Togo: L’année continue sa course au Studio Théâtre d’Art de Lomé

Il semble que les artistes togolais se relèvent progressivement de leur sentiment de laissés-pour-compte depuis la mise en place du fonds d’aide à la culture et le lancement des appels à projets de l’Institut Goethe. Si l’opérationnalité du premier est encore défectueuse à cause de problèmes internes, le premier appel à projets du second a quelque peu redonné espoir aux opérateurs culturels. Parmi ceux-ci, le Studio Théâtre d’Art de Lomé (STAL) qui vient de bénéficier d’un coup de pousse de l’institution allemande basée au Togo. D’un montant de 500 000 FCFA, la subvention allouée à la structure de formation en théâtre, doit pouvoir aider cette dernière à mieux assurer sa mission.

Le cursus de trois ans entamé en janvier dernier par les onze comédiens-stagiaires est loin de connaître son épilogue mais le rythme soutenu des formations et la qualité des formateurs laissent présager d’un bon cru d’artistes comédiens, performers, dramaturges et metteurs en scène pour le Togo dans les prochaines années. Après les Togolais Gaëtan Noussouglo, comédien et conteur dans la compagnie Gakokoé et du Théâtre de l’Unité en France, Togoata Apédo-Amah, professeur de lettres et du théâtre dans les universités du Togo, Oché Mawuvi, spécialiste du chant et des musiques traditionnelles africaines basé à Tsévié, la performeuse allemande Anne Tismer, c’est au tour du metteur en scène et pédagogue belge Armel Roussel de guider les apprenants togolais dans ce qu’il sait faire le mieux : révéler à l’acteur qu’il est plus qu’un interprète, il est créateur ! « Croire, Créer, Crier, Chanter – l’acteur comme créateur », tel l’est l’intitulé de son stage qui se déroule du 18 au 28 mai au centre Culturel Filbleu-Aréma. Rompu dans le domaine de la formation pour être depuis plus de dix ans enseignant dans la prestigieuse école de théâtre belge INSAS (Institut National des Arts du Spectacle), Armel Roussel assisté par Julien Jaillot, entend amener les stagiaires à développer une certaine autonomie de création, en sachant mieux «s’utiliser». Si une proposition de travail construite pourrait être montrée aux curieux à la fin du stage le 29 mai au soir, c’est l’univers personnel de chacun qui est travaillé et mis en relation avec le collectif.  A préciser que ce stage est organisé en miroir à un stage similaire qu’Armel Roussel animera fin juin au Centre Dramatique National de Haute-Normandie en France. Grâce à la vidéo et l’Internet, les stagiaires des deux pays pourraient interagir puisqu’il est prévu après le stage français une plateforme d’évaluation des deux projets.

Le moins qu’on puisse dire est que l’année file au Studio Théâtre d’Art de Lomé… Avant qu’elle ne soit bouclée en Octobre par le stage du metteur en scène hollandais Javier Pinon Lopez, les stagiaires auront l’occasion en juillet prochain, de retrouver pour certains, faire sa connaissance pour d’autres, Rodrigue Norman, le directeur de l’école, qui co-animera avec son ancien étudiant Joel Ajavon, aujourd’hui dramaturge et metteur en scène très couru, le séminaire « les grandes théories du théâtre ».

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