Tous ceux qui désirent s’imprégner du sens profond des rites « Evalas »en pays kabyè n’auront dorénavant qu’à se procurer le film-documentaire de Xavier Balouki, « Evala ». Le lancement officiel de ce film a eu lieu à la faveur de l’édition 2012 des « Evalas ». Sur 52 minutes, le directeur de l’Agence de communication « Com.tg » a figé et expliqué dans les moindres détails, caméra au point, les étapes majeures de l’initiation aux « Evalas », un tournant décisif dans la maturation physique, morale et sociétale du jeune garçon kabyè. Chaque année, ces luttes traditionnelles en pays kabyè constituent l’une des nombreuses attractions culturelles du Togo profond.
Xavier Balouki a dû patienter durant cinq années pour disposer du produit fini de ses efforts. Soixante mois durant lesquels, il a interrogé des gardiens des us et coutumes dans la préfecture de la Kozah (nord-Togo) pour restituer au grand public les pas progressifs que pose le jeune kabyè sur le chemin de l’initiation. Contrairement aux reportages occasionnels produits sur les « Evalas », le travail artistique de Xavier Balouki a le mérite de mettre à nu, étape par étape les multiples rites initiatiques auxquels est soumis tout jeune kabyè, de l’adolescence jusqu’à l’âge adulte.
Expliquer pour ne pas oublier
La production de ce film-documentaire de 52 minutes représente aux yeux de son auteur sa contribution à la préservation de la richesse culturelle de la Région de la Kara et de tout le Togo entier. Une démarche importante, explique-t-il, pour intéresser les générations futures à la culture de leurs ancêtres. La même initiative artistique a pour finalité selon M. Balouki d’offrir aux Togolais de tous bords (politiques, ethniques, etc.) l’opportunité de se livrer à une interpénétration culturelle à travers les images.
« Evala», dans sa réalisation, s’est voulu une « fresque » audiovisuelle sur les luttes traditionnelles en pays Kabyè. On y apprend à ce titre des détails truculents comme « la programmation du début des Evalas sur la 2ème semaine du mois de juillet de chaque année remonte à 1785 » par les gardiens des us et coutumes de la Kozah. Il en va de même autour du caractère important et incontournable de la consommation de la viande durant « les Evalas » et l’âge idoine pour se plier à de telles obligations culturelles.
Edem Gadegbeku©Togocultures