Gerry TAAMA, honoré du prestigieux Prix Littéraire de la Saint-cyrienne à Paris.

L’écrivain togolais Gerry TAAMA était au firmament de la joie, porté qu’il était au pinacle le 13 mars 2010 dernier à la place de rotonde à l’école militaire à Paris, lors de la remise de prix du très fermé concours littéraire de la saint-cyrienne. Il lui semblait rêver. Oui, Gerry avait littéralement l’impression de rêver, honoré qu’il était aux côtés de sommités de l’écriture et des armées françaises…

Contacté quelques mois plus tôt, en décembre 2009 par le Général de corps d’armée Robert Meille, Vice-Président du Jury et Vice-Président de l’Association des élèves et anciens élèves de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (saint-cyrienne) qui a retenu son roman « Parcours de combattants » paru chez L’harmattan en 2009, il se retrouva en finale au terme d’un processus compliqué. Il fut récompensé par le second prix qu’il partage avec le grand reporter du Nouvel Observateur Jean Paul Mari, auteur du livre « Sans blessures apparentes » publié chez Laffont. Le jury n’a pas réussi à les départager !!! Le premier prix est revenu au capitaine Montagnon, pour « La France de 1939 à 1945 », une œuvre qui est consacrée à la seconde guerre mondiale et qui a nécessité pas moins d’un quart de siècle de recherches !!!

Gerry Taama remporte donc le second prix à ce concours, qui voit pour la première fois la participation d’un Africain, et bien entendu d’un Togolais. Avant cette édition, les œuvres primées à ce jour étaient toujours des précis historiques très fouillés, présentés par des officiers supérieurs français diplômés d’écoles militaires et d’autres grandes universités. C’est donc la première fois qu’un roman fut admis à ce concours, par ailleurs beaucoup plus honorifique puisque le Prix ne donne droit à aucune récompense matérielle ou financière. Le bénéfice moral qu’on en retire est énorme…

Il faut souligner que le mérite de Gerry est d’autant plus grand que, pour la première fois également, le concours a été ouvert à des non saint-cyriens et non-officiers. Cette décision eut évidemment pour conséquence de corser davantage les critères de sélection des livres. La bonne tenue de « Parcours de combattants » est la preuve de son excellence.

Contrairement à Gerry qui était à son premier roman, un premier coup qui fut un coup de maître, le premier Prix est revenu à un auteur éprouvé, rompu à la tâche, lauréat de l’académie française et qui à son actif près de 20 livres. Quant à Jean-Paul Mari, le second prix æxéquo, il a déjà récolté plus de six prix, dont trois comme reporter de guerre. Des « adversaires » respectables aux palmarès impressionnants ! De quoi rendre Gerry tout petit.

A la remise du Prix, le Général de corps d’armée Robert Meille salua notre jeune compatriote en ces termes : « Je vais terminer par le « Parcours de combattants » du Capitaine Gerry TAAMA de l’armée togolaise. Brièvement car je sais que notre camarade nous en parlera en orfèvre dans quelques instants, et du Togo, pays ami, avec qui nous avons tant de liens.

D’aucuns parmi nous pourraient tordre la bouche : un roman ! Eh bien, nous avons jugé que nous tenons là une vraie fiction particulièrement attachante et sympathique : un petit roman bref et bien enlevé qui se lit aisément et avec grand plaisir. Et surtout, ce qui est important pour le Jury de la Saint-Cyrienne, un livre de sang et de soldats, dont le ton est extrêmement juste ; aucune erreur grossière sur la nature des missions ; une observation étonnamment précise des rapports humains, des .frottements, des bonheurs et des blessures intellectuelles et psychiques que ce type d’opérations provoque chez les protagonistes. Bref une fiction, avec les conventions du genre, mais vraisemblable, bien observée et qui n’omet aucune des réalités et des ambigüités des opérations de paix.

Étonnant et très prometteur chez un officier si jeune et pour un premier roman ! Je vous le recommande donc très chaleureusement et je propose que nous applaudissions et félicitions notre camarade et bazar Gerry TAAMA »

Gerry eut par la suite l’occasion de remercier l’auguste assemblée et de présenter le Togo… Les exemplaires de son roman qu’il avait emportés furent achetés comme de petits pains !!! Il regagna Lomé le 16 mars avec l’« impression savoureuse d’avoir réussi » sa mission :

« Pour moi, c’était avant tout un honneur d’abord d’avoir été sélectionné, je ne me m’y attendais pas, puis de faire partie des finalistes. Se retrouver à une telle assemblée, avec autant de chefs militaires est édifiant. Pour dire vrai, c’est le soir, quand je suis rentré à l’hôtel et que j’ai recherché sur internet la biographie des autres candidats que je me suis rendu compte du niveau du concours… »

Gerry Taama est donc bien parti pour continuer avec entrain ses projets de livres et de maison d’édition. A ce propos, nous attendons sous peu un ouvrage très important sur la musique au Togo signé par Basile Adéwusi et qui sera le premier de l’éditeur Gerry Taama.

Nos vœux de succès accompagnent ce jeune compatriote entreprenant et plein de talents.

Kodjo Cyriaque Noussouglo © Togocultures

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