Do Mesrine est un artiste plasticien togolais. Il est né en France et à 5 ans a grandi avec sa mère et ses grands parents au Sénégal et au Togo. Dans son adolescence, il retrouve la France pour étudier les Beaux arts. Il a une expérience de plus de 30 ans aujourd’hui. Il a exercé un métier d’architecture intérieure au Togo dans des magasins, restaurants, night club. Cet adepte du vaudou est convaincu que le Togo a des ressources artistiques certaines. Togocultures a voulu en savoir un peu plus sur lui et son travail.
Togocultures : Do Mesrine, vous êtes peintre, sculpteur togolais. Vous avez étudiez les beaux arts à Bourges. Qui est en fait Do Mesrine ? Qu’est-ce qui vous motive à exercer votre métier en France ?
Do Mesrine : J’ai effectivement fais mes études aux Beaux-arts de Bourges,ensuite à l’ESAG (Ecole Supérieure d’art graphique) de Paris de là, je manifestais le désir de rentrer au Togo exercer mon métier et surtout travailler avec ma culture, ce que je fis après maintes réalisations à travers le restaurant que j’ai crée « le Mandingé »ou j’ai développé un style » Afrique moderne » partant du traditionnel, le résultat est d’inspiration Dogon et sa cosmogonie,avec une cuisine Africaine et Afro-antillaise. Toujours insatisfait, il fallait que je touche la matière je suis donc retourné à mes origines : la sculpture mais inspirée de mes origines. Effectivement, je travaille à Paris car c’est aussi mes racines et quelque part la capitale de l’Afrique on y rencontre beaucoup d’autres artistes africains qui tous créent pour faire vivre cette Afrique.
Togocultures : Vous travaillez de petite sculpture, des sculptures à taille humaine et des sculptures géantes. Vous dites vous inspirez d’objets religieux africains qui n’entrent pas forcément dans le culte et on lit en filigrane le vaudou et l’esclavage dans vos œuvres. Expliquez-nous ce choix.
Do Mesrine : La sculpture Africaine a toujours été objet de culte, je me suis donc intéressé à la religion de ma région, je ne manquais pas la fêtes de « Kpéssosso » à Glidji ou j’ai été reçu dans des maisons d’initiés, j’y ai lié des amitiés, mon apprentissage de cette culture m’a fait aller au- delà des apparences pour ne voir que l’intérieur caractéristique du vaudou, à partir de là il fallait que je démontre au monde que le vaudou n’était pas seulement toutes ces choses que l’on disait sur lui mais aussi une culture développée par les peuples du Golfe du Bènin avec sa propre participation au monde, cette culture qui s’est propagée avec l’esclavage aux Amériques avec des formes de résistances à travers le syncrétisme, associant les saints catholiques aux dieux vaudous. Mon travail est une invitation au voyage avec » Mami Watta » qui ailleurs s’appelle « Yémanja » la déesse mère dont les dieux sont issus. Une affirmation de l’homme Noir sans exclure les autres cultures, une contribution de celui-ci au Monde.
Togocultures : Vous avez récemment exposé à la Galerie Philippe Lawson à Paris avec deux autres togolais, William Wilson et Yao Metsoko. Quelles techniques utilisez-vous dans votre peinture et votre sculpture ? Reflet et réflexions des figurines, mises en scène partout de ces figurines comme à la galerie Philippe Lawson.
Do Mesrine : J’expose jusqu’au 19 octobre à la galerie Philippe Lawson ou je présente un travail en rapport avec « l’eau » la matrice originelle ou l’âme se reflète. Les sculptures présentées à la galerie sont nues, seulement de papier mâché comme pour ne rien cacher. J’ai aussi un travail alliant le déchet moderne qu’est le papier que je recycle avec un savoir faire africain plus particulièrement Touaregs avec lesquels j’ai appris le travail du cuir à Lomé. Ainsi comme un Talisman j’enrobe mes sculptures en espérant du spectateur une lecture au delà des apparences. Exposer avec deux autres artistes Togolais tels que; William Wilson et Yao Metsoko me ravit. Ce sont deux artistes talentueux qui développent un travail pertinent sans oublier la détermination de Philippe Lawson le directeur de la galerie à promouvoir ces artistes. Cela montre que le Togo a des ressources non négligeables si on s’en donnait les moyens et espère un jour voir la naissance d’un grand musée d’art moderne à Lomé
Togocultures : Quelles sont vos projets d’avenir ?
Do Mesrine : J’ai vécu à Lomé ou j’ai exposé chez un marchand de meuble »Baka » et ensuite à la galerie » Yassine » près du cinéma « Opéra » une grande réussite suivie à l’époque par la télévision Togolaise. Dans l’avenir j’espère y exposer peut être sous un autre concept comme les fêtes des Divinités Noires en Afrique et au Brésil en attendant je continue à représenter mon pays maternel.à Paris et ailleurs. J’ai beaucoup de projets d’expositions d’abord vers les pays vaudouisants tel le Brésil et d’autres pays s’intéressant aux cultures noires.
Interview réalisée par Gaëtan Noussouglo