« Asrafo Records » : Eveiller la conscience des jeunes togolais par le cinéma et des débats

Le 05 octobre prochain, les Togolais vont commémorer le 20ème anniversaire du début de leurs sacrifices divers pour l’avènement d’une véritable ère de démocratie dans leur patrie. Loin des différends politiques qui ont cours sur leur terre natale, des jeunes togolais regroupés sous le label culturel « Asrafo Records » organisent depuis plusieurs mois à Lomé des soirées atypiques de discussions-débats : « Cinéreflex » ( depuis juillet 2010) et « Arctivism » (depuis octobre 2009). Ces initiatives prennent forme dans les locaux du Centre culturel Denyigba et du Centre culturel Mitronunya.

Leur credo peut être résumé en ces termes : « Avec l’aide du ciel, une bonne dose de volonté et un peu de moyens financiers, on peut matérialiser des gageures ». Eux, ce sont Momo, Eklin et Elom 20ce et Christelle. Ils sont la tête pensante des soirées «  Cinéreflex » et « Arctivism » qu’abritent le Centre culturel Mitronunya.

Les «  Cinéreflex  » ont la particularité d’offrir des occasions d’échanges autour des sujets contemporains d’actualité qui ne focalisent pas toujours l’attention de la jeune génération. Après une projection de film, un débat est ouvert autour d’une collation. L’esprit des « Cinéreflex » veut que deux projections d’un film soient faites dans le même mois, accompagnées chacune d’une séance de rediffusion pour offrir “la chance aux absents ou aux retardataires” de se rattraper. L’ambiance au cours des « Arctivism » est plus prompte à la “fête”, avec cette différence que les soirées « Arctivism » placent en leur cœur le nom ou l’œuvre d’une personnalité marquante des cultures noires ; une soirée de découvertes et d’échanges à laquelle se greffent diverses activités culturelles. Patrice Emery Lumumba ou Fela ont ainsi déjà été les centres d’intérêt des « Arctivism ». Le 30 octobre prochain, la 8ème soirée des « Arctivistes » réfléchira autour de la vie du Marocain Mehdi Ben Barka.

La première projection des « Cinéreflex » a eu pour thème « Colonisation et décolonisation : le cas français ». La seconde a focalisé l’attention de jeunes togolais autour de l’œuvre « Indigènes » (fresque cinématographique de Rachid Bouchareb). A été à l’honneur au cours de ce mois de septembre 2010 qui s’achève, le film documentaire « Bob Denard/Corsaire de la République ». Sont annoncés au cours du mois d’octobre qui pointe déjà son nez, des projections comme « Du Mali au Mississipi », « Molaade » de Sembène Ousmane.

« Il est important d’éveiller l’attention de la jeunesse locale vis-à-vis d’un certain nombre de réalités qu’elle doit comprendre pour mieux décrypter les faits et gestes de ses contemporains », résume l’équipe d’organisation des retrouvailles juvéniles précitées, en explicitant le bien-fondé de sa démarche et les résultats visés ! Le cocotier de “l’indifférence” de la jeunesse togolaise face aux divers défis qu’implique la mondialisation sera-t-il vraiment secoué ? Réponse dans les prochains mois…

Rappelons que sur le plan politique le Mouvement Patriotiquement du 5 Octobre continue de mener la lutte. Il est dirigé par Eloi Koussawo.

Edem Gadegbeku

© Togocultures

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