Pour finir ses « soirées de musique live» de l’année 2011, le Goethe Institut de Lomé a mis en lumière, ce 25 novembre 2011, deux jeunes artistes togolais, Shandy et Master Popa ,évoluant dans des registres musicaux éloignés l’un de l’autre, mais dont les textes dépeignent la vie du bon côté.
Sa petite corpulence est celle d’une grande danseuse et cache une voix allègre. Ceci est une photographie des prestations live de Shandy sur scène ce 25 novembre. Une culture du live qui a très aisément créé une communion entre elle et les spectateurs, tout au long de son tour de cette soirée qui a duré plus de soixante minutes.
A l’envi, elle improvise, à des intervalles réguliers, des pas de danse prolongés dans le public. A l’aise dans la fusion vocale et musicale de sonorités africaines comme celles servant de base à la musique pop (rock, salsa) ou dans la pop elle-même, Shandy sait aussi surprendre ses fans. C’est le cas quand elle marie harmonieusement le kamou et le mbalax (rythme sénégalais) dans la chanson « Agbemetronam », tout en maîtrisant l’exécution des pas de danse qui accompagnent ces deux sonorités ! « Agbemetronam » caricature les vicissitudes de la vie. Tout comme la plupart des titres que l’artiste a offerts à ses mélomanes en ce dernier vendredi du mois de novembre 2011.
Les trois morceaux phares dans la discographie de Shandy n’ont pas manqué à l’appel: « Djaye na agbeto » (qui dénonce la jalousie des hommes sur un fond rock), « Sè mama » (chanson pop, prompte à l’ambiance, sur fond du rythme cool catché promu par les « Toofan »), et « Kodjo » (dérision de la quête coûte que coûte de l’immigration par ses contemporains, sur une musique issue du mélange rock-kamou).
La reprise du célèbre « Lonlonvi » de Julie Akofa Akoussah, la déclinaison du titre « Cocorico » (sur de la salsa pour décrier les vicissitudes de la vie), l’invite à la réconciliation des Togolais dans « Pardonner » (sur du rock teinté d’agbadja) et « Sè » (qui rappelle les lois immuables de la Nature sur fond rock), ont aussi été au menu du show de Shandy. Tous ces morceaux sont issus du premier opus de la chanteuse sorti dans les bacs en décembre 2009, « Zimmah » (« L’Inceste ») et de son second album en cours de préparation.
Master Popa ou Le rap dans la peau
Sur scène ce 25 novembre, Master Popa a démontré de son côté que le hip-hop peut aussi être cuisiné en live. Le jeune rappeur togolais a concocté au menu de son spectacle des morceaux qui ont la cote sur les deux albums qui composent sa discographie ; « Bazooka » et « Ordre de mission ».
Avec Master Popa, on a donc assisté à une constance dans le langage musical mais à une variation dans les thématiques abordées. « Liberté » pour une autre Afrique, « Lonlon » (éloges de l’amour filial), « Bazooka », « Yesu le do dji » (dénonciation de la méchanceté humaine), « Espoir » (incitation au courage devant les difficultés de la vie), et « Allah » (titre phare de l’album « Ordre de mission ») ont permis à Popa de se mettre en valeur sur scène. Pour l’exécution du titre « Honameto » (qui glorifie Dieu), Master Popa a été rejoint sur scène par Shandy et leur aînée Santy Dorim, ambassadrice de l’afro-zouk du Togo.
Tout comme Shandy, Master Popa a fait ses sorties live accompagné du « Clever Band », un orchestre partenaire incontournable du Goethe Institut dans l’organisation de ses soirées live, tout au long de l’année qui s’achève et qui a vu célébrer un demi-siècle de présence de cet Institut au Togo.
Edem Gadegbeku ©Togocultures