CharlOzzo, un phénomène musical sur la scène du CCF ce vendredi soir

Longiligne et allure de mannequin, Charl’Ozzo ressemble plutôt à ces charmants top model qui squattent les planches lors des défilés de mode qui ont lieu ces temps-ci à Lomé. Une voix au timbre charmeur, l’élégance d’un top model doublé d’un don pour la scène, voici réunis les ingrédients pour le phénomène musical de ces vacances, pour un premier vrai test scénique ce vendredi soir au Centre culturel français, à l’occasion de la sortie de son premier opus.

Titré «Sé » (destin en ewé-mina), c’est un album d’un savoureux bonheur, un savant dosage de rythmes africains et occidentaux, mêlant musiques classique et africaine, permettant aux instruments (guitare, piano, batterie, djembé) de donner des sonorités épurées. Cela donne un genre assez particulier à la world music, assez pudique que l’artiste même appelle l’afro groove et qui témoigne d’un long travail d’orfèvre sur la voix, la langue et les instruments. Cela donne des morceaux d’une belle facture. Chantées en ewé ou en français, les chansons sont d’une composition parfaite.

L’artiste a voulu placer un peu haut la barre en livrant sur le marché un album très ambitieux pour faire effet. Ce qu’il décline dans « Horizon » titre phare de ce premier opus, dans lequel Charl’Ozzo proclame son ambition : «On va toucher l’intouchable/ On va parler à l’invisible/ Et concevoir l’inconcevable/ C’est ça toucher l’horizon/ ». Dans un pays où toute réflexion a abdiqué, Charl’Ozzo touche forcément le cœur du public quand il affirme qu’il est permis de rêver. D’autant plus qu’il va plus loin en appelant dans « Africa », un autre titre d’une intense émotion, les dirigeants des peuples à bien gouverner.

De son vrai nom Ayawo AGBOZO, originaire de Togoville, Charl’Ozzo vient d’un long cheminement artistique qui passe par les chœurs d’Eglise et la Chorale Classic Spes and Gaudium (la même où est passée Vanessa Worou) en 2003 où il affûte sa technique vocale, sans oublier sa grande expérience au groupe Klossal où il a débuté en réalité sa carrière. Le groupe Klossal, l’éphémère groupe musical spécialisé dans la musique moderne d’inspiration traditionnelle, lui a donné les techniques de la scène, ce qu’il complète par des expériences auprès d’artistes comme Pierrette Adam’s et Santi Dorim.

En 2007, il entre au studio et après près de deux années de travail, il en sort avec ce merveilleux opus. Ce garçon un peu timide sur les bords et plein d’humilité, vient donner ragaillardir le paysage médiatique. Il y met avec sa qualité, de l’émulation et de la concurrence. Cela a le mérite de relever le niveau de la musique togolaise. On ne peut que lui souhaiter du succès.

Tony Féda© Togocultures

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.