Neuf écrivains togolais (Sami Tchak, Sophie Ekoué, Kangni Alem, Germaine Kouméalo Anaté, Koffi Boko, Alexandre Goli, Claude Assiobotis, Thérèse Karoué-Atchall, Koffivi Assem), une slammeuse (Djéri Wapondi), un conteur (Joseph Bessan) ainsi qu’une vingtaine de journalistes, 2 maisons d’édition (Graines de Pensées et Awoudy), une maison de production de la bande dessinée (Ago Media) et des membres de l’équipe d’organisation sont engagés depuis le dimanche 26 février 2017 dans la « Caravane littéraire 2017 », une grosse opération socioculturelle de proximité qui apporte les arts et la littérature aux populations togolaises de l’intérieur du pays comme celles de la capitale Lomé, sur fond de préoccupation socioéconomique.
Il est urgent que le Togo investisse davantage dans la promotion culturelle
L’homme est au commencement à la fin de toute initiative de développement. C’est pourquoi la créativité doit être célébrée et accompagnée. Et, contrairement à ce qu’on croit dans la plupart des pays africains, la culture reste aujourd’hui l’un des secteurs clés de l’économie des nations.
L’UNESCO a tiré sur la sonnette d’alarme en demandant dans son Rapport Mondial 2010 d’« Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel ».
A juste titre, car ce rapport présenté au siège de l’Organisation à Paris le 20 octobre 2009, affirme : « Les entreprises qui investissent dans la diversité culturelle, que ce soit au niveau de la gestion, des ressources humaines ou encore du marketing, peuvent en tirer un bénéfice économique. »
En effet, précise le Rapport, « les industries des médias et de la culture représentent plus de 7 % du PIB mondial et pèsent environ 1 300 milliards de dollars, soit environ deux fois les recettes du tourisme international, estimées à 680 milliards de dollars ». Or, la part de l’Afrique dans le commerce mondial de la création demeure marginale – moins de 1 % des exportations mondiales – alors que le continent ne manque pas de talents. Pour améliorer cette situation, « il est urgent d’investir dans la diversité culturelle et le dialogue », insiste le Rapport.
Il apparaît nettement que les pays africains ne doivent pas rester des spectateurs passifs du monde et des consommateurs désabusés des cultures américaines et occidentales ! Dans la nécessaire découverte des autres cultures, chaque pays doit créer les conditions de célébration et d’accompagnement de la créativité, gage de promotion de nos propres expressions culturelles. Développer notre capacité et notre habilité à faire connaître nos productions culturels, exporter nos cultures, devient à présent à la fois une exigence identitaire et une option économique de taille.
Les pays développés ont compris l’importance d’un secteur aussi vital et socio-économiquement aussi prospère que celle des industries culturelles dont la preuve est apportée qu’elles devancent dans la création d’emplois l’industrie automobile !
Un partenariat au profit des Togolais et de la promotion de la culture
Une fois ces objectifs de la « Caravane littéraire 2017 » rappelés, on comprend mieux les propos de Monsieur Nicolas Berlanga-Martinez, Ambassadeur et Chef de la Délégation de l’Union européenne au Togo : « la Coopération au développement de l’Union européenne avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), en particulier avec le Togo, couvre diverses thématiques, notamment la promotion de la culture comme moteur de développement économique et sociale. »
C’est donc dans cette optique que la Délégation de l’Union européenne a engagé à juste titre son partenariat dans cette caravane aux côtés de l’Association des écrivains du Togo et de l’Association Filbleues, organisatrice du Festival Filbleu. La caravane littéraire sillonne les 5 plus grandes villes du Togo du 26 février au 04 mars 2017 : Dapaong (27 février 2017), Kara (28 février 2017), Sokodé (01 mars 2017), Atakpamé (02 mars 2017) et Lomé (03 mars2017) avec pour apothéose le samedi 04 mars 2017 à la Résidence de l’Union européenne.
Cyriaque Noussouglo