Du 27 janvier au 4 février 2012, des passionnés du conte, originaires d’Afrique et d’Occident, se sont donnés rendez-vous à Lomé, dans le cadre de la 5e édition du festival « Le Gain du conteur ». Des retrouvailles qui ont une connotation qui va au-delà du cadre culturel. L’oralité se meurt en Afrique et a besoin d’être revivifiée. Il faut la revaloriser, donner les outils aux conteurs et contribuer à leur professionnalisation. C’est l’objectif principal du festival « Le Gain du conteur » dirigé par Gnim Atakpama, écrivain, conteur et enseignant. Initialement programmé sur le mois de décembre dernier, la date de la tenue de cet évènement a été légèrement décalée pour ne pas le noyer dans la kyrielle de manifestations culturelles qui meublent la fin d’année au Togo. « Le Gain du conteur » a encore mis à l’honneur des contes et des arts de la parole au Togo, dans d’autres Etats africains et en Occident.
Artistes conteurs, marionnettistes, griots et des musiciens se sont donné rendez-vous pour partager des moments de contes avec les publics de Lomé et de l’intérieur du pays. Une rencontre passionnante qui a eu le mérite de combler les attentes de plus en plus grandes d’un public presque sevré de cultures. Trois formations et des caravanes ont permis d’aiguiser la complicité entre les aficionados du conte et le public togolais.
« Initiation à la PNL (Programmation Neuro Linguistique) et à la Stratégie de Walt Disney »était l’intitulé du premier module de formation. Il était destiné aux responsables de festivals, de centres culturels, des programmateurs, des conteurs, administrateurs, journalistes, agents des ministères de la Culture et de l’Education, entrepreneurs culturels, et autres porteurs de projets. Il a pour finalité de « favoriser la créativité et la réalisation de projets professionnels artistiques et personnels ». La seconde formation fut consacrée au « Perfectionnement des conteurs ». « La tradition orale, source de littérature (pour enfants) » était le titre de la troisième formation. Elle visait à aider certains festivaliers à se réapproprier un texte de la tradition orale (conte, proverbes, devinettes, chants, etc.) et à en faire une œuvre contemporaine destinée à l’édition (pour enfants).
La caravane ayant marqué l’édition 5 du « Gain du conteur » fut bâtie autour de l’innovation suivante : « Le matin, des conteurs sont intervenus dans des écoles autour de contes sur les droits des enfants. Par ailleurs, des coins “lectures” ont été aménagés pour permettre aux jeunes visiteurs de lire leurs livres préférés. Le soir, autour du feu, des conteurs ont rencontré des vieux ou jeunes dépositaires de la parole ancienne pour une séance de collectage ». Ce manège instructif et utile s’est déroulé à Lomé et des villes de l’intérieur du pays comme Atakpamé, Kara, Kabou, Nadoba. Les festivaliers de cette année sont venus du Togo, du Mali, du Niger et du Canada.
Edem Gadegbeku©Togocultures