La jeune Christelle Akué est présidente et fondatrice de l’association Cori et arts, une association « née de la passion pour l’Art contemporain africain et du souci de sa méconnaissance en occident ». Cette association qui a vu le jour en février 2005 en France promeut tout ce qui est artistique car son objectif fondamental est de « donner les moyens à l’artiste d’exister par son art ». Togocultures a rencontré Christelle Akué qui parle de sa motivation et de la prochaine édition d’Assiganmé de Paris.
Togocultures : qu’est-ce qui vous a motivé à créer Cori et arts ?
Christelle Akué : C’est en parcourant il y a de cela quelques années les musées et galeries d’art de différentes capitales européennes que j’ai pris conscience du manque de visibilité de la culture africaine et des plasticiens. Il était peu courant de visiter des expositions d’artistes africains. J’ai ressenti le besoin de présenter les richesses culturelles africaines de façon moderne. J’ai donc réunis des informations pendant quelques temps puis j’ai motivé mon entourage a crée Cori et Arts.
Togocultures : Arrivez-vous vraiment à donner aux artistes les moyens de vivre de leur art, comme le stipule un de vos objectifs ?
Christelle Akué : Cori et Arts se définit davantage comme un tremplin mais n’a pas, du moins, pas encore l’envergure d’un mécène. C’est une petite pierre posée pour la promotion de l’art et de la culture africaine.
Togocultures : On vous a vu à Montbéliard animant des ateliers Tresse. Pourriez-vous nous parler des tresses ? A-t-elle une histoire ? Laquelle. Les tresses, est-ce un art ?
Christelle Akué : Les ateliers étaient surtout animés par un de nos partenaires, l’association Passerelle Interculturelle qui maitrise le savoir-faire. Cori et Art est intervenu sur l’exposition racontant l’histoire de la tresse africaine. Histoire qui remonte à la préhistoire puis l’antiquité : de nombreuses Egyptiennes avaient les cheveux crépus qu’elle tressait pour les maintenir puis les décorait d’un fil d’or. Cela a depuis évolué avec le culte des cheveux lisses. Je pense que le tressage est effectivement un art car tout comme le dessin et la peinture, il y a des techniques à maitriser pour savoir tresser. C’est ensuite avec la pratique que l’on peut dessiner des formes géométriques par le bias des nattes collées.
Togocultures : Récemment, vous avez organisé un grand rendez-vous artistique à Paris dénommé Assiganmé de Paris? Quels étaient les objectifs de cette manifestation ? Pourriez-vous nous dresser un bilan.
Christelle Akué : Cori et Arts appartient en effet au Collectif Assiganmé de Paris composé de la Fondation togolaise de France (LFT) qui est l’antenne locale de la Fondation togolaise des États-Unis, l’ONG Aimes Afrique France qui est l’Association Internationale des Médecins pour la promotion de l’Éducation et de la Santé, l’association culturelle Togomanya qui a pour objectif de valoriser les chanteurs togolais à l’étranger. J’étais pour ma part chargé de réunir et de gérer les exposants.
Les objectifs étaient variés :
Promouvoir et faire connaitre la culture togolaise.
Valoriser l’élégance et la beauté togolaise à travers les actions menées par des différents créateurs ou stylistes togolais d e France.
Renforcer la communication et la collaboration des togolais de France et à l’étranger.
Cette première édition avait pour thème : exposition vente : Arts et tableaux, bijoux, livres, défilé de mode et de coiffure, dégustation des mets togolais et pour finir, un mini concert avec des invités surprises.
Ce rendez- vous sera désormais annuel et aura différents thèmes autour de la culture togolais
Togocultures : Que nous prépare Cori et Arts dans les prochains mois ?
Christelle Akué : La reprise des cours dès le 10 septembre de dessin pour enfants qui aura lieu tous les mercredis, cours pour adultes deux samedis par mois. Un concours de photos très prochainement et des dégustations culinaires en 2012. La deuxième édition d’Assiganmé de Paris est aussi prévue pour avril-mai 2012
Togocultures : Êtes-vous soutenu par les instances togolaises ? Vos sources de financements.
Christelle Akué : non, pas pour le moment. Nous avons croisé des représentants de l’ambassade du Togo en France lors de nos manifestations mais nous ne nous sommes pas prononcés outre mensure. L’association vit des cotisations annuelles, des ventes de cartes des artistes, des ateliers artistiques et, depuis cette année, nous avons bénéficié d’une subvention symbolique de la mairie de Courbevoie. Mais nous lançons un appel à tous ceux qui souhaitent nous soutenir par des dons divers et variés ou même des messages d’encouragements : n’hésitez pas à le faire !
Interview réalisée par Gaëtan Noussouglo