«Venu de France» d’Abalo kilizou présenté à la presse

Venu de France«Venu de France » par l’humour qu’il véhicule, le dynamisme de certains dialogues, le dénigrement de certains préjugés, et sa critique sociale, constitue un film important dans le paysage cinématographique togolais qui va avoir une certaine cote auprès du public.

Le réalisateur togolais Blaise Abalo Kilizou a présenté le 25 septembre dernier son film «Venu de France » à la presse. Le film était présenté dans une salle de conférence du Goethe Institut de Lomé. Le film est une coproduction du réalisateur, qui avoue en être sorti un peu démuni, de Best production, OPS BIM et le soutien- notable il faut le dire en quoi – du Ministère de la Communication et de la Culture du Togo. Le film a été tourné de novembre 2008 à janvier 2009, avec des acteurs originaires du Togo, du Burkina, du Bénin, du Ghana et de Centrafrique. Le film a une durée de quatre-vingt dix minutes.  

«Venu de France» raconte une histoire très togolaise sur fond des ratés de l’immigration et du snobisme des nouveaux bourgeois. Une famille envoie son enfant faire des études supérieures en Europe, lequel fils revient pour occuper un emploi trouvé pour lui par son père.  Ce dernier entend, bien entendu, arranger un mariage entre son fils et une fille bien élevée de ses amis. L’ennui : son fils est souvent dans les vapes de la drogue. Selon les propos de l’auteur,  « Venue de France » explore l’immigration et veut tirer l’attention des parents qui par snobisme, envoient les enfants en Europe. Sur place ces derniers se retrouvent dans le domaine de la drogue, deviennent des charges pour les pays d’accueil et ceux qui réussissent leur retour au bercail, reviennent complètement déformés. Constat fait par Abalo Kilizou qui précise que «moins de 20% de ceux qui vont en Europe, s’en sortent bien».

Difficile de faire  le lien entre les lieux communs et les idées originales de ce film, mais «Venu de France» donne l’impression d’une production qui reste à parfaire sur de nombreux points. Le scénario laisse planer le doute sur les options du réalisateur : s’agit-il du sketch, du théâtre ou du cinéma ? Certaines scènes paraissent plus ou moins longues et les dialogues prennent le pas sur les scènes. Le spectateur se surprend de voir certains personnages sortir du néant, et le cinéaste ne va pas jusqu’au bout de certaines actions. Le casting a montré ses limites et les acteurs, la plupart des novices n’ont pas fait preuve d’une genèse de talent. Le film reste quand même une petite déception, mais l’effort fourni par le réalisateur peut excuser cette faiblesse de sa production.

Néanmoins, «Venu de France » par l’humour qu’il véhicule, le dynamisme de certains dialogues, le dénigrement de certains préjugés, et sa critique sociale, constitue un film important dans le paysage cinématographique togolais qui va avoir une certaine cote auprès du public togolais. Avec ce film, qui fait écho à l’actualité de l’immigration, on apprend un peu plus sur les désenchantements de l’immigration, sur les faux lendemains que le phénomène engendre.

Son intérêt est qu’il raconte une histoire togolaise, toute banale qui devra intéresser la masse. Et c’est là que M. Kilizou a tapé dans le mille.

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