1989 : Une pression croissante s’exerce sur les États lors des négociations d’accords internationaux de commerce afin qu’ils renoncent à leur droit d’appliquer des politiques culturelles et libéralisent leur marché de la culture.
1993 : Lors des négociations de l’Accord général sur le commerce et les services, (AGCS), les œuvres de l’esprit, comme les œuvres cinématographiques et audiovisuelles, figurent dans la catégorie juridique « services ». Plusieurs pays insistent pour exclure la culture des négociations à l’OMC et une grande majorité s’entend pour ne pas prendre d’engagements de libéralisation pour les services cinématographiques ou audiovisuels.
1995 : De nouvelles négociations multilatérales sont engagées : Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) sous l’égide de l’OCDE – abandonné en 1998 –, celles entamées à l’OMC au sommet de Seattle, puis en 2001 à Doha. Des négociations bilatérales sont également amorcées, par les États-Unis notamment, faisant pression sur de nombreux pays afin qu’ils renoncent à leur droit d’adopter des politiques culturelles.
1998-1999 : Professionnels de la culture et autorités politiques se mobilisent pour que soit mis en place un instrument juridique international capable de contrebalancer les accords de libre-échange. Cet instrument affirmera le droit des États de définir et de mettre en œuvre leurs propres politiques culturelles.
2001 : Adoption de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.
Proclamation de la « Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement »: 21 mai.
2003 : Début des négociations à l’UNESCO en vue de l’adoption de la Convention.
2005 : La Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est adoptée à l’UNESCO le 20 octobre. Changement de donne : pour la première fois, les pays qui oeuvrent en faveur des politiques culturelles n’ont plus à être sur la défensive autour de la table des négociations. Ils peuvent désormais passer à l’offensive.
2007 : Entrée en vigueur de la Convention le 18 mars 2007. Trois mois plus tard, les 56 États l’ayant ratifié se réunissent à Paris pour de la première Conférence des Parties, afin d’entamer le travail de mise en œuvre.
2008 : Nouveau départ. Pour que la Convention offre tout son potentiel, les États doivent maintenir leurs engagements et atteindre les objectifs édictés par elle. Le secteur de la culture doit impérativement demeurer mobilisé et participer à la mise en oeuvre de la Convention.
La Convention adoptée le 20 octobre 2005 par l’UNESCO sert d’instrument politique et juridique international pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles et équivaut en droit aux autres accords internationaux.