Festival des Divinités Noires : Un pont entre l’Afrique et sa diaspora

Tété Yves Wilson-Bahun, directeur du Festival des Divinités Noires
Tété Yves Wilson-Bahun, directeur du Festival des Divinités Noires

Le Festival des Divinités Noires initié par l’Association Acofin sera à sa 4e édition du 16 au 20 décembre 2009 à Aného, Glidji et à Lomé. Son thème « L’Afrique et sa diaspora, une alliance éternelle » Ce festival annuel atypique et  inclassable de chants, de danses traditionnelles,  rassemble, depuis 2006, des milliers de personnes autour des diverses cultures des sociétés initiatiques africaines et de la diaspora. Il intègre, entre autre, l’esclavage et les souffrances des peuples noirs et a pour principale ambition de revaloriser les cultures africaines. Cette année encore comme depuis 2007, Le Brésil est à l’honneur avec plus d’une cinquantaine d’artistes invités : Bale Folclorico de Bahia, Caretas d’Acupé, l’Ambassade du Brésil,  de  différents groupes de ballets et de sociétés initiatiques africains. Le 4 décembre au Centre Culturel Français de Lomé, le ton sera donné avec des groupes de Blékété et de danses d’Atoeté de la préfecture des Lacs.

Selon Wilson Bahun Tété, président d’Acofin, ce  festival est le fruit de plusieurs années de réflexion entre étudiants africains de Poitiers et  des passionnés de culture. « Plusieurs choses nous ont interpellé, entre autre la menace sur le patrimoine, nos religions, notre spiritualité. Il fallait une réponse forte, elle a commencé par la création de notre association, l’association ACOFIN ». Il importe donc de préserver et de réhabiliter  le patrimoine culturel et religieux, des programmes en faveur des jeunes  Le Festival des divinités noires s’impose donc comme un grand rendez-vous culturel annuel.  « C’est un festival militant qui nous replonge dans nos racines et qui établit un pont entre l’Afrique et sa Diaspora. Il vise une meilleure affirmation de la présence des noirs dans le monde. »

Ce  combat fédérateur intéresse et mobilise au-delà du continent noir. Le choix des  thèmes, la programmation et la diversité des acteurs en sont une parfaite illustration. Le Bénin, le Brésil, les Etats-Unis sont les invités. Depuis la deuxième édition où Acofin a réussi l’exploit d’offrir au célèbre ballet folklorique de Bahia, son premier voyage en Afrique, ils ne se sont plus quittés. Un partenariat s’est installé entre ce festival et les Brésiliens. En août 2007, Une chorégraphie spéciale a été créée par le Bale Folclorico, titrée «TOGO, le pays du vaudou»,  en reconnaissance de l’accueil inoubliable qui lui a été réservé lors de sa participation à la 2ème édition du festival et ceci en présence des organisateurs du Festival. Acofin et son  festival grandissent : « Nous corrigeons le festival d’année en année ».  Le Brésil focalise l’attention le notaire de profession et Président d’Acofin Wilson Bahun car l’Afrique est très présente au Brésil à travers quatre aires culturelles : Yoruba (Nigéria-Bénin), Fon (Bénin-Togo); EWE, (Togo –Ghana). Bantou (les deux Congos et l’Angola). La quatrième édition du festival des divinités noires comportera des cérémonies de purification et de contrition pour conserver le souvenir de l’esclavage au Togo.

ACOFIN  s’approprie l’histoire de l’esclavage au Togo. Elle a envoyé des  délégations au Brésil,  à Bordeaux en France.  On voit les responsables  en 2009 célébrer le 10 mai, date de  l’abolition de l’Esclavage, à l’inauguration  du Musée de l’Esclavage à Bordeaux en présence du Maire Alain Juppé, de Christiane Taubira et des représentants de l’Unesco. « Esclave et Rébellion » est le grand thème qu’abordera le professeur Joao José Reis au cours de l’édition 2009.

Tété Yves Wilson- Bahun à Bordeaux en France
Tété Yves Wilson- Bahun à Bordeaux en France

Aux critiques qui font croire que les divinités noires ressuscite le vaudou dont les pratiques font frémir M. Wilson Bahun rétorque : « ACOFIN n’organise pas un festival vaudou mais un festival des sociétés initiatiques africaines.  Le vaudou c’est le sud du Nigéria, du Bénin, du Ghana et du Togo. Je ne pense pas que les troupes qui viennent de Bassar, Tchamba, Bafilo, Kpalimé font du vaudou. On ne peut pas non plus assimiler le Poro de Kouto (Côte d’Ivoire) au vaudou. Nous devons plutôt nous pencher sur l’anathème qui est jetée sur le vaudou, la religion première. Cela provient de l’esclavage et de la colonisation : malheur aux vaincus. »

ACOFIN s’intéresse à la partie culturelle du vaudou et des autres sociétés initiatiques africaines  par exemple les cérémonies précédant les luttes Evala en pays Kabyè, les Fangs  du Gabon, les Sénoufos et Dogons. Le festival des divinités noires est un festival bon enfant, qui rassemble les diverses cultures des sociétés initiatiques africaines et de la diaspora. Cette édition ne manquera sûrement pas d’actions spectaculaires comme avaler un crapaud vivant, manger son coupe-coupe, marcher sur la mer, etc.

Espérons que cette édition trouvera les moyens pour boucler son gros budget pour que les organisateurs ne passent plus  toute l’année à chercher des moyens personnels pour « remplir les grands trous financiers ». Acofin et le Festival des Divinités Noires compte en son sein des notaires, professeurs, conservateurs de musée, politiques, artistes, journalistes et  écrivains.

Gaëtan Noussouglo© Togocultures

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