Célébration du 20 mars 2011, Journée Internationale de la Francophonie au Togo : Interculturalité, coopération et jeunesse.

Kangni Alem et Tharcisse URAYENEZA Photo; Gaëtan Noussouglo
Kangni Alem et Tharcisse URAYENEZA Photo; Gaëtan Noussouglo

La Journée Internationale de la Francophonie a été célébrée au Togo cette année encore, par les différents acteurs : le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération, la Commission Nationale de la Francophonie, le Bureau Régional Afrique de l’Ouest de l’OIF (BRAO) basé à Lomé et d’autres acteurs encore. L’accent a été mis sur la jeunesse, la dynamique culturelle et la coopération.

« Francophonie et dynamique interculturelle ».

Plusieurs manifestations ont marqué cette célébration lancée le 11 mars par une conférence animée par Monsieur Gbénouga Martin Dossou, Maître-Assistant et Chef de Département des Lettres Modernes à l’Université de Lomé sur le thème : « Francophonie et dynamique interculturelle » en présence du Directeur de la BRAO et du Représentant personnel du Chef de l’Etat à la Francophonie, l’écrivain Kangni Alemdjrodo.

 

Pour l’orateur, l’OIF,  tout comme toutes les organisations internationales, vise à réaliser une intégration non seulement politique, mais aussi et surtout des populations pour lesquelles un certain nombre de plan d’actions est élaborée. En tenant compte de cette réalité de base, on attend alors que l’OIF transcende les particularismes pour tendre vers une fusion des peuples qui « ont en partage » une langue commune, une lecture commune des rapports entre les Etats. Plusieurs plans d’action de l’OIF posent alors le principe d’intégration comme base de coopération entre les Etats membres ou associés. Tous ces plans affirment : la reconnaissance par l’Etat de la pluralité culturelle qui existe au cœur de la société ; la réduction des obstacles qui nuisent à la participation à la société des groupes culturels marginalisés ; l’appui à la reproduction des cultures dans toutes leurs formes et manifestations.

Une vue de l'assistance
Une vue de l’assistance

Dans les relations qu’entretiennent, à travers les États, les différentes cultures, le conférencier pense qu’il n’y a partage que s’il y a une décomplexication des rapports. Le problème qui subsiste est la faiblesse ou le déséquilibre de ces rapports culturels qui induit une trop grande consommation des biens et services par certains États et populations qui montre ainsi leur incapacité à produire et à exporter des biens et services culturels de sorte à valoriser leurs potentiels culturels. I1 convient alors de dire que l’OIF met au cœur de ses mécanismes et de la philosophie qui fonde son fonctionnement, une politique qui cultive une addition de différentes particularités dans un ensemble politiquement très fragmenté.

A l’analyse de ces principes de base de l’OIF, on constate qu’il y a une convergence avec la dynamique de «l’interculturalité» qui s’appuie fortement sur les mêmes éléments. II se fonde aussi sur : la décentralisation qui consiste à prendre du recul vis-à-vis de soi, à essayer de définir ses cadres de référence personnels, fruits d’une culture et de sous-cultures intégrées ; la pénétration du système de l’autre en sortant de soi pour voir les choses du point de vue de l’autre ; en faisant preuve d’ouverture et d’effort personnel d’interrogation ; la négociation qui consiste à chercher à se comprendre et à trouver le plus petit compromis nécessaire pour éviter la confrontation.

Si tous ces principes semblent être partagés par les États, la question est de savoir au plan culturel, comment se manifestent-ils, quels efforts et quelle politique culturelle nos États définissent en vue de cette intégration ?

 

Martin Gbenouga Photo: Gaëtan Noussouglo
Martin Gbenouga Photo: Gaëtan Noussouglo

Pour M. Gbénouga, malgré les politiques et les divers programmes de l’OIF, celle-ci n’a pas réussi à favoriser la solidarité et le transfert de savoir-faire dans l’espace francophone. Le vivre-ensemble suppose intégration et non juxtaposition. Malgré cela survivent encore, après tant d’années de « vie commune », des attitudes de sectarisme, d’exclusion parfois très habilement élaborées, à l’instar de l’ivoirité, du repli identitaire,…

Un axe important de l’action francophone est le déploiement de la solidarité qui s’effectue au travers de la langue française, de la diversité culturelle et linguistique, des droits de l’homme, de la jeunesse, de l’égalité du genre, de l’éducation et de la promotion des langues. Dans la confrontation des cultures, le tout est d’éviter la dynamique d’assujettissement, ce à quoi doivent s’employer les Etats eux-mêmes.

Un débat très animé, entre autres par Togoata Apédo-Amah, Bienvenue Kudzo,Tharcisse Urayeneza, a suivi cette brillante présentation. Kangni Alemdjrodo a pris la parole au nom du Chef de l’Etat pour souligner la complexité de ce débat et l’impact de nos langues maternelles sur la langue française. Intervention très saluée par l’auditoire !

Les offres de Coopération de l’OIF

Le 15 mars, c’était au tour du nouveau Directeur du BRAO, M. Tharcisse Urayeneza d’animer au Centre Culturel Français de Lomé, une conférence sur les offres de coopération de l’OIF, occasion pour le public de se familiariser avec les différents programmes et actions de l’OIF de sorte à réussir à ficeler les projets qui doivent lui être soumis par les acteurs privés ou étatiques.

Le 20 mars, dans les jardins du BRAO, une invitation a réuni les personnalités diverses, le corps diplomatique et consulaire et le public autour de M. Urayeneza, occasion pour ce dernier de délivrer son message et de faire entendre celui de Son Excellence le Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’OIF. Ce dernier a mis le 20 mars 2011 sous le signe de la jeunesse. On sait que depuis les soulèvements dans les pays arabes et la « révolution du jasmin », c’est la jeunesse qui en première ligne ; cette jeunesse délaissée, oubliée dans les questions de l’emploi et de l’insertion dans la vie socioprofessionnelle, une jeunesse qui ne veut plus subir mais être l’artisan de son propre devenir. M. Diouf a demandé que la jeunesse soit écoutée et que des actions puissent être engagées dans tous les pays en sa faveur.

Chaque année, le 20 mars est observé en souvenir de la fondation en 1970 à Niamey de la création de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) transformée en Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) en 1995 au Sommet de Cotonou (Bénin) puis en Organisation Internationale la Francophonie (OIF) dix ans plus tard à Antananarivo (Madagascar).

 Cyriaque Noussouglo, Photos : Gaëtan Noussouglo

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