Cinéma/Télévision : Formation à l’écriture de scénarios de séries télévisées

Sous l’égide de l’Ambassade de France au Togo, une formation à l’écriture de scénarios de fiction a démarré le lundi 6 avril 09 à l’Hôtel Bellevue à Kodjoviakopé à Lomé. L’atelier a été lancé par S.E.M l’Ambassadeur de France au Togo, Dominique Renaux, en présence de Monsieur Gérard Blondel, l’Attaché de Coopération de l’Ambassade de France, du Représentant du Ministre de la Communication et de la Culture et du Directeur national de la Cinématographie.

Dans son discours SEM Dominique Renaux a souligné qu’après avoir aidé les médias et l’audio-visuel par des formations de haut niveau,  il « semble  tout aussi important d’encourager la production francophone de fiction de qualité, qu’il s’agisse de téléfilms ou de séries pour la télévision. » Par cette formation l’ambition est de « remettre l’auteur au cœur de la création audiovisuelle et cinématographique ».

Bernard Schira en pleine formation
Bernard Schira en pleine formation

Selon le formateur, le scénariste, réalisateur et auteur Français Bernard SCHIRA, cet atelier de 2 semaines a pour objectifs de former la douzaine de scénaristes togolais parmi lesquels se retrouvent des écrivains, des dramaturges, des réalisateurs et une journaliste aux techniques de scénarii, à l’art de raconter les histoires au cinéma et à la télévision. « Le stage est destiné aux scénaristes désireux de comprendre les ressorts narratifs d’une série afin de proposer aux médias togolais des programmes en français de qualité promouvant efficacement la francophonie. » Les stagiaires seront outillés pour mieux cerner les procédés narratifs les plus créatifs capables d’épicer les scénarii cinématographiques et les séries télévisées. Si l’on sait que le cinéma fait appel à beaucoup plus de procédés narratifs que la pièce de théâtre ou le roman, les stagiaires vont bénéficier de l’expertise de Bernard SCHIRA, scénariste et formateur expérimenté pour apprendre les techniques les plus essentielles dans la réalisation de scénarii de qualité.

Deux semaines suffiront pour apprendre des techniques, quelques clés de la dramaturgie du récit, éliminer les défauts d’écriture, le reste sera une affaire de temps et de travail. A en croire Bernard SCHIRA qui, ces dernières années, a assuré des formations au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso et au Bénin, le principal défaut du cinéma africain est qu’il est « bavard » dans ses dialogues. Il faut laisser parler l’image, suggérer, laisser au téléspectateur la possibilité de faire travailler son imagination. Pour les organisateurs, ce stage peut être considéré comme le démarrage d’une action (type Bourgou à Bamako) avec la mise en place d’un atelier autonome et permanent relayé par Internet et avec un suivi présentiel de trois ou quatre interventions d’une semaine à Lomé avec l’ensemble du groupe. Il s’agit également pour ce stage de permettre l’avènement de « télénovelas » en Afrique ; il faut prendre à ces séries « l’essentiel qui est la méthode pour aller loin et éviter l’essoufflement au bout de 3 à 5 épisodes », assure M. SCHIRA.

Un stage similaire organisé par le même formateur l’année dernière donne lieu depuis peu à un projet international très intéressant : une « grande saga » aux allures de télénovelas dont l’histoire est typiquement africaine. Il s’agit de déballer une « bible » de 50 épisodes avec un noyau de 8 réalisateurs ou cinéastes : un Togolais, Batista Augustin Talakaéna, deux Nigériens, trois Burkinabé et des Maliens. En dehors du Togolais, l’équipe est jeune (entre 25 et 30 ans) et  très motivé. Ce projet qui bénéficie de fonds européens et maliens à travers le Centre National de Cinéma Malien (CNCM) dispose déjà du premier épisode avec les personnages, les thèmes principaux, le début de l’histoire ; il reste à trouver un coproducteur, travailler les dialogues, susciter des leaders de groupe et désigner un directeur d’écriture. Ce dernier doit être un scénariste, connaître parfaitement la série, aider à maintenir la cohérence indispensable au déroulement de l’histoire, avoir de l’autorité et faire un travail de direction avec compétence.

Bernard SCHIRA,  par ailleurs auteur entre autres du « guide pratique du scénariste » a travaillé avec beaucoup d’initiatives et de structures africaines : l’INA avec Valérie Kaboré ; Missa Ebié dans « Commissariat de tant pis » ; Dao, Koné et Yaméogo l’équipe de « Quand les éléphants se battent » ; « 3 hommes et un village » de Aminata Diallo, porté par « Joviale Production »…

Il reste à espérer que de la douzaine de scénaristes en formation dont 3 sont des dames émergent plusieurs qui relèveront le défi du cinéma togolais.

LISTE DES PARTICIPANTS :

François KANDONOU, Dzifa Aimée ATIFUFU, Hubert Madôhona AROUNA, Xavier BALOUKI, Sitou AYITE,  Koffivi ASSEM, Emmanuel Vivien K.TOMI, Jacques DO KOKOU, Jean KANTCHEBE, Ingrid AGBO, Robert SILIVI, Bertin Sylvain NDJOUMBI

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