Journée de la femme noire des campagnes

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La femme est l’avenir de l’homme. Elle est donneuse de vie. Pour ne pas dire elle est vie, avenir d’un pays, d’une nation, avenir de l’humanité. L’homme n’existe pas sans la femme. C’est avec raison que les religions donnent une place de choix aux femmes. Venus est amour. La main de Fat’ma protège les musulmans. Quant à Marie, elle est appelée Mère de dieu par les catholiques car mère de Jésus. Rachel, la femme d’Abraham est aussi presque vénérée car symbolisant les femmes qui portent en elles des souffrances. Et nos mères aujourd’hui, quelles places occupent-elles dans nos sociétés ? Des chefs d’Etat ont voulu déifier les leurs. D’autres se font tout le temps accompagnés par leur femme pour obtenir le suffrage populaire.

Pourtant sur cette route cahoteuse reliant Badja (préfecture de l’Avé) au Ghana, ce 1er janvier 2012, cette femme (photo) qui a parcouru une longue distance est une femme comme les autres. Une femme comme notre mère des campagnes ! Elle porte sur sa tête des biscuits, des spaghettis, des pétards communément appelés au Togo « bandits » et bien d’autres marchandises. Sur le chemin, les voitures lui offrent des poussières, elle les inhale. Elle ne prête même plus attention à la piste. Son objectif, le seul, est de vendre sa marchandise pour fêter le nouvel an à son mari et à ses enfants. Fêter, un gros mot, dans ce contexte-là. Dans le Sud Togo, les enfants sont abreuvés d’Akoumé, pâte de maïs, accompagnée de sauces diverses, tout le long de l’année. A Noël et Nouvel an, ils peuvent s’offrir le luxe du riz et de la viande, cadeau combien idéal à tout enfant.

Loin de nous tout misérabilisme, cette femme porte l’Afrique Noire des campagnes. Elle ne mendie pas sa vie comme on en trouve dans les rues piétonnes ou au coin des magasins en Europe. Elle ne demande pas aux autres de nourrir ses enfants. Ses enfants sont sa chair, sa vie. Elle se bat pour les élever, les nourrir. Elle lutte pour l’avenir des enfants, futurs pères de l’Homme.

Quand elle n’aura plus assez de force, ses enfants prendront le relai. A cette journée de la femme, Togocultures tourne son regard vers ces femmes, conscientes, des campagnes. Elles ne sont ni la misère du monde mais le signe d’une Afrique qui est entrée dans l’histoire avec ses battantes et à qui les ONG et les politiques doivent accorder une attention toute particulière.

Gaëtan Noussouglo © Togocultures

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