Charl'Ozzo

Charl’Ozzo, artiste de la chanson : « Pour moi, un artiste complet, c’est celui-là qui concilie chant et danse»

Charl'Ozzo
Charl’Ozzo

Parmi les jeunes artistes de la chanson togolaise qui s’efforcent quotidiennement de se frayer une route vers une carrière internationale au Togo, figure sans aucun doute Charles Ayawo Agbozo plus connu sous le nom de Charl’Ozzo. Son premier album « Sé » est dans les bacs depuis mai 2008. Cependant, chez cet artiste, tout semble lui être particulier. Comme par exemple le rythme « afrogroove » qu’il brandit comme une «marque». Il est venu à la musique en passant par le mannequinat et un groupe de musique Klossal. Togocultures vous amène à la découverte de cet artiste et de sa musique.

 Togocultures : Aussi bien dans votre press-book que derrière la pochette de votre premier album intitulé « Sé », une phrase revient : « Au fin fond de nos cœurs, s’élèvent des voix ! Ecoute ta voix,… ta voix » ! Quel sens profond revêt cette citation ?

Charl’Ozzo : Pour moi, cette citation est la source à laquelle je viens m’abreuver, je veux dire par là que je tire mon inspiration la plupart du temps dans mon tréfonds, dans mon cœur parce qu’à l’intérieur de chacun d’entre nous, il y a une voix : peut-être la conscience ou un être spirituel qui nous parle… La même citation interpelle tous les êtres humains à écouter leur for intérieur et à parfaire leur existence ici-bas.

Togocultures : Vous promouvez à travers « Sé » un style musical que vous baptisez « afro-groove ». Qu’englobez-vous dans le groupe de mots « afrogroove » ? }}

Charl’Ozzo : Le rythme « afrogroove », c’est un mélange de tradition et de modernisme soutenu par une musique chaleureuse, douce et dansante, propre de la musique africaine bien rythmée

 Togocultures: Le 17 mars 2010, vous avez presté en première partie du premier concert d’Ismaël Lô à Lomé. Ce fut à coup sûr une expérience scénique de plus pour vous ; qu’a-t-elle eu de particulier ?

Charl’Ozzo : Ce fut vraiment une expérience scénique de plus. Mais ici, la particularité est d’avoir partagé la scène avec un grand nom de la musique interplanétaire. C’est un rêve qui a trouvé réalisation par le biais d’un travail rigoureux. Un grand merci au Ccf et aux promoteurs culturels.

Togocultures : Etait-ce la première fois que vous rencontriez l’artiste Ismaël Lô ? Après l’avoir côtoyé pendant 48h, quelles sont les principales images que vous gardez de sa personnalité ?

Charl’Ozzo : Oui. C’est un homme simplissime et sympathique. Il a beaucoup de qualité et un esprit de partage ; un featuring sur l’environnement est prévu prochainement avec lui.

Togocultures : Sur votre album de 14 titres, 4 disposent déjà de clips. Sur quelle base avez-vous choisi de réaliser en premier lieu des clips autour des compositions précitées ?

Charl’Ozzo : Les titres « clipés » sont choisis en fonction de leurs impacts actuels sur la population. Ces morceaux dépeignent des thèmes qui traitent du vécu quotidien.

Togocultures :La réalisation de clips constitue une étape cruciale dans la promotion d’une œuvre musicale. Peut-on affirmer qu’il est plus aisé de réaliser un clip pro de standard international aujourd’hui au Togo que de par le passé ?

Charl’Ozzo : Oui. Parce qu’aujourd’hui, les techniciens disposent de plus de matériels pro et maîtrisent leur travail. En plus, ils collaborent avec les artistes sur les scripts et autres qui entrent en jeu pour un bon produit final.

Togocultures : Pour quelqu’un comme vous qui a commencé à se familiariser avec le monde musical depuis les années 90, quelles sont à vos yeux les principales mutations que les «musiques togolaises» ont connues depuis la démocratisation des «home studios» ?

Charl’Ozzo : A ce jour, beaucoup de choses ont changé dans l’univers musical togolais. Autrefois, pour faire un son, un bon produit, il faut aller à Abidjan ou ailleurs. Dieu merci, au Togo, aujourd’hui, on peut avoir satisfaction grâce à des studios bien équipés et des techniciens formés. Les musiques togolaises ont vraiment évolué à mon humble avis.

Togocultures : En tant qu’artiste, quels sont, selon vous, les freins à la création d’une musique identitaire du Togo comme le mbalax au Sénégal, le ndombolo en Rdc, etc. ?

Charl’Ozzo : Excusez-moi ! On ne peut pas parler d’une musique togolaise et donc identitaire. Le Togo étant une réunion de peuples venus d’ailleurs et donc avec une diversité culturelle, moi je pense que la musique est universelle.

Togocultures : Faisons un peu d’histoire. De quelle manière votre passage dans le groupe Klossal a impacté la personnalité de Charl’Ozzo aujourd’hui ?

Charl’Ozzo : Comme le mannequinat, il m’a pétri et a développé en moi des capacités qui aujourd’hui font de moi Charl’Ozzo, un artiste comblé. Malheureusement Le groupe s’est divisé. Deux musiciens et un danseur se retrouvent en Europe où ils travaillent toujours. Les autres sont restés ici, mais aussi séparés. Il nous arrive parfois de travailler ensemble. Dans mon premier concert au Centre Culturel Français, un de ces musiciens a joué avec moi. Klossal, dans tous les cas, m’a formé et m’a révélé mon talent.

Togocultures : Parlez-nous des Classic Musicos. Quel sens et importance donnez-vous à la chorégraphie qui accompagne d’une part vos prestations scéniques et la réalisation de vos clips ?

Charl’Ozzo : Les Classic Musicos sont un groupe de musiciens, jeunes et professionnels, créé par Karlos Danklou (arrangeur musical), et qui m’accompagnent. On travaillait ensemble depuis un bon moment ; depuis la sortie de mon album, ils me sont restés fidèles. La chorégraphie qui accompagne mes prestations scéniques et la réalisation de mes clips est l’expression réelle de ma personne en tant que danseur. Pour moi, un artiste complet, c’est celui-là qui concilie chant et danse.

Togocultures : Qu’apporte le mannequinat à un artiste de la chanson, et inversement ?

Charl’Ozzo : Le mannequinat m’a donné la possibilité d’être serein, à l’aise devant le public ; et donc par ce fait, plus de tracs quand on se trouve devant un quelconque public. En plus de cela, il vous donne une allure, un style parce qu’un artiste, c’est aussi le style (son habillement, sa coiffure etc.). Il en est de même pour un artiste qui rentre dans le mannequinat.

 Propos recueillis pour Togocultures par Edem Gadegbeku

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