Le bal des pisseurs au Togo

un pisseur à Lomé photo: Gaëtan Noussouglo
un pisseur à Lomé photo: Gaëtan Noussouglo

Avoir la vessie pleine et ne pas savoir où se soulager, tout le monde maîtrise le sujet, des chinois aux français en passant par les Brésiliens, les nigériens ou les Indiens. Les toilettes propres sont dans plusieurs villes occidentales mais il n’est pas surprenant dès fois de trouver des coureurs ou des citoyens lambda arroser le trottoir, se faufiler entre les bagnoles à la place Quinconces ou au parking de la Lizaine et se « vider ».

Certains cyclistes du tour de France ou du tour du Burkina Faso arrosent les herbes fraîches, les pelouses ou le macadam. Dans tous les pays, on rencontre des pisseurs indépendants qui se libèrent où ils peuvent, même s’ils heurtent la sensibilité des personnes « bien nées ».

L’art de faire pipi et le bal des pisseurs se retrouvent aussi naturellement au Togo. Pris de court par un besoin urgent, les élèves à la récréation, les vendeurs et autres vendeuses du marché, le citoyen se soulagent au vu et au su de tout le monde, dans l’indifférence totale du passant et de la passante. La responsabilité est à imputer à l’absence totale de toilettes publiques. On croise des professionnels, pisseurs et testeurs d’emplacement, qui maîtrisent l’art de pisser dans la rue. Les hommes ouvrent  leur braguette et les femmes écartent leurs jambes un panier en équilibre sur la tête et arrosent le mur, le trottoir ou le sable fin de la plage. Ce qui est surprenant dès fois, c’est de trouver même des gens qui défèquent dans la nature. Se soulager dans la nature devient un art migratoire en vogue au Togo, en France, en Belgique,…

Cette attitude est pénalisée dans presque tous les pays. Au Togo, les riverains se plaignent et les propriétaires des maisons mettent des panneaux d’avertissement très surprenants : « Interdit d’uriner ici. 5000 F ». Excédés, certains propriétaires deviennent très menaçants.

Après les pigeons voyageurs, faisons place aux pisseurs voyageurs ou migrateurs.  Dans tous les pays où on trouve des libres penseurs, les libres pisseurs ne sont pas loin.

Article et reportage Gaëtan Noussouglo © Togocultures

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