Des fresques des artistes togolais tracent le Chemin de la Paix

A Lomé, la capitale togolaise, le Boulevard de la Paix part de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma et conduit vers le centre ville, en passant par l’Axe « Colombe de la Paix » et le quartier Amoutiévé, à l’entrée de « Deckon », carrefour de toutes les affaires, cœur névralgique et économique de la ville. Depuis ce mois d’avril, à la veille de la fête nationale togolaise, un projet présidentiel : « Le Chemin de la Paix » inauguré par le Chef de l’Etat, l’embellit davantage grâce à des fresques murales en mosaïques.

Par Kodjo Cyriaque Noussouglo pour Togocultures

Les artistes Kobla Eric Wonanu, Gustave Djonda et Kossi Assou lors de l’inauguration

 Au début du mois d’avril 2017, huit (8) artistes plasticiens Togolais : Emmanuel Sogbadji, Jimi Hope, Gustave Djonda-Akpéhou, Sallah Barnabé, Michel Adjonou Eric Wonanu (alias Cham), Kossi Assou et  Sokey Edorh ont été sélectionnés en marge de la célébration du 27 avril 2017, le 57ème anniversaire de la Fête de l’Indépendance du Togo, dans le cadre du projet artistique personnel du Chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé dénommé « Le Chemin de la Paix ». Ce cheminement qui part donc de l’aéroport vers le centre ville, magnifie la paix depuis l’aéroport dont les murs extérieurs portent désormais la « 228 Pax Airways »,  l’œuvre d’Emmanuel Sogbadji. Le parcours de la paix se prolonge grâce à une première colombe multicolore au premier carrefour menant de l’aéroport vers la ville ou vers les quartiers Forever, Novissi et autres. Les fresques se concentrent sur l’axe Colombe de la Paix et le Quartier Amoutiévé au bord de la lagune vers le centre ville de Lomé.

Chacun des huit artistes a eu dix jours et des surfaces dépassant 480 m² pour étaler sa vision de la paix sur les murs du « Chemin de la Paix ». Ce projet personnel artistique d’envergure du Chef de l’Etat Togolais, grand amoureux des arts, est l’un des projets les plus marquants des onze dernières années. On se souvient déjà qu’en 2006, sous le Premier Ministre Edem Kodjo, toute l’indépendance togolaise avait été mise en scène par Souleymane Koli (paix à son âme) et Alougbine Dine, dans un projet intéressant et controversé dans lequel des dizaines d’artistes comédiens togolais étaient engagés.

Le souci du présent projet est de matérialiser artistiquement la symbolique de la paix. Chaque artiste a exploré son univers en recourant à l’expression qui lui semble le mieux représentative de ce « Chemin de la Paix ». Les Fresques murales impressionnantes qui en résultent, sont appelés à marquer les esprits. En même temps, elles contribuent à l’esthétique de la ville de Lomé, qui, avec les nouvelles infrastructures en construction, a décidé de faire autrement sa beauté qu’à partir des affiches publicitaires agressives. Depuis l’année dernière, les carrefours, en attendant l’érection de monuments significatifs, ont pris des couleurs vertes et fleuries, ce qui n’est pas sans plaire aux citoyens.

Sokey Edorh expliquant ses fresques « Un seul arbre ne fait pas la forêt » au Chef de l’Etat togolais Faure Gnasssingbe

Il apparaît nettement que les Fresques du « Chemin de la Paix » tout en étant appelés à interpeller les citadins et les habitants de Lomé, ont permis aux différents plasticiens d’explorer des univers artistiques, spirituels et intellectuels pour suggérer à suffisance le concept de paix. « La Paix t’accueille » d’Emmanuel Sogbadji ouvre le cycle lorsque le « 228 Pax Airways » atterrit à Lomé. Pendant que Sokey Edorh a continué dans son style des alphabets spécifiques insistant sur l’union en reprenant un adage Éwé du sud : « Un seul arbre ne fait pas la forêt, Kossi Assou lui en a profité pour étaler sa nouvelle philosophie esthétique et spirituelle de « Trékha ». Pendant ce temps, Gustave Djonda à travers son « Tséyou » conçoit « une poignée de main pacifique » tirée de la culture kabyè du nord qui veut que dans la compétition de lutte des Evala, le vaincu et le vainqueur se donnent la main et boivent à une même « calebassée » de « thouk », la boisson de mil locale ;  alors que Kobla Eric Wonanu a décidé d’honorer la bravoure des « Faiseurs de paix », les figures, portraits et oiseaux de Jimi Hope invitent ses concitoyens à cultiver la paix. « Bâtissons la Cité » interpelle Sallah Barnabé  pour mieux « vivre ensemble » (Michel Adjonou).

Le 28 avril 2017, le Chef de l’Etat en personne a procédé à l’inauguration de ces œuvres, faisant pendant plus de deux heures le parcours à pied et écoutant tour à tour chacun des artistes.

Somme toute, ces fresques sont appelés aux lendemains de leur inauguration à accrocher les regards, à interroger notre « vivre ensemble » et à conforter les acquis de la paix et à consolider la réconciliation nationale. Comme le souligne Akpénè, une dame rencontrée sur les lieux lors de notre visite, ils permettront également à beaucoup de Togolais de voir comment les arts peuvent facilement s’intégrer à leur univers intime et les réconcilier avec la beauté intérieure et extérieure que chaque citoyen est appeler à rechercher, dans les rues, les places publiques et jusque chez soi.

Kodjo Cyriaque Noussouglo © Togocultures

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