Le coin du poète : » Les deux rives » de Alex Gomes

Sur le Lac Togo Photo: Gaëtan Noussouglo
Sur le Lac Togo Photo: Gaëtan Noussouglo

Journaliste, diplômé en sémiologie et communication, spécialiste de la logistique internationale et communication d’entreprise, Anani Alex Gomez Logo quitte son pays le Togo en 1993 pour l’Allemagne. Après plus de dix ans d’exil dans le Schleswig Holstein, il immigre en France en 2005 où il fonde une petite société. A ses heures perdues, il prend sa plume dessine des mots qui fouillent l’actualité pour donner des vies à la vie. Ses poèmes sont inédits.

LES DEUX RIVES de Alex GOMES

Comme une boule de lumière

Au tréfonds d’une nuit noire

Luit l’espoir d’un peuple uni

 

Par delà les rires sonores et contents

Les rives, les vallées, les villes et les campagnes

Les collines rouges et les terres sablonneuses

 

Au dessus de nos têtes hérissées

Sous nos pieds qui battent le sol tac tac

Dans le rythme étincelant des haines qui se croisent

 

Luit l’espoir d’un peuple uni

Au tréfonds d’une nuit noire

Comme une boule de lumière

 

Coule le fleuve calme qui coule

Sous la voûte aïeule de nos ancêtres

Barbare togodo-to résonnent les vains tam-tams

 

Barbare togodo-to barbare rythme de la haine

Barbare togodo-to barbare rythme de la honte

Rythme de la bête sauvage de dedans nous tous

 

Alors du fond de la nuit noire il tinte crescendo

Le glas des renoncements et de l’intelligence qui sonne

Et sonne le jour enfin arrivé de la réconciliation

 

Comme une boule de lumière

Au fond d’une nuit sans étoile

Brille l’espoir d’un peuple fier.

 

LA BÊTE A PINCE de Alex GOMES.

Sur un lopin de terre tropical

Il est né un curieux animal.

Pour ressembler à l’homme son pays

Il fit de son fantôme concassé

Un manteau.

De ce staff se couvrant, du chef au pied,

Le voilà Jacob d’Isaac !

Puis  d’un million de son semblable

Il  essaima la Terre.

 

Souvent sur la plage natale le long de la côte

A l’heure où s’endort au pied d’un baobab effeuillé

La nuit ; ici et là-bas sur la rive  craquelée de Nimagnan

Dans les sables bigames et humides de Guindoua Agbolénou

On les voit se répandre, colonie de pattes menaçantes

Charpentes velues au dessous de pistils nus :

Vermine nauséeuse  que rien n’émeut !

 

Elle vous taillade l’arcade,  vous prive d’un œil

Et dans la chair vous enfonce, profonde cette chose                       

Enfin pour faire ripaille, elle convoie au large

Sa proie, la gorge entre les pinces, et mouille.

Ainsi tient-elle en lisière les voix qui rebiffent

Va de côte en côte, jamais de l’avant !

Et proclame, suffocante au vent qui souffle :

Mon aïeul est barbier ! Voilà t-il pas mes pattes ?

 

Il paraît que cette bête, on la nomme CRABE

Ce n’est donc pas Cancre ; autant pour moi !

©Togocultures

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