Sortie nationale de « Solim » ce 17 avril 2016 au Palais des Congrès de Lomé – Rencontre avec Steven AF, le nouvel espoir du cinéma

par Sessi du blog Cine228.wordpress.com

Cette semaine, nous avons réussi à mettre la main sur un homme très occupé. Steven AF sort un nouveau film la semaine prochaine. Sessi du blog Ciné228 lui a posé des questions pour nous.

Sessi : Qu’est-ce qui vous a conduit au cinéma ?

Steven AF : Il faut dire que dès l’adolescence, j’avais une passion pour le cinéma et la musique. Je suis de la génération 90, époque des boys-band, des séries télévisées, comme Hélène et les garçons. Une fois à l’université, j’ai senti le besoin de participer aux activités cinématographiques pour me divertir. J’ai eu la chance de vivre les dernières heures du cinéma au Togo, et donc profiter pour aller regarder des films. Et aussi, je rêve d’être acteur de cinéma; j’ai commencé à écrire des petites séries. Mais il faut reconnaître qu’aujourd’hui le cinéma fait partie de moi et j’ai parfois tendance à croire que je suis née pour faire le cinéma.

Sessi : Pourquoi devons-nous être tous au palais le 17 Avril et que nous réservez-vous ?

La première raison, c’est d’abord un événement ! Pour une fois, on va faire du cinéma dans cette salle mythique du palais des congrès qui a 3.000 places. Je crois que ça fera partie des plus grandes salles du cinéma au monde si je ne me trompe pas. Je tiens aussi à préciser qu’on ne fera pas une projection sur un écran LED ou une dalle éclairée. On transformera la salle en salle de cinéma. C’est déjà une très bonne raison pour ceux qui ont la nostalgie. Vous savez qu’il n’y a plus de salles de cinéma au Togo. Pour les autres qui n’ont jamais eu l’occasion d’aller au cinéma (surtout les plus jeunes) , il en auront l’occasion avec « SOLIM ». La deuxième raison, c’est que nous sommes en Avril, le mois du patriotisme au Togo, alors tous au palais des congrès pour dire qu’on est fiers d’être togolais parce-que c’est une production togolaise faite avec des acteurs togolais, des vieilles gloire du théâtre et du cinéma togolais. C’est la découverte du Togo qui est à l’honneur. Et puis, la troisième vraie raison pour venir regarder « SOLIM » le 17 Avril 2016 au Palais des congrès, c’est parce que c’est un film dont le contenu est un peu légèrement osé. Je ne veux pas me jeter des fleurs mais si on écoute toutes les répliques de ce film : j’ai abordé énormément de thématiques subtilement point par point. C’est une belle histoire et pour tout ça, je crois qu’on ne doit pas manquer ce moment de cinéma. Et ceux qui avait la chance d’être à l’avant première peuvent le confirmer que si tu rates la projection du 17 tu rates quelque chose de très beau et très formidable. Après l’œuvre n’est pas parfaite, je m’attendrai sûrement à des critiques qui seront pas toujours élogieux mais néanmoins, je crois quand même que ça sera un grand plaisir. Je pense que le public ne sera pas déçu.

« Je me présente, Steven AF, cinéaste, réalisateur, producteur, directeur de la structure cinématographique SUNLIGHT MEDIA EVENT, je suis autodidacte, je fais du cinéma et je viens du Togo. »

Sessi : De votre premier film à « SOLIM », que diriez-vous de votre parcours ?

Steven AF : Il faut dire que bientôt, ça fera une quinzaine d’années que je suis dans le domaine. Mon premier projet, c’était en 2002 sur une série dont j’étais l’auteur et le deuxième assistant réalisateur. En 2005, je réalise « Fruit de la passion » qui est ma première réalisation. C’est une série de 9 épisodes de 26 minutes. Et depuis, je n’ai pas arrêté de croire que je peux devenir un grand cinéaste, même si c’est un rêve un peu fou. J’ai réalisé d’autres projets.

« Si je réfléchis un peu sur mon parcours, ce qui a vraiment changé aujourd’hui c’est la technique, c’est le progrès, c’est la maîtrise de la connaissance, même s’il reste encore beaucoup de choses à faire. »

J’ai beaucoup appris, j’ai surtout progressé, j’ai profité de l’avancé du numérique. Et surtout, j’ai appris à écrire un film, à améliorer la narration cinématographique et mes connaissance en dramaturgie. Au delà de la technique, j’ai toujours gardé ce courage et ce rêve fou de pouvoir faire du cinéma.

Sessi : Quels sont selon vous vos forces et faiblesses face aux autres réalisateurs togolais?

Steven AF : Je ne veux pas être prétentieux , ni orgueilleux, mais je crois qu’un petit point d’avance sur quelqu’un est une force, même si c’est à vérifier. Néanmoins, beaucoup de personnes ont eu le courage pour me dire que la différence entre moi et beaucoup d’autres réalisateurs est que mes projets aboutissent toujours. Ma vraie force, selon moi, c’est l’audace, le courage, l’intrépidité, l’entrepreneuriat. C’est surtout l’aspect tête brûlée de mon caractère qui fait ma force, car j’avance tout droit dans le mur, avec espoir de le franchir par magie, ou par « une force spirituelle  » ou par un effet spécial ! Je peux donc dire que j’ai une force. C’est de prendre beaucoup de risques et de foncer à tue-tête et surtout, j’ai une foie inébranlable quand je suis sur un projet, car j’avance jusqu’au bout quelques soient les difficultés. Maintenant, mes faiblesses c’est peut-être que j’ai pas été dans une école de cinéma comme certains collègues. Néanmoins, moi je puise dans cette faiblesse pour en faire une force parce-qu’elle me permet de pouvoir casser les codes afin de pouvoir oser franchir les bornes de l’académie. Voici donc comment je fonctionne, et comment je me vois par rapport aux autres collègues réalisateurs.

Sessi : Qu’est-ce qui vous motive dans ce métier et que conseillerais vous aux jeunes qui veulent suivrent vos pas ?

Steven AF : Ma première motivation, c’est l’envie de réussir dans la vie, socialement, professionnellement, économiquement… Je veux réussir ma vie et non être un échec pour ma société, ni pour ma famille. Pourquoi faire obligatoirement du cinéma ? Même si aujourd’hui mes compétences élargies à la communication, marketing et tout, j’ai appris sur le tas à faire du cinéma. Étant un passionné de très beaux films, je me dit que les plus beaux films sont déjà faits depuis des années. Je ne peux que adorer les classiques du cinéma. J’ai envie de faire des films à la Scorsese ou à la Coppola, à la Spielberg ou encore plus à la Tanrantino. Je suis donc motivé par ma passion, par mes désirs d’aller loin. Et j’ai toujours dit que j’en rêve, même si c’est dans 20 ans, 30 ans ou 40 ans, j’aurais l’Oscar du meilleur film étranger. Je suis donc motivé et aux plus jeunes, je dirais que réussir au cinéma : c’est beaucoup de courage, d’humilité, politesse et surtout continuer à apprendre en ayant à l’esprit que ça va payer un jour. On dit souvent  » On apprend à faire des films en regardant des films ». J’ai regardé beaucoup de bons films de Hitchcock jusqu’à Christopher Nolan. Il faut reconnaître que j’ai pris plus de plaisir à regarder des films de Quentin Tanrantino, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese surtout. Avec son genre et histoires particulières, il y a Spike Lee, un cinéaste afro-américain.

Maintenant la question est de savoir si j’ai des références cinéma en Afrique ? « Vous savez bien qu’on a pas la possibilité de regarder facilement des films africains, comme on le fait pour des films occidentaux. Mais, j’ai eu l’occasion de regarder « Bamako », « Timbuktu » d’Abderamane Sissako, dont j’aime biens les films et les histoires. »

  Steven AF: Il y a le tchadien Mahamat Saleh qui fait aussi de très bon films. Mais sans être un colonisé, j’adore plus les films de Tarantino, Scorsese et Spielberg.

Sessi : Si vous aviez le pouvoir de Dieu, que changerez vous sur le cinéma au Togo ?

Steven Af : Si j’ai le pouvoir de Dieu, je ferais que le togolais comprenne d’abord que le cinéma et l’audiovisuel sont des métiers porteurs d’avenir. Je ferais inscrire des écoles qui forment en cinéma dans l’anal des grandes écoles et universités du Togo. Il faudrait qu’il y ait une formation qualifiante et qualifiée pour qu’on ait des techniciens professionnels de ce secteur. On a besoin d’un Centre National de la Cinématographie, hors de la politique et du service administratif, qui doit être une agence et qui doit promouvoir le cinéma, professionnaliser le secteur et surtout subventionner la production. Maintenant, je suis conscient que Paris ne s’est pas fait en un jour, et donc je sais que Dieu fera quelque chose, comme moi je n’ai pas sa force, merci !

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