Art et paix au Togo : Les artistes togolais ont choisi la paix. La balle est dans le camp des politiques

Beno Kokou Sanvee Photo: Gaëtan Noussouglo
Beno Kokou Sanvee Photo: Gaëtan Noussouglo

Quel type de partition peuvent et doivent jouer les artistes togolais dans la promotion de la paix dans leur pays ou dans le monde, tout en gagnant bien leur vie ?  Quels rôles doivent jouer les artistes pour la promotion de la paix dans au Togo et dans le monde ?La « Journée mondiale 2011 de la paix » a servi de cadre à une discussion à bâtons rompus entre divers acteurs de l’Art togolais.

« Tout est code et codé dans l’Univers qui environne les êtres humains ; l’artiste ne fait et ne doit mettre en exergue que les différentes composantes de ce Code », explique sur le sujet l’écrivain-poète et dramaturge Sanou Kodjo Elitsa. « L’homme n’est pas une écume flottante sur les eaux de la vie (…) Tout doit être fondé sur l’amour (…) Le Togo est un important gisement diamantifère en termes d’artistes (dans plusieurs domaines) qui ne demandent qu’à être soutenus », fait remarquer de son côté, sur cette thématique, le conteur et metteur en scène le plus célèbre du Togo Beno Alouwassio Sanvee. Car, précise-t-il, « les artistes constituent le sel de toute société et leurs talents peuvent être exploités pour toutes fins positives ».

Pour mettre à l’aise l’artiste d’un point de vue économique et juridique, le ministère des Arts et de la Culture a fait adopter un certain nombre de textes qui, de l’avis de plusieurs fonctionnaires de ce département ministériel, sont de nature à aider l’artiste togolais à exceller. Ces fonctionnaires citent en exemple l’adoption de la politique culturelle du Togo en janvier dernier, ou encore la validation en novembre 2010 du statut de l’artiste. Des exemples qui font dire à Kouko Affo (attaché de presse du ministère des Arts et de la Culture) que « des actions sont posées par notre ministère pour assainir le monde des Arts au Togo (…) Notre ministère n’a pas de moyens financiers mais il peut apporter un soutien politique de poids aux artistes ». « Les animaux de la forêt ont choisi la paix (…) La balle est dans le camp des hommes », tranche ironiquement Béno Sanvee.

Joseph Kokou Koffigoh
Joseph Kokou Koffigoh

« On peut mettre des solutions sur les laideurs culturelles du Togo en mettant en valeur des tableaux, sculptures, etc. produits par des artistes locaux dans tous les ministères ou dans toute structure symbolisant la République togolaise ! Une démarche qui doit passer par l’achat systématique des tableaux produits localement », propose pour sa part l’ancien Premier ministre et écrivain-poète togolais, Joseph Kokou Koffigoh.

Quelle que soit la solution finale à préconiser, insiste Kodjo Elitsa, « le ministère le plus important dans un Etat, c’est celui de la Culture (…) Il faut davantage le mettre en valeur sur la Terre de nos aïeux (…) Les Togolais brillent individuellement généralement. Mais quand il faut se mettre ensemble, ils se jettent souvent des peaux de banane. C’est aussi une importante énigme qu’il faut solutionner. Je lance le défi à tous les chercheurs ou simples citoyens au Togo ».

Rappelons que Le décret n°2009-291/PR du 30 décembre 2009 créant le Fonds d’Aide à la Culture (FAC) prévu dans les textes de loi depuis novembre 1990 a été signé par le Président Faure Gnassingbé le 30 décembre 2009. Ce décret porte organisation, exploitation et financement du Fonds d’Aide à la Culture au Togo et sonnait à l’époque comme le cadeau de fin d’année fait au milieu artistique. Deux ans après ce texte censé déverrouiller une situation restée exceptionnelle dans la sous-région ouest africaine, le Fonds n’est toujours pas  activé. Les artsites continuent à se poser la question de savoir « Qu’est-ce qui bloque la mise enroute du fonds d’aide à la culture au Togo ? » .

Edem Gadegbeku© Togocultures

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