffen et actuel Brasseur à Mayotte est un « afficionado » de l’Afrique, de la chasse et du vaudou. Son rêve, réaliser un musée privé Vaudou, le seul qui existerait pour le moment au monde. Ce musée va être aménagé dans un ancien Château d’eau classé Monument historique à Strasbourg. Dans sa valise en débarquant à Lomé au Togo le 4 décembre 2011 avec sa femme Marie-Luce, Bernard Müller et une équipe de France 3 Alsace, les photos des objets de sa collection personnelle. Sa mission comprendre le mécanisme des objets de sa collection, avoir une idée de ses utilisations et produire des vidéos sur ces objets.
Au Togo et au Bénin, l’itinéraire d’Arbogast a été dessiné, revu, corrigé par Bernard Müller en complicité avec le directeur de Togocultures. Approfondir la connaissance du vodou nécessite de belles rencontres avec des pratiquants. L’humoriste et grand prêtre Vaudou Azé Kokovivina, son Kélensi et ses 4 autres divinités ont été les premiers contacts dans le quartier de Kagomé non loin du Port Autonome de Lomé. Azé dévoile sa maison, ses pratiques mais l’équipe n’a pas pu aller plus loin car l’accès à certaines divinités sont réservées exclusivement aux initiés. Le « Gbétsé » a révélé que le bonheur attend Marc Arbogast et son équipe du Musée Vodou mais il faut faire attention à l’envie et à l’argent…. La confirmation du bonheur mérite certains sacrifices. Des ingrédients que le Grand Prêtre se charge de chercher.
Adjoh Montassi, Prêtresse vaudou à Bè Kpota, un quartier populeux de Lomé, avec ses 11 divinités ouvrent sa maison et ne portent pas de gant pour parler du vodou en général, de sa portée et de ses pratiques en attendant la visite de son temple à Comé au Bénin.
Marc Arbogast au cours de son séjour est allé à la rencontre du Padre Roberto Pazzi à Vogan pour saisir le sens de sa dévotion et sa connaissance de Yahvé et du vaudou. Surpris par toute l’équipe, l’ermite italien, résident au Togo depuis 48 ans, a parlé de sa foi sur le christianisme tout en soulignant l’erreur des missionnaires qui ont livré « bataille » au vaudou croyant que les « indigènes » n’avaient pas de Dieu unique. A Hlandé, près d’Aklakou, les Kélégbéto, les chasseurs ou gardiens du jour ont failli livrer leurs secrets. Les kélégbétou, tournent, tourbillonnent ! Un objet qui danse sous l’impulsion d’un dieu ?! Séduit, Marc Arbogast trouve motif pour chercher le seul objet manquant à sa collection.
A Agou, la rencontre avec un chasseur a été de courtes durées. Il n’était pas dans son milieu mais son costume, il était déguisé en femme, a mis l’équipe sur une fausse piste. Marc arbogast, le Brasseur de La Réunion et de Mayotte est aussi un grand chasseur. Après Agou et Kpalimé, il a mis le cap sur Notsé au Togo, Bohicon, Abomey Ouidah et Comé au Bénin. L’équipe a fini sa mission au Togo et au Bénin aujourd’hui et rentre demain matin en France. France 3 Alsace relèguera sûrement les informations.
Le Musée Vaudou verra le jour vers fin 2011 mais les Togolais se souviendront du passage de ce « sorcier » du vaudou, humble et plein de vies qui est tombé amoureux de l’Afrique depuis son jeune âge. Marc Arbogast est à sa deuxième visite au Togo en trois ans.
Gaëtan Noussouglo© Togocultures