L’écrivain Mensah Hemedzo déterminé à mettre son talent au service de l’humanitaire

Mensah HemedzoEn juin 2007, Mensah Hemedzo, écrivain togolais vivant au Canada a publié le roman « La Loi du bouc émissaire ». Un ouvrage dont les revenus de publication étaient destinés à soutenir la construction du collège de Nyogbo-Agbétiko, village enfoui dans les confins de Kpalimé (environ 150 km au sud du Togo). En ces vacances 2011, ce docteur en Littérature francophone est rentré au bercail pour suivre de près la réalisation de son rêve, de son engagement pour une éducation de qualité à Kpalimé.

 « Il y a des moments où il m’arrive de douter, des moments où les évènements me poussent à baisser les bras. En ces moments, je pense bien entendu aux villageois et à leur école. Les soutiens de part et d’autre seront les bienvenus », confie entre deux explications sur son ouvrage, l’auteur Hemedzo rentré au pays pour suivre de près les avancées du chantier de Nyogbo-Agbétiko qu’a financé son ouvrage. « La loi du bouc émissaire » est une production littéraire de 172 pages en vente à la librairie « Star » (à Lomé, non loin du supermarché « Marox », au prix de 1.500 fcfa). Un roman qui met en scène la traque d’une riche héritière alsacienne et de son ami américain injustement accusés de meurtre et d’actes terroristes. Pris entre le marteau et l’enclume, la police d’un côté et une organisation secrète de l’autre, les fugitifs doivent impérativement découvrir et révéler la vérité qui les innocentera.

« Je suis très satisfait de l’avancement des travaux après mon retour. C’est un projet qui me tient à cœur. La preuve, je passe beaucoup de temps au téléphone et au cyber pour surveiller l’avancement des travaux et je mets tous mes sous de droit d’auteur là-dedans. Il n’y a personne qui nous soutient, mais je me réjouis d’avoir réussi déjà à construire cinq salles de classe au rez-de-chaussée et cinq autres au premier étage. Ce qui fait au total dix classes. Les classes d’en bas sont opérationnelles depuis un an et celles d’en haut sont en train d’être couvertes par les feuilles de zinc pour l’année scolaire prochaine », décrit l’écrivain togolais, visiblement confiant d’aller jusqu’au bout de son projet.

Toutefois, il n’a pas caché son regret devant la réticence des bénéficiaires ( les habitants de Nyogbo-Agbétiko) à contribuer en nature pour l’achèvement des travaux : « Il y a un truc que je n’ai jamais dit, c’est que ça me fait un peu mal que les bénéficiaires ne soient pas motivés pour la matérialisation de leur acquis. Or, cette école est à eux. Ils peuvent aider les maçons et consorts dans leurs tâches pour accélérer la finition du chantier, mais ce n’est pas le cas ».

Un homme, un ouvrage

Né le 28 juin 1977 à Agou, au Togo, Mensah Hemedzo vit au Canada après des années passées à Strasbourg (France) où il a décroché son doctorat en Littérature francophone. Sa thèse portait sur « l’histoire littéraire du théâtre togolais face à des injustices aussi criardes ».  Passionné également par la rédaction d’articles, Mensah a commencé par rédiger  dans un hebdomadaire togolais, Nouvel écho, en publiant sous un pseudonyme une nouvelle en neuf feuilletons baptisée « Il était une fois Roberto ». Une parodie au vitriol de la bande dessinée « Il était une fois Eyadèma » ! En effet, « l’ancien dictateur a fait éditer une bande dessinée à sa gloire intitulée Il était une fois Eyadema. A l’époque, chacun devait l’avoir chez soi », raconte le “résident canadien”.

La scène de « La Loi du bouc émissaire » se déroule à Strasbourg, sur fond de campagne présidentielle dans un pays imaginaire : la République démocratique de Bellowie ; un clin d’œil à l’artiste togolaise Bella Bellow (1945-1973) qui fut l’ambassadrice de la chanson togolaise dans le monde. Le personnage principal, William Canada, partage certains traits de caractère avec l’auteur : « Comme moi, il ne jure que par Will Smith, l’acteur américain des Men in black ! ». Mais ce n’est pas le seul point commun… Dans ce polar, le personnage principal retrouve la foi grâce à une rencontre avec Albert Weiss, un personnage inspiré par Frédéric Setodzo, un pasteur franco-togolais qui a notamment monté une chorale de gospel dans le quartier réputé « chaud » de Hautepierre (en Bretagne, en France) où a vécu l’auteur.

 Edem Gadegbeku©Togocultures

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

publicité
publicité