Jeux de la Francophonie : Vanessa Worou crie dans le désert !

Vanessa Worou
Vanessa Worou

Du 27 septembre au 6 octobre se dérouleront à Beyrouth au Liban les 6e jeux de la Francophonie. Le Togo sera représentée par Vanessa Worou dans la catégorie chanson et Jerry-Doh Orlando en peinture.   Au Togo, la culture n’a jamais vraiment compté. Elle ne fait guère partie des priorités de l’Etat togolais. La seule chose qui compte ce sont les fêtes traditionnelles qui sont célébrées avec faste.

Vanessa Worou, jeune artiste de la chanson togolaise qui a à son actif un album, a besoin de répéter et de tourner pour défendre valablement son pays à ces jeux. Elle manque cruellement de moyens. Déjà, pour sortir son album « Eké », il a fallu l’aide de l’ancien Ambassadeur de France à Lomé. Depuis le mois d’avril dernier, elle a déposé un budget pour que l’Etat l’accompagne dans ses préparatifs : celui-ci se résout au strict minimum, la prise en charge des frais de transport des artistes et affiche une fin de non recevoir aux préparatifs. Elle fait alors du porte à porte pour chercher des sponsors, sonner aux portes de la présidence, tout semble fermé. Elle anime le 18 août avec son équipe un point de presse à l’Hôtel Ibis Lomé Centre, lance son cri d’appel…

On est en droit de se poser cette question : le Togo ne voit-il pas dans la participation de ces jeux aucun enjeu de promotion de ses artistes alors qu’à l’intérieur rien ne se fait pour les aider ? Les jeux de la Francophonie sont une compétition où les meilleurs sont primés. Ils constituent donc un véritable tremplin pour les artistes. Et aussi un élément de valorisation et de fierté pour les pays d’origine des artistes. Faut-il seulement après des jeux olympiques par exemple se résoudre à se réjouir que Benjamin Boukpeti est Togolais alors qu’au départ on n’a pas investi un penny dans ses préparatifs ?

Au Togo, la culture et les arts n’ont pas leur place. Il n’y a pas d’école d’arts. Rien. Les artistes luttent seuls dans ce désert, exposés au découragement et au désarroi. Les grands festivals commencent à disparaître du paysage togolais, faute de moyens. Des initiatives louables sont tuées ou étouffées dans l’œuf. Rodrigue Norman, l’un des jeunes talents qui a fait ses preuves en Afrique et en Europe, ferme les portes de son école de théâtre dans l’indifférence totale de l’Etat. On ne peut pas continuer à se taire. Il faut déplorer ces situations et pousser à des actions, surtout que les secteurs des arts et de la culture constituent aujourd’hui un poids avéré dans leur apport à l’économie et au développement.

Vanessa Worou veut encore croire en ses chances, « peut-être mon cri tombera–t-il dans les oreilles des Togolais de l’intérieur ou de l’étranger ? Si chacun sacrifiait juste 100 FCFA pour m’aider, j’arriverais à faire quelque chose avant mon départ »…

Paulin Assem, compétissant dans la catégorie littérature aux derniers jeux de la Francophonie, n’a pas eu un franc de l’Etat pour ses préparatifs. Il en est d’autres, tels la plasticienne Amivi Homawoo…

Rappelons que trois artistes togolais ont été médaillés d’or à ces jeux : Sanvee Béno Allouwasio et Sylvain Kodjo Méhoun dans la catégorie Contes et Ass Ayigah dans la catégorie danse en 1989. Ils n’ont jamais été soutenus par leur Etat. Sylvain Méhoun et Ass Ayigah ont dû s’exiler respectivement en France et en Angleterre pour continuer à vivre de leur métier. Peut-être le cri de Vanessa tombera-t-il dans des oreilles attentives ? Peut-être ?

Pour aider Vanessa Worou

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