Yvette Delareine Natadjou, une lycéenne de 21 ans, a montré ses nouvelles parues aux éditions Awoudy de Lomé sous le titre : Au-delà de tout préjugé. Le recueil présenté par l’éditeur et le dramaturge Jean Kantchébé vient confirmer qu’on peut être jeune et avoir des idées d’adulte. Ces nouvelles nous montrent une certaine distance entre l’auteure et sa génération.
Au-delà de tout préjugé est le récit d’un jeune homme, Pierre, qui s’apprête à se marier avant de découvrir que Bénédicte sa fiancée était dans un passé récent, une travailleuse de sexe (une prostituée).
Au bout des comptes met en scène Elise, une jeune fille naïve, sincèrement amoureuse de Jacques, un garçon volage et menteur.
Plume alerte, goût marqué pour la technique de distanciation, une invitation au voyage à la Baudelaire où « le bonheur est marié au silence », Au-delà de tout préjugé et Au bout des comptes charment par leur titre. Pour Jean Kantchébé, « tout le monde aimerait vivre au-delà de tout préjugé, de tout quand dira-t-on, dans l’exercice plein et entier de son libre arbitre, dans la prise en main de son propre destin. »
Le débat qui a suivi la présentation a révélé à la jeune auteure pleine du sens de réparti et préparée à se défendre. Yvette Natadjou qui a pris le pari d’écrire pour passer le temps et triompher de l’insomnie tout en étant attentive à son époque, apprend, presque à son corps défendant qu’écrire, pour paraphraser Jean-Paul Sartre, c’est être livré en pâture aux autres. Dont l’appréciation peut contraster, comme le jour et la nuit. L’auteure Yvette Natadjou ira loin, contre vents et marées.
Nouvelles, d’Yvette Delareine NATADJOU, Ed. Awoudy, mai 2011, Lomé
Cyriaque Noussouglo©Togocultures
