L’artiste plasticien et scénographe togolais Koko Confiteor Dossou séjourne en France depuis le mois de juin, dans le cadre d’une résidence d’arts plastiques organisée par l’association Billom sans frontière et du 4e salon d’art de la ville d’AGEN 2015 sur le thème : « objet inanimés, avez-vous donc une âme ? ».
Koko Confiteor a été surpris par l’accueil qui lui a été réservé le 30 juin à l’aéroport de Toulouse et la grande organisation des femmes de Billom. Ils étaient 52 artistes à s’exprimer sur ce sujet. Pour cette première expérience, Koko Confiteor était heureux d’occuper la 16e place. Après deux semaines d’ateliers, les participants ont exposé leurs tableaux. Cette exposition, pour Confiteor, était riche en couleurs, projets et partages. Il est séduit par le paysage et les maisons de Billom. A Vichy, il prendra contact avec la Galerie Beautiful. Il part ensuite à Rodez, Valence, au festival Astafrica où il « a fait parler ses œuvres dans une scénographie » et enfin à Cajarc au Festival, Koko est allé « à la rencontre des deux poumons de l’organisation. Il faut échanger d’où l’organisation d’un atelier avec l’association 909 et qui s’est bien terminé. »
Pour Koko Confiteor : « Chaque élément, chaque larme de couleur naît d’une interrogation de la matière qui fait la texture de la toile. Chez moi, matière et symbole se conjuguent pour dire ce qui n’est pas manifesté et qui néanmoins existe dans la permanence au-delà des formes, au-delà du regard, en ce moment. Seule la force du message voilé compte dans la complexité des signes et symboles ; dans certaines de mes toiles qui portent témoignage de la culture africaine. »
Koko Confiteor est attendu du 16 au18 octobre 2015 à Paris au Salon d’arts contemporains d’artistes africains ( African Art Fair), fin septembre au 3e Salon de Valence d’Agen. En 2016, il sera au Festival Africajarc dans le Lot, à la résidence d’arts plastiques de Billom, au festival ASTAFRICA à Astaffort à la galerie Art beautiful à VICHY et au Salon d’arts d’Agen .
Qui est Koko Confiteor ?
Enfant, Kokovi Komlavi Dossou utilisait ses cure-dents dans son Tsévié natal pour peindre sur les toiles. Ses études en chaudronnerie, construction métallique et tuyauterie industrielle au CNPP et Bavaro dans la zone portuaire à Lomé ne l’avaient pas entièrement convaincu. Son désir de connaitre davantage dans ce domaine a été inassouvi, aucune continuité ailleurs au Togo n’était en vue. Excellent dans le dessin technique, il a cru en sa bonne étoile, il a préféré se former en arts décoratifs chez Messia Décor Togo puis à Art et Compagnie. Quatre années de formation plus tard, Kokovi Komlavi Dossou prend le nom de Koko Confiteor et ouvre son atelier Confi Décors en face du Service Passeports à Lomé. Au fur à mesure, son insatisfaction grandissait, une conviction délirante surgissait en lui, son atelier lui servait juste à survivre car la technique de graphisme et de publicité était un peu conventionnelle, ça courait les rues. Il lui faudrait s’affranchir de tout cela pour trouver une identité propre, trouver une base solide et chercher d’autres cordes à son arc d’artiste. Heureusement que Koko Confiteor est un artiste consciencieux, humble et honnête qui se remet perpétuellement en question. « L’humilité est la clé de la réussite » confie-t-il à Togocultures en rigolant. Il aime se remettre en questions et adore les critiques constructives.
Il se lance dans des recherches, dans un travail vraiment acharné pour une trouver une inspiration et une technique de peinture propres à lui. Le travail des artistes peintres comme Sokey Edorh, Kossi Assou, Tété Azankpo, Laka, About Sidibé, Fadairo Ludovic, Thierry Mordan l’a fortement séduit. Et les supports ont commencé à lui parler « et à chaque support ses larmes de peinture. », poétise-t-il avec sourire. Au fil des années, il se métamorphose en entonnoir ouvert : « tout ce qui rentre en moi a sa place et il ne reste qu’à l’exprimer », des expressions oniriques, abstraites ou figuratives ou un mixte des deux. Koko Confiteor a exposé ses tableaux à Goethe Institut de Lomé, au Festhef d’Assahoun, au FESTA. Il a réalisé la décoration de la Chapelle Sainte Anne Gonzin et Saite Thérèse de l’Enfant Jésus d’Agatogbo au Bénin. Il a participé à des ateliers de scénographies à Ouagadougou, aux centres culturels français de Cotonou et de Parakou au Bénin. Il vit la vie à travers ses œuvres. Depuis 2007, il expose en France depuis 2007.
Gaëtan Noussouglo © Togocultures
