« Partage d’expériences » est la nouvelle formule proposée par le Goethe Institut de Lomé pour que les artistes et professionnels de la culture s’échange leurs expériences. Cette initiative vient renforcer la capacité des artistes à redynamiser leurs secteurs de production en lui donnant plus de visibilité.
Le premier à avoir essayé l’exercice le 26 mars 2009 est l’artiste plasticien, designer Kossi Assou, initiateur depuis novembre 1994 des rencontres internationales d’arts visuels « EWOLE ». Devant un parterre d’artistes, de professionnels des arts et de la culture et d’un nombreux public, Kossi Assou a livré les leçons des ses nombreux voyages en Afrique, en Europe, en Amérique Latine, dans les Antilles et les Caraïbes. Confrontant ces leçons avec celles de l’histoire de l’art qui atteste que les grands artistes européens tels que Picasso, Cézanne, Monet…. avaient été nourris aux sources de l’art africain, et aussi avec les nombreuses réalisations dans les autres pays, le Mali, le Bénin, le Brésil, etc. qui oeuvrent de façon multiforme dans le domaine des arts et de la culture, l’artiste en conclut que dans notre pays, il existe les différents ingrédients pour réaliser une pleine éclosion des talents artistiques et culturels. Mais pourquoi la pâte ne lève pas ? Il y a à cela plusieurs raisons dont l’absence de cadres structurels ou institutionnels et de politiques d’encouragement ; manque d’aide à là création artistique, la méconnaissance des arts plastique par les Togolais, de l’inexistence d’une école de beaux arts, de galeries, etc. Par exemple, au Bénin, alors que le Fonds d’Aide à la Culture affiche un budget de 1 milliard de francs CFA soit l’équivalent de 1.524 506 €, qu’on espère porter à 4 milliards (soit plus de 6 098 025 euros) le Togo s’illustre par l’absence de ce fonds. On ne peut donc faire la promotion de la culture sans que les décideurs et ceux qui ont des moyens aident à cela. Les décideurs doivent être suffisamment sensibilisés au fait de créer des espaces de création et de diffusion de la création artistique. Le développement socioculturel et économique fondé sur nos valeurs authentiques en dépend.
L’exposé était illustré par des diapos, des œuvres plastiques africaines confrontées à celles des grands « maîtres » occidentaux du début du XXème siècle, des photographies de réalisations artistiques du Mali, du Sénégal du Burkina Faso, du Brésil, de l’Ile de la Réunion , de Haïti.
Modestement, Modeste Kossi Assou a lui aussi cherché à apporter sa pierre à l’édification de la culturelle africaine. Il a créé son entreprise culturelle, ARTISTIK, un espace de création et de diffusion des arts visuels EWOLE et ARTENGA (Pays de l’art forgé à partir du français et du moré, langue du Burkina,) ; a réalisé des initiatives dans le design : « DESIGN MADE IN AFRICA », etc.
Kossi Assou, est un artiste Togolais né le 15 juin 1958 à Abidjan en Côte d’Ivoire où il a fait l’Ecole des Beaux Arts. Il a son actif plusieurs expositions au Togo et dans le monde entier. Il est par ailleurs expert en artsplastiques et design, et professeur titulaire à l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) à Lomé.
Cyriaque Noussouglo © Togocultures
