A la rencontre d’Akoutsa Kokou alias Amlima Del « l’écriture théâtrale est trascendentale »

Comédien-conteur, AKOUTSA Kokou alias Amlima Del est titulaire dune licence professionnelle en aptitude pédagogique. Président de lassociation Arts et Culture-Atopani (ARC-ATO), il dirige entre autres  le  Festival des Arts de la Scène en Milieu Rural (FASMIR) et la Créatrale (CREATION ARTISTIQUE ET THEATRALE). Amlima Del est membre de lassociation Escale des Ecritures.

Vous êtes un acteur culturel engagé dans la décentralisation culturelle et artistique. Vous dirigez à cet effet le Festival des Arts de la Scène en Milieu Rural (FASMIR).  Décrivez nous le concept de ce festival.

Le Festival des Arts de la Scène en Milieu Rural (FASMIR) est créé en 2015 et a connu six éditions. Ce festival est un carrefour d’échanges, de formations, de créations et de diffusion des spectacles vivants. C’est un rendez-vous d’expressions artistiques et culturelles des professionnels et amateurs en faveur du monde rural souvent sevré des spectacles. Pour « solutionner » l’insuffisance du nombre de jours des ateliers, des formations et des créations pendant le FASMIR, nous avons créé la CREA’TRALE (Création Artistique et Théâtrale) pour diverses formations des artistes et la création des spectacles. La CREA’TRALE précède le FASMIR de six mois. Les produits ou les créations issues de la CREA’TRALE ajoutées aux spectacles nationaux et étrangers sont présentées au FASMIR.

Quel impact a donc le FASMIR sur la localité bénéficiaire et quelles sont vos ambitions pour les éditions à venir?

Un festival doit avoir la vocation de changer positivement la localité qui l’accueille. C’est aussi la vision du FASMIR qui apporte des spectacles aux populations rurales. Ce festival éveille le talent latent des jeunes et l’aiguise afin qu’ils le fassent valoir. Le FASMIR se veut le socle d’émancipation culturelle et d’épanouissement des localités rurales. Comme le dit un auteur contemporain qu’« on corrige les meurs en riant », le FASMIR renoue les relations intercommunautaires et interculturo-ethniques. C’est un gage de la sauvegarde, de la protection et de la pérennisation de la culture traditionnelle et des patrimoines locaux. Parlant des ambitions, je dirai que nous nous engageons pour outiller non seulement la jeunesse mais toutes les populations rurales à participer au développement de leurs localités. Nous décidons de faire des localités rurales un paradis culturel qui va être convoité par d’autres domaines non culturels. Nous crevons d’envie d’organiser le FASMIR partout dans le monde rural au Togo. L’art n’est seulement pas urbain. L’art est aussi rural.

En dehors de l’organisation du festival, vous êtes comédien, conteur, dramaturge et éducateur. Comment arrivez-vous à gérer cette polyvalence?

C’est la détermination. C’est un défi que je tente de relever avec amour et abnégation.  J’ai signé la rigueur et la discipline avec ma personne tout en rejetant le scepticisme. Je me donne aux activités culturelles aux heures qui leur sont assignées, et aux activités pédagogiques aux heures qui leur sont réservées. C’est un peu difficile d’embrasser les deux domaines à la fois certes, mais j’ai fait du jusqu’auboutisme ma philosophie.

Pourquoi avez-vous opté pour l’écriture théâtrale? 

Je suis amoureux de l’univers théâtral et l’écriture théâtrale est mon canal de communication privilégié. L’écriture théâtrale me donne l’opportunité d’exprimer librement ma pensée, d’offrir ce qui traverse mon esprit à autrui, à la société. Pour moi, l’écriture théâtrale est le moyen le plus communicateur avec la société. Elle est rassembleuse et transcendantale.

 Vous avez déjà écrit plusieurs textes inédits. Comment abordez-vous l’écriture de vos pièces? Je n’ai pas de préférence pour un thème donné. C’est ma plume qui me conduit. Un fait social, une observation, le silence…me renvoient à une analyse, à la réflexion et m’imposent l’écriture. Les idées viennent et ma plume les imprime. Je choisis un thème qui bout en moi. Je choisis des personnages qui évoluent avec moi en décortiquant le thème. Chacun d’eux poursuit son objectif sous ma direction. Je ne sais pas si c’est ce que certains appellent ‘’inspiration’’. Quand je sens le désir d’accoucher des mots, j’ordonne ma plume qui s’engage.

Votre texte « Deux pieds, un pas » est retenu pour la saison 2021 des rencontres « Plumes fraîches ». Pour vous, quel est l’intérêt de ces rencontres?

Les rencontres ‘’Plumes fraîche’’ sont pour moi une école, un lieu de formation dramaturgique, une source d’acquisition des valeurs littéraires à laquelle les auteurs viennent s’abreuver. C’est un lieu de donner et de recevoir dans la sincérité chapeautée de fraternité. Ces rencontres donnent une large ouverture sur l’art d’écrire. Des échanges ou des critiques orientent les auteurs et les rendent plus avisés, plus professionnel. Chaque rencontre illumine davantage l’esprit d’écriture.

 De quoi parle  « Deux pieds, un pas »?

La plupart des jeunes africains se battent pour immigrer vers l’Occident ou l’Orient à la quête d’une vie meilleure. Pour certains, à tout prix. Mais Kodjo, dans ‘’Deux pieds, un pas’’, renonce à la proposition de son père, Sadjo, qui a vendu ses biens pour l’envoyer cueillir les fortunes de l’eldorado.

Propos recueillis par Joel Ajavon

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