Cham délocalise ses « Transitions » au Goethe Institut de Lomé

Les Muses de Césaire
Les Muses de Césaire

Jusqu’au 9 juin 2012 au Goethe Institut, les inconditionnels des arts plastiques peuvent découvrir ou redécouvrir le talent d’un des rares fils du Togo à aborder la peinture avec l’« art numérique »; Cham a posé ses tréteaux à Lomé sur un air de « Transitions ».
Il n’y a pas d’existence sans mutations, sans changements. Ceux-ci, souvent, prennent le visage de « Transitions » incontournables dans la vie de toutes les composantes de la Nature. Chez les personnes physiques ou morales, ce passage d’un état à un autre a une importance considérable dans la mesure où il permet de mesurer des échecs ou des succès. C’est cet aréopage d’enjeux que le plasticien togolais Cham a condensé dans les treize tableaux qui composent son exposition intitulée « Transitions ».

Un mot qui prend une couleur polysémique sous le pinceau et la souris de ce diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris. Tour à tour, Cham décrit les « Transitions » d’une vie, d’un continent, d’une génération, d’une conception de la vie, etc. Les « Transitions » que fige l’artiste dans le temps à travers la récupération, le collage, l’huile et l’acrylique doivent être sources de prospérité, de bonheur ; un passage du spleen vers la joie de vivre car « il n’y a rien de définitif dans l’existence d’un être », a mis en exergue le plasticien lui-même lors du vernissage de son exposition en cours à l’Institut Goethe de Lomé. Une déclinaison de la peinture qui transparaît sans fard dans l’œuvre nommée « le Grand pardon », en hommage à une « doctrine » d’Edem Kodjo dans le différend politique au Togo ; ou encore dans des tableaux appelés « Printemps arabe », « République naissante », « Empreinte digitale », « Nature humaine ».

« Les Transitions » véhiculées dans les tableaux de Cham ont certes une dimension universelle ; mais leur centre d’intérêt est plus orienté vers des regards, des faits et gestes quotidiens de l’homme africain, noir. Explorant la thématique de son exposition sans aucun tabou, Cham a aussi présenté ses « Transitions » sous les regards que porte Aimé Césaire sur le monde (« Les Muses de Césaire »), la sagesse de Mandela par rapport aux faits glauques de l’humanité (« Délestage »), le passage de l’Afrique dépourvue de technologie à un continent en pointe sur les TICs ou qui s’efforce de s’y adapter (« Empreintes digitales »).

Délestage
Délestage

L’exposition a eu énormément de succès. Le soir du vernissage, déjà, 4 des 13 œuvres ont été achetées.

Enseignant à l’Ecole Interafricaine des Arts et Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU, Lomé), aux Universités de Lomé et Cheick Anta Diop de Dakar, l’artiste Cham a par ailleurs animé le 3 mai dernier au Goethe Institut de Lomé une conférence autour du thème « L’art public ou le défi de la ville intelligente » où il avait, avec force images prises dans le temps et l’espace, montré comment l’art contribue à changer l’image de la ville en la rendant plus esthétique, plus conviviale et plus vivable pour ses habitants.

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