Ephrem Seth Dorkenoo, poète et ancien ministre togolais, a rendu l’âme le 27 avril 2010. Un an jour pour jour après sa subite disparition, les poètes togolais regroupés au sein de la Cénacle (Association de la Nouvelle Génération de Poètes Togolais) ont tenu à saluer officiellement sa mémoire.
C’est à travers une note collégiale signée par le Bureau exécutif de la Cénacle que les poètes togolais se sont souvenus de l’œuvre littéraire et du parcours terrestre d’Ephrem Seth Dorkenoo. « Tu as quitté la terre des vivants, cette terre que tu as tant enflammée avec tes mots, tes phrases, tes vers, ta poésie, voudrions-nous dire. Tu as eu le mérite d’avoir porté la voix de ceux et celles qui taquinent la muse au-delà de nos frontières », lit-on sous la plume de Kodzo Adzewoda Vondoly, le président de la Cénacle. « Tes œuvres réalisées ça et là dans le monde sont l’expression de ton immortalité qui donne un grand espoir à la poésie togolaise de son avenir radieux comme tu l’as voulu de ton vivant. Que ce soient la Ricep (Rencontre Internationale des Créateurs En Poésie), « Rose Bleue », etc., nos mémoires sont encore trop fraîches pour oublier le rôle avant-gardiste que tu as joué dans l’élévation de la pensée des Togolais que tu as tant chéris à travers tes initiatives très encourageantes », poursuit le même hommage.
Plus que jamais, M. Dorkenoo reste dans la mémoire de tous les amoureux de la poésie au Togo. Ce constat, ses pairs ont tenu à le réaffirmer en ces termes : « Nos mots ne peuvent jamais combler le vide béant que tu as laissé au sein de la communauté littéraire mondiale, mais nous tenons fermement à te les prononcer une fois encore, comme si tu étais devant nous à la table d’honneur des cérémonies de lancement officiel de ton festival annuel, la Ricep. Ephrem Seth Dorkenoo, nous ne t’oublierons jamais, car dans nos cœurs, tu as planté un arbre que ta bravoure arrosera tous les jours pour donner de bons fruits et pour faire jaillir la lumière dans la Cité Togolaise , ta terre natale ». La Cénacle envisage de lancer un concours national dénommé « Prix Ephrem Seth Dorkenoo de la Poésie », toujours dans la logique d’hommages à l’artiste trop tôt disparu.
Qui était Ephrem Dorkenoo ?
L’initiateur de la RICEP a quitté le monde des vivants à l’âge de 62 ans. Il fut tour à tour ministre des Droits de l’Homme et de la Réhabilitation dans le gouvernement d’Edem Kodjo de 1994 à 1995, ensuite Garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement de Kwassi Klutsè. En 2002, il a créé Les Editions de la « Rose Bleue » dont il était le directeur général jusqu’à sa disparition. Grand amoureux des Lettres, il a lui-même publié trois œuvres poétiques qui ont pour nom : « Sang d’escargot » aux Nea/Togo en 1997, « Sitou » coédité par Eburnie en Côte d’Ivoire et Rose Bleue au Togo, et « L’Adviendra » aux Editions des Diasporas, au Bénin en 2008.
De la maison d’édition du défunt ministre, sont sortis des ouvrages bâtis par des plumes célèbres à l’échelle régionale et internationale. Il s’agit, entre autres, de « Le désert et l’Océan » de Jémima Fiadjoé-Prince Agbodjan, « Trophée de Cristal » de Jeannette Ahonsou en 2005, « Prostituée…ma sœur » de Moïse O. Inandjo, « Rêves Eclos » de Gaby Enam en 2006. « Refonder la démocratie au Niger » de Mahamane Ousmane (ancien Président du parlement nigérien), « Togo, mon coeur saigne » de Paul Ahyi, « Ministre avec Eyadèma » du Professeur Charles Madjomé Kondi Agba, « En souvenir du possible » du Sénégalais Babacar Faye en 2008, etc. sont à classer dans le même lot.
Edem Gadegbeku©Togocultures