Quatre Togolais aux enchères à Paris

Des œuvres de 58 artistes plasticiens africains contemporains connus et anonymes seront exposés du 28 au 30 novembre 2009 à l’Atelier Richelieu, situé au centre de Paris. Il dispose de 700 mètres carrés réservés aux professionnels. Le 30 décembre, elles seront mises enchères publiques avec des prix allant de 400 euros à 60 000 euros. Quatre artistes togolais et non des moindres seront de la partie.

Le doyen Paul Ahyi qui a exposé partout dans le monde et qui vient d’être nommé, du haut de ses 79 ans, « Artiste de l’UNESCO 2009 ». Paul Ahyi s’inspire de la vie quotidienne, célèbre la beauté africaine et utilise plusieurs matériaux pour peindre et surtout sculpté. Il a un Espace Muséal dénommé Agnassa (intelligence en mina) qu’il sera bientôt opérationnel à Lomé.

Quant à Sokey Edorh, cette grande référence des arts plastiques contemporains togolais, travaille la terre et la matière africaine, invente des symboles et des signes. « Le stéréotype voudrait que les Africains n’aient pas de tradition écrite. La vérité, c’est que les Africains connaissent l’écriture depuis l’aube de l’humanité. ». Né en 1955, Sokey Edorh incarne une nouvelle génération d’artistes. Il est l’une des figures emblématiques de l’Ecole de Lomé. On signale aussi la présence de Agbagli Kossi, un autodidakt qui a vécu à Lomé et spécialisé dans les figures de l’animisme et du vaudou. Il a fait toute sa vie à Amoutivé de 1935 à 1991. Enfin, William Adjété Wilson, l’auteur de l’Océan Noir, né d’un père togolais et d’une mère française à Tours en 1951. Les 18 tentures de son ouvrage « L’Océan Noir » réalisées à Abomey estimées à 40 000 euros la série seront aux enchères

Cette exposition vente consacrée aux arts contemporains africains est l’initiative de la maison de ventes aux enchères publiques Gaïa.

 Gaëtan  Noussouglo © Togocultures

Pour toute information GAÏA : www.gaiaauction.com

Publié le 25 novembre 2009

 VIE ET ŒUVRES DES QUATRE ARTISTES TOGOLAIS

PAUL AHYI

Paul Ahyi
Paul Ahyi

Il est né au Bénin en 1930. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Paris en 1959, sa maîtrise du classicisme occidental ne lui fait pas oublier sa culture d’origine. «  A partir de 1970, l’Afrique, l’Art nègre rentrent dans mes toiles comme dans mes sculptures. Mes oeuvres deviennent à partir de ce moment des oeuvres de synthèse : académisme, modernisme européen et africanité… Dans mes créations, je souhaite que l’Afrique soit prépondérante et que je puisse la respirer comme un souffle bienfaiteur…« .

Paul Ahyi célèbre à travers ses pastels et ses sculptures la beauté des femmes africaines, thème récurrent dans son oeuvre : « Je préconise une image expressive, belle et positive de la race noire…En effet, de l’Ethiopie au Sénégal, du Niger au Transkei, belles sont les femmes africaines…Dans le panorama de mes oeuvres, une place de choix a été faite à la femme. Donner une image positive de l’Afrique, révéler la beauté de la femme noire est pour moi un besoin, une constance. La beauté n’a pas besoin de fioriture… »

Paul Ahyi utilise divers matériaux tels que l’argile de Bassar (Togo), la céramique et les émaux ; le bois (iroko, acajou, toti et ébène royal de Tabligbo), le Zota (bois brulé), le marbre et le ciment blanc pour ces sculptures; les cartes à gratter pour ses monotypes; le bronze, le laiton, le cuivre et l’aluminium pour ses eaux-fortes.

Paul Ahyi a été nommé « Artiste de l’UNESCO pour la paix » en 2009.

Bibiographie :

Pierre Gaudibert, l’Art Africain contemporain, collection Diagonales, Editions Cercle d’Art, Paris, 1991.

Collection d’Art contemporain, Editions BCEAO, Dakar, 1993. L.A. Santos, Paul Ahyi, Flash sur ses oeuvres, Editions Sao-Ife, Lomé, 2004.

Pierre Amrouche, Paul Ahyi, Editions Berggruen, Paris, 2007.

Collection :

Madame Monique BARBIER-MUELLER, Genève, Suisse.

 AGBAGLI KOSSI

(Togo, 1935- 1991) Vivait et travaillait à Lomé. Autodidacte, Agbagli Kossi a toujours vécu dans une maison du vieux quartier village d’Amoutivé qu’il a occupé jusqu’à sa mort. Il doit sa vocation à un curieux petit personnage de bois chevelu orné de cauris, découvert en brousse et qui ne l’a pas quitté pendant trente ans. Il travaille d’abord pour le milieu culturel et religieux qui est le sien : la communauté des Bè. Son atelier sous auvent, presque en pleine rue, était entouré d’autels domestiques correspondant aux divers fétiches familiaux et individuels qui protégeaient les siens et son œuvre. Agbagli était un artisan du sacré, sculpteur s’inspirant des statuettes et idoles issues de la religion traditionnelle vaudou. Ses statues regroupent trois tribus distinctes : les roses, les blancs pâles et les bruns plus véridiques, plus ancrés dans la vie et le terroir de la négritude. Agbagli n’a cessé de peupler les cours et les autels de ses créatures. Ses œuvres sont mises à prix 2500 euros

Expositions (sélection indicative) :

1991 : Africa Hoy/ Africa Now,

Cultural Center of Contemporary Art, Mexico City, Mexique

Groningen Museum, Netherland

Atlantic Center of Modern Art, Gran Canary, Espagne

1989 : Magiciens de la Terre, Centre Georges Pompidou, Paris, France

Bibliographie :

André Magnin, Jacques Soulillou, Contemporary Art of Africa, éditions Harry N.Abraams, 1996, p. 73-75.

Philippe David, Africa Hoy, Africa Now, éditeur Centro Atlantico de Arte Moderno, 1991, p. 72-79.

Jean Hubert Martin, Les Magiciens de la terre, éditions du Centre Pompidou, Paris, 1989, p.173-174.

 SOKEY EDORH 

Sokey Edorh Photo: Gaëtan Noussouglo
Sokey Edorh Photo: Gaëtan Noussouglo

Né en 1955 au Togo. Il vit et travaille au Togo. Il a suivi des études de philosophie à l’Université de Lomé pendant deux ans avant d’intégrer l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux en 1989 pour y poursuivre une formation académique. En 1988, Sokey est sélectionné pour représenter le Togo à l’exposition « Bordeaux, Porte de l’Afrique » aux côtés de grands ténors de l’art contemporain africain et notamment Ousmane Sow. Son travail, ancré dans la tradition, utilisant la terre et les matières du continent africain, porte habituellement sur les symboles et les signes utilisés à travers l’Afrique. Chaque année, il visite des pays, des villages pour récolter de nouveaux signes et apprendre leur interprétation pour mieux les intégrer à son travail. Attaché aux grands courants qui secouent une modernité plastique souvent convenue, il cherche à travers son désir d’écriture une nécessité qui traverse l’intégralité de son oeuvre. Ses œuvres sont mises à prix à 15 000 euris

Expositions (sélection indicative ) :

2009 : Festival Panafricain, Alger, Algérie.

2008 : Biennale de Dak’art, Musée Théodore Monod Dakar, Sénégal.

2007 : Métamorphosis, Skoto Gallery, New- York, Etats Unis.

2007 : International Visions Gallery, Washington DC, Etats-Unis.

2007 : New Art au Newark Museum, New Jersey, Etats Unis.

2006 : Biennale de Dak’art, Musée Théodore Monod Dakar, Sénégal.

Collections:

Musée de Newark, New Jersey, USA Fondation Blachère, Apt, France

Musée National de Bamako, Mali

Conseil Général de la Gironde, Bordeaux

Lembruck Museum, Duisbourg, Allemagne

Bibliographie :

N’Goné Fall et Jean Louis Pivin, Anthologie de l’Art Africain, éditions Thames and Hudson, 2000, p. 285, 326, 395, 396.

Dak’art 2008, Afrique : Miroir ?, 8e Biennale de l’Art Africain Contemporain, Dakar, Sénégal, pp. 92-93.

 WILLIAM ADJETE WILSON

William Wilson
William Wilson

(France, 1952) D’origine Béninoise et Togolais, il vit à Paris. En 1972, après des études classiques, il découvre les arts plastiques en autodidacte. Il effectue son premier séjour en Afrique la même année. Depuis 1980 il expose : pastels, peintures, dessins, sculptures, collages et estampes. Parallèlement à ces travaux, il mène une carrière d’illustrateur pour la presse, l’édition, etc. L’apparence, à la fois sauvage, fantasque et sophistiquée de ses créations, masque une réflexion profonde sur l’individu et ses représentations ambigües de l’Histoire. La série L’Océan Noir, the Black Ocean, O Oceano Negro est, à ce jour, le point d’orgue de cette recherche. Ce récit, composé de 18 tentures en appliqué, a été réalisé à Abomey (Bénin) selon une technique héritée de l’ancien Royaume d’Abomey. L’édition originale de cette série est limitée à 8 exemplaires dont chacune comporte des variantes de tissus, de broderies et de couleurs. Avec le livre qui l’accompagne (L’Océan noir, Gallimard 2009), ce travail regroupe les principales intentions qui charpentent l’OEuvre multiforme et métissée de William Wilson.

Expositions (sélection indicative) :

2010 : Centre d’Art, Fondation Blachère, Apt, France (4 février au 30 mai 2010)

2009 : L’Art Souverain Galerie Philippe Lawson, Paris

2008 : Rétrospective à la Maison de Arts de Laon (87),

France   2005 : Rétrospective “Champs libres » Reims, France

1999 : Pastels Galerie Rocket Tokyo, Japon 1998 : WW au Palais des Nations, Genève

1996 : Arizona Tour Jernigan-Wicker San Francisco 1995 : Le voyage en Arizona Galerie Loft, Paris

1994 : Otro Pais Las Palmas, Madrid, Barcelone. Espagne

Paris Connections Bomani Gallery and Jernigan Fine Arts San Francisco

1990 : Dessins et sculptures Galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris

1987 : Dessins La Maison Française, New York University, New York

Distinctions :

Prix de la Villa Médicis Hors les Murs 1986

Bibliographie :

Les medias peintres, MJC Rennes France, 1985.

Génération Métisse, Skyros/Alternatives, Paris, 1988

Frontières Primitives, aa Editions, Paris,

1989   Revue Noire, Broken Chairs/Chaises cassées, N°2 p.47,

1991 : African & Caribbean Artists in Paris, Gallery Bomani, USA,

1992   WW de 83 à 93, Monographie, Comptoir Général d’ Edition, 1993

Otro Pais Escalas Africanas, CAAM Las Palmas, Madrid, Barcelone,

1994   Le Voyage en Arizona, Louis Vuitton, Paris ,

1996 Les Couleurs De L’entre-Deux, Africultures,

2000   William Wilson, L’Océan noir, Giboulée Gallimard,, 2009, 93 p.

Collections :

Fondation Louis-Vuitton, Paris   Museum of Arlington, (VA) USA

Fondation Blachère, Apt   Musée National du Sport, Paris

Bibliothèque de Chambéry FHDLJ “L’Heure Joyeuse”, Paris

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