La Chorale Harmonie en accord avec le Togo et la France

Le Temple d’Héricourt en Haute-Saône, dans l’est de la France, vibre aux rythmes et chants Ewé du Togo. Onze choristes sous la direction du maestro Gladstone Gumedzoé, de l’organiste Daniel Dobou et de deux batteurs entament un cœur à chœur avec le public dans ce Temple luthérien du XVIIe siècle. Des applaudissements nourris et des bravos à chaque pause accompagnent et encouragent les prestations de cette chorale venue de Paris. Le maestro prend le micro donne l’ordre et le thème des morceaux à exécuter au public Héricourtois, avant de se tourner vers le chœur et les musiciens.

La Chorale Harmonie de Paris au Temple d’Héricourt Photo Gaëtan Noussouglo

La plupart des morceaux sont tirés du répertoire des grands compositeurs de chansons religieuses Togolais comme Ben Agudétsé, Bruno Akpadja, Jean-Paul Nénonéné et Isaac Isaac Dogbo, l’un des plus connus, une icône qui a rejoint les ancêtres en cette fin du mois d’avril. Un hommage mérité au cours du concert a été rendu à ce dernier avec 8 de ses chansons très populaires dans les milieux catholiques et protestants au Togo. La Chorale Harmonie au cours de ce concert a exécuté 25 morceaux avec des accords et cadences parfaitement maîtrisés. A en croire Emma, une spectatrice, « Les voix sont agréables, magnifiques… Le fait de ne pas comprendre la langue n’est guère un handicap car nous sommes au cœur de ces morceaux ». Le public se surprend à danser à des moments car les rythmes togolais les plus entraînants comme «  Agbadja », « Akpèssè », « Bobobo » en passant par « Kantata » ont été passés au peigne fin. Une forte et longue ovation a salué les choristes et les musiciens à la fin de la prestation qui a duré plus d’une heure.

Une vue partielle du public héricourtois lors du Concert Harmonie de Paris

Pourtant le maestro Gladstone Gumedzoé, très humble, tout en chipotant sur les moindres détails musicaux et vocaux confie à Togocultures que « Tout n’est pas au top. Les disponibilités ne sont pas assez larges pour parfaire notre manière de chanter et de nous produire. Si toute la chorale s’était déplacée, cela aurait vraiment été fabuleux. » Il se réjouit néanmoins du soleil qu’ils ont semé dans le cœur du public en ce moment de froid qui rend un peu morose l’ambiance du printemps franc-comtois. Pourtant, la qualité artistique était au rendez-vous. Personne n’a quitté la salle, le public debout, à la fin de la prestation, réclame encore des morceaux. La chorale entame une fausse sortie et exécute encore trois morceaux avant de remercier les 150 personnes qui ont fait le déplacement le samedi 6 mai à 17h au Temple d’Héricourt à l’invitation des pasteurs togolais Samuel Kpoti (installé au Temple d’Héricourt) et de Hope Nénonéné (installé au Temple d’Audincourt). On ne compte plus les pasteurs  et des prêtres togolais établis dans le paysage français en général et franc-comtois en particulier depuis quelques années. Les vocations  d’ordination se faisant de plus en plus rares en Europe, les églises ont trouvé ce créneau des ministères d’étrangers pour maintenir cultes, messes et autres obligations chrétiennes.

Les pasteurs Samuel Kpoti et Hope Nénonéné Photo: Gaëtan Noussouglo

Créée en 1999 à Aubervilliers, la Chorale Harmonie de Paris qui compte 25 choristes luthériens et catholiques et 4 maestros, répète deux fois par mois à Aubervilliers. Ces choristes aux horizons larges sont composés de Togolais, de Béninois et de Ghanéens. Dans leur répertoire, on trouve des chants américains, européens, du négro spiritual, des cantiques et des chants Ewé et Fon – langues parlées dans les trois pays d’origine… Présidée aujourd’hui par Guy Kuwonu, la Chorale Harmonie se déplace, selon la disponibilité des membres du groupe, sur invitation pour animer des concerts, des mariages, des baptêmes, des anniversaires ou des cultes. Depuis sa création, la Chorale Harmonie s’est produite en France et en Allemagne. Partout où elle passe, l’accueil est chaleureux.

Roger, professeur de lettres à Delle qui a suivi le concert d’Héricourt, reconnaît la grande qualité de ce chœur sur les plans de la voix, du tempo, du rythme et de la chorégraphie d’ensemble : « c’est le meilleur concert de chorale que j’ai suivi depuis ces trois dernières années. Je pourrais encore les écouter deux heures durant sans me lasser. Ma fille de 7 ans qui m’a accompagné était aux anges. Je ne l’ai jamais vue dans cet état. ». Le pasteur Samuel Kpoti qui était l’un des percussionnistes lors de cette prestation, a félicité le groupe et leur promet une grande tournée dans les années à venir. Si Dieu le veut.

Gaëtan Noussouglo © Togocultures

 

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