Un film documentaire sur le T’Bol, la danse du feu en pays bassar (nord du Togo), film produit et réalisé par le Centre Régional d’Action Culturelle (CRAC), centre de formation d’administrateurs culturels africains, sort ce mercredi 14 décembre 2011. Le scénario et la réalisation sont l’œuvre de Bill Ouro-Koura, comédien, administrateur culturel et financier ; le directeur de production n’est autre que le Professeur Kodjona Kadanga, Directeur Général de l’institution. Patrimoine intangible, le T’Bol, la danse du feu fait partie des expressions culturelles majeures du Togo.
Le T’BOL se compose de 3 pratiques à la fois distinctes et consubstantielles : une première pratique qui est l’initiation qui se fait dans la nuit profonde et par laquelle se transmet le savoir ; une seconde pratique qu’est la danse dans le feu que peuvent exécuter à la fois hommes, femmes et enfants initiés (le danseur est appelé « obou », au pluriel « bbob ») ; une troisième pratique qu’est la divination à travers le feu.
D’autres peuples consultent le numineux à travers le miroir, l’eau, les fa, les intestins d’animaux…, les Bassar ont la particularité à travers les initiés du T’Bol de voir et de lire l’invisible à travers le feu.
Ce film de 23 minutes réalisé grâce au financement de l’UNESCO sur le programme de participation 2010-201, relate en trois (3) récits harmonieusement conduits, les origines, les manifestations et la transmission de la danse T’Bol. Ces récits finissent par converger vers un carrefour en « T », symbole de leur unicité. Chacun de ces récits est entrecoupé d’interviews de professionnels du patrimoine culturel à l’instar de Nayondjoua Djanguenane, l’un des porteurs de ce projet, d’historiens à l’instar du professeur Kadanga, d’anthropologues, d’autorités administratives locales et des Bassar de la diaspora.
Le film dans lequel on retrouve de nombreux comédiens togolais (Santy Dorim, Sanvee Alouwassio, Alpha Ramsès, Joseph Bessan, Folo…) nous convie à prendre des mesures de sauvegarde et de promotion de cette danse, à la fois pratique culturelle et danse de circonstances, pour lui éviter le triste sort de bon nombre de danses et pratiques culturelles déjà éteintes. D’ailleurs, en pays Bassar
Il faut souligner par ailleurs que les Bassar continuent de leur côté à la sauvegarde du T’Bol. Le jeune l’exécute à l’école lors des semaines culturelles ou lors de grandes manifestations comme la fête de l’igname : le « D’pontre ». Ce peuple a donc compris cette sagesse des ancêtres : il vaut mieux commencer tôt par entraîner son chien, avant que ne vienne la saison de la chasse.
Cyriaque Kodjo Noussouglo © Togocultures