Encore et toujours de l’afro-pop mélangé à la richesse musicale et linguistique du Togo. C’est la ligne d’Ola Lade, chanteur togolais résidant en Allemagne qui annonce un retour discographique dans les mois à venir. Après les albums « Adire »,« Ola » et le single « Ayé », les fans de l’artiste devront encore bouger sur des chansons qui font réfléchir et frémir.
Vous vous êtes retiré des podiums en 2004 pour diverses raisons. Qu’est-ce qui vous a surtout déterminé à reprendre le chemin des studios, mis à part votre public qui vous réclamait ?
Comme vous pouvez le constater, lorsqu’on aime la musique, quelle que soit la durée de son absence, on revient toujours au point de départ…
Quelles stratégies avez-vous mises en place pour faire rayonner votre musique au-delà de l’Afrique occidentale, à la faveur de votre retour ?
Lorsque l’on est créatif, unique, perfectionniste et exigeant dans tout ce qu’on entreprend dans la vie, toutes ces qualités contribuent toujours à un succès. Telle est ma stratégie.
« Alima», single qui annonce votre retour discographique a été servi à vos fans depuis le 12 mars dernier. Présentez-nous le contenu de ce titre
« Alima » est une chanson d’amour. C’est une vraie histoire que j’ai vécue lorsque j’étais encore sur les bancs. J’ai voulu la restituer au grand public par l’entremise de la chanson.
Le public togolais et ouest-africain a connu un Ola Lade qui chante plus dans des langues du Nigeria et en anglais qu’en français. Ce choix linguistique va-t-il être maintenu sur votre prochain album ou bien vous accorderez plus de place au français ?
Dans le prochain album, j’ai mis plus d’accent sur l’éwé que je considère comme une langue par laquelle je peux également faire passer mes messages, étant donné que je suis aussi un fils du pays…
De l’avis de plusieurs acteurs du show-biz en Afrique et au Togo, la musique togolaise a beaucoup progressé depuis l’an 2000.
J’ai été très surpris de constater que le Togo a beaucoup évolué dans ce domaine et surtout que dorénavant, le Togo consomme togolais. Ceci est une bonne nouvelle pour l’art musical togolais.
Que connaît l’Allemand de la musique du Togo ?
L’Allemand est plus attiré par le folklore togolais.
Qu’est-ce qui manque en gros à la musique togolaise pour être exportée et connue.
Plus rien ne manque pour matérialiser cet idéal. A mon humble avis, il va falloir cependant accorder plus d’importance à ce que nous faisons comme musique au Togo et en être fier. Le tour sera alors joué à partir de cet instant. La diaspora togolaise n’est pas vaste comme celle des autres pays que vous avez cités, raison de plus pour mettre le paquet sur le dossier « valorisation du patrimoine musical togolais ».
On reproche souvent aux artistes togolais de ne pas multiplier des collaborations avec de grands chanteurs du monde et d’Afrique sur leurs albums.
C’est une fausse critique car lorsqu’on croit en soi et en ce que l’on fait et que son pays et ses fans vous soutiennent, par la grâce de Dieu, on finit toujours par percer.
Baba Omar vous accompagne depuis le début de votre carrière musicale.
Les compositions et les arrangements, c’est moi-même qui les fais. Baba Omar m’assiste bien entendu dans mes travaux et apporte sa contribution qui m’est indispensable; je dis bien indispensable !
Vous êtes chanteur-compositeur. Peut-on espérer un jour voir Ola Lade s’installer en Afrique pour transmettre son savoir-faire à la jeune génération ?
Bien sûr que si! Mon souhait est d’aider la jeune génération à évoluer dans le domaine musical.
En pleine mondialisation, en tant qu’Africain, doit-on s’installer en Occident pour réussir sa carrière musicale ?
Sur la base de mon expérience, l’on ne doit pas se limiter seulement à l’Afrique ; c’est toujours profitable de faire des allers-retours pour pouvoir creuser ses connaissances et les mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin.
Interview réalisée par Edem Gadegbeku ©Togocultures