Du 26 juillet au 5 août 2009, s’est tenue à l’hôtel Acropolis, la sixième résidence d’écriture organisée par Escale des Ecritures, en collaboration avec la Compagnie de Saint-Etienne et Culture France. Au dernier chantier de 2008, les auteurs invités (Hadiza Sanoussi (Burkina Faso), David M. Ilunga (RDC), Jonathan Kombé (RDC), Tingayama Mawo (Togo), Hilaire Dovonon (Bénin), Joël A. Ajavon (Togo), Legrec Danklou (Togo), Siddick Minga (Mali), avaient démarré l’écriture collective d’une pièce de théâtre et d’un scénario. Il s’est agi au cours de cette sixième édition de finir la rédaction de la pièce de théâtre et le scénario puis de le tourner.
Cinq (5) comédiens (Akofa, Edém, Folow, Séyram et Roger Atikpo) ont été invités pour le tournage du court métrage. Sont revenus à ce sixième chantier, Hilaire Dovonon (Bénin), Joël Ajavon (Togo), Tingayama Mawo (Togo), Legrec Danklu (Togo). A eux se sont ajoutés Bilia Bah (Guinée Conakry), Roger Atikpo (Togo) et Hortense Atifufu (Togo). Tous autour de Slimane Benaïssa, ont repris l’écriture du scénario et de la pièce de théâtre. Les matinées étaient consacrées à l’écriture et les après-midis au tournage.
Intitulé Prise d’otage, le scénario est une frasque de Jacques, fils d’un riche monsieur, bourgeois sans les manières ni le savoir-vivre. Pour se venger d’un voisin qui lui a piqué sa meuf dans un night-club, Jacques séquestre la fille du monsieur, caissière dans une superette. Il est aidé dans cette entreprise par deux lascars du bas-peuple, Kossigan et Claude. Ceux-ci quittent la superette en compagnie d’une riche cliente qu’ils vont dépouiller, laissant Jacques avec son otage. Surgit un pasteur, alerté par le père de la caissière qui dit un prêche qui convainc Jacques à abandonner sa prisonnière.
Après cette première semaine d’écriture et de tournage avec Laslo Horvatz, un réalisateur Français et Carole Leblanc, une metteur en scène Française, les auteurs se sont retrouvés au cours de la seconde semaine pour finir l’écriture de la pièce de théâtre. L’Effondrement est un huis-clos dans une mine entre quatre personnes : un contremaître, un vieil ouvrier, Jonathan, son neveu Claude et un intellectuel. Pour la première fois que le contremaître accepte de descendre dans une galerie, celle-ci s’effondre. Il panique et conclut à une tentative d’assassinat. Entre les quatre personnages va se tisser une multitude de relations faites de paranoïa, de méfiance, d’amitié. Mais rôde la présence constante de la mort. Chacun, à ce dernier chapitre de sa vie, revisite son passé et on peut comprendre ce qui a conduit l’intellectuel et le contremaître dans la mine. Les secours qui s’organisent en haut ne parviennent pas à les sauver jusqu’à la montée des eaux dans la galerie.
Cette expérience d’écriture collective a permis aux auteurs de comprendre, comme l’a expliqué Slimane Benaïssa, le choix de personnages dans un projet d’écriture, la langue qu’il faut adopter sans verser dans les africanismes. Il s’agit pour un auteur d’écrire pour un public universel. Les auteurs ont aussi appris le b a ba du tournage et du montage de films.
Dans la soirée du 5 août, une lecture spectacle de la pièce et la projection du film tourné ont été offertes à un public d’amateurs au centre culturel Adokpo.
Il est à rappeler que des résidences d’écriture sont presque courantes dans la capitale togolaise. Elles sont souvent initiées par les festivals Festhef, Filbleu et tout récemment Escales d’Ecritures.
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