Claire Hounnaké épouse Goujon, une française d’origine togolaise, en vacances à Lomé a lancé le 29 août 2010 son association Rester en Afrique pour REussir (RARE) en partenariat avec l’AIR et le Centre Culturel Hakuna Matata de Michel Hoffer à Lomé. Au menu de la soirée dénommée « Chiquenaude », une panoplie d’activités : discours, défilé de mode, contes, humour, chanson.
Commencée à 19h 50 au Centre Culturel Hakuna Matata à Soviépé, sur la route d’Adidogomé par des discours, Chiquenaude connaîtra son apothéose avec le bouquet final du défilé de mode. RARE s’est appuyé sur de jeunes couturiers qui ont confectionné des boubous en bazin, des tenues de ville et de soirées. Les mannequins qui ont porté et présenté ces modèles ont été minutieusement choisis. Il y en avait de toutes les tailles et de toutes les formes. Ils sont représentatifs de la société togolaise, dans toute sa diversité. Entre chaque défilé s’égrènent des conteurs Akofa, Edem, des humoristes du groupe ITI, des artistes de la chanson togolaise entre autres Gbéhanzin. Ce dernier a exécuté une chanson de son répertoire renvoyant dos à dos les hommes politiques assoiffés de pouvoirs qui ne cherchent que leurs propres intérêts au moment où le peuple désespéré croupit dans la misère.
Si Akofa Kougbenou en conte et Gbéhanzin en chansons ont réussi à monter la barre haute, le reste de la soirée était mitigé. La raison de cette divergence d’appréciation du spectacle est à chercher dans le choix de l’Agence Internationale Dix, constituée de jeunes amateurs du défilé de modes et de jeunes scénaristes. Les mannequins ne sont pas bien outillés pour ce genre d’exercice. « La marche doit être élégante et non constituer une danse sur le rythme de la musique » déclare Akouvi, une spectatrice. Pour claire Hounnaké, il faut aider ces jeunes amateurs de la mode et de la culture par des formations afin qu’ils offrent des spectacles de qualité à l’avenir au public.
A part Ayanick Création, Allure Mode et Timothée, le mannequinat souffre sur la terre de nos aïeux. La formation et la professionnalisation peuvent amener les jeunes à vivre convenablement de leurs métiers. Ce qui rejoint d’ailleurs l’objectif de RARE : améliorer la qualité de travail des ouvriers et des artistes par la formation, la professionnalisation, le perfectionnement voire la reconversion pour leur assurer un bel avenir au Togo. Claire Hounnaké souffre de voir ses jeunes sœurs et frères mourir aux portes de l’Europe alors qu’au Togo, ils peuvent vivre décemment.
Gaëtan Noussouglo©Togocultures