Café Voodoo To Go pour la valorisation des arts et cultures ancestraux

Vodou Café Photo: Gaëtan Noussouglo
Vodou Café Photo: Gaëtan Noussouglo

C’est dans l’idée de faire connaître et de divulguer les ambiances, les rythmes musicaux et les divers écrits sur le vodou que le Togolais Ekué Léopold Messan-Ativodou  a organisé à  Utrecht aux Pays-Bas une première rencontre dénommée : « Cafe Voodoo To Go ».

…Un « café Vodou » en Europe !!??? On croit rêver !!! Le vaudou n’est-il toujours pas en occident cette  pratique  des sorciers noirs piqueurs de poupées ? Plusieurs clichés des films d’Hollywood  défilent dans la tête des Européens et Américains et les glacent d’effroi, juste à l’évocation de ce nom. Pourtant depuis quelques années, on retrouve un réel engouement en Europe autour de cette religion pratiquée au Bénin, Ghana, Nigéria et au Togo en Afrique de l’Ouest, en Haïti et au Brésil. L’orthographe de ce mot varie d’ailleurs, vaudou ou vodou. La graphie vaudou renverrait aux cultes haïtiens et Vodou à l’origine de cette religion ouest-africaine.

La Ville aux églises médiévales, Utrecht est situé est au centre des Pays Bas. Il est la 4e ville après Amsterdam, La Haye et  Rotterdam. C’est cette ville que l’organisation a choisie pour son Cafe Voodoo. A Molen De Strer, à une dizaine de minutes de marche de la Gare d’Utrecht, une cinquantaine de personnes était réuni autour du directeur du Cafe Voodoo To Go. Composition hétéroclite de la soirée : Repas, musique, exposés – débats. Une cuisine exquise togolaise composée de « Koliko » et d’ « amanda » (frites d’igname et de banane plantain), du riz, haricot vert, pinon (sorte de pate de gari préparée dans une sauce tomate), du poulet frit et surtout lanmoumou dessi (sauce de poissons) a été proposée aux participants composés de photographes, journalistes, universitaires, musiciens et des passionnés de l’Afrique. La finesse des mets aurait à elle seule justifié le déplacement ?

Pour le directeur du futur Festival Voodoo Ekue Léopold Messan-Ativodou  qui dirigeait la soirée, l’idée première est de lever toute ambiguïté autour de la notion Vodou et de lancer la première édition du Voodoo Festival. Elle aura lieu en août 2014 dans une Eglise à Utrecht et réunira des chercheurs, des musiciens, des hommes de théâtre et des journalistes d’Europe, d’Afrique et d’Amérique.  Voodoo Festival mettra en avant  la philosophie, les arts et culture auxquels renvoie le concept  Vodou. (Lire Interview).

DU MUSEE VODOU AUX ARTS VODOUS

Durant la soirée du 26 octobre 2013 à  Utrecht, Léopold Ekué a fait appel au chercheur Surinamien Kwasi Koorndijk qui a ouvert le débat sur la question d’influence historique du Vodou dans la Bible qui, selon lui, s’en inspirerait (titre de l’intervention : « Winti in the daily life of Afro-Surinam people »).

Leopold Ekue Messan et Bernard Muller Photo: Gaetan Noussouglo
Leopold Ekue Messan et Bernard Muller Photo: Gaetan Noussouglo

Ce fut le tour de l’ethnologue et directeur du Musée Vodou de Strasbourg, Bernard Müller, de prendre la parole pour présenter ce nouveau musée qui ouvrira ses portes le 28 novembre 2013.  Son intervention a suscité une vive discussion sur la question de la légitimité d’un tel musée en Alsace plutôt qu’au Togo ou au Bénin, initiative d’Européenne alors que – selon certains – ce sont les Africains qui devraient en avoir la charge. En réponse à ces remarques, Bernard Müller rappelle qu’il envisage le musée comme une « zone de contact » (cf. James Clifford), c’est-à-dire comme un espace de discussion, décloisonné et interculturel, permettant l’invention du musée de demain, dépassant les rapports de forces d’hier pour inscrire l’objet muséal dans une perspective nouvelle, cette démarche ne peut bien entendu se faire sans les personnes concernées.   La soirée s’est close par un autre orateur le journaliste Leendert van der Valk a instruit l’auditoire en retraçant depuis l’Amérique du nord vers l’Afrique le parcours des musiques vodous.

L’ambiance a été entretenue par le Groupe Défi Djembé de Koko Lawson. C’est un groupe composé de six Togolais et Béninois de France, de Belgique et des Pays-Bas. Des chansons du terroir qu’accompagnait une bonne orchestration musicale ont convaincu le public présent à la soirée. On retrouve dans ce groupe le batteur de King Mensah, JB Gbadoé et la saxophoniste française d’origine togolaise Nathalie Ahadji. Ils ont exécuté 5 morceaux et ont fait vibrer le public sur une danse du masque Guèlèdè.

La soirée a duré 4h, dans une ambiance empreinte de bonheur et de gaité. La collecte des fonds a démarré ce samedi 26 octobre, des sociétés se positionnent pour le futur Voodoo Festival.

 

Gaëtan Noussouglo ©Togocultures

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.