A quelques jours du FESPACO 2011 qui se tient à Ouagadougou du 26 février au 5 mars, les préparatifs vont bon train pour les réalisateurs et cinéastes togolais. La Direction Nationale de la Cinématographie a déjà enregistré 5 films, trois documentaires en compétition : L’autopsie d’une succession, du réalisateur Augustin Batita Talakaena, auteur du feuilleton télévisé Yontaba ; Paul, le patriote, de Kokou Mawuena Agbémadon, auteur d’un film sur l’artiste togolais Paul Ahyi (peut être le même qu’il intitule autrement) ; Biodeman : The hope of a village, de Gentille Assih ; deux documentaires présentés au MICA (le Marché International du Cinéma Africain) : La dynastie Lawson (documentaire) et Le prix du voyage (court métrage), tous deux de Claver Gadji.© Togocultures
Ces productions sont celles qui sont enregistrées officiellement par le Ministère des Arts et de la Culture du Togo. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, des cinéastes envoient directement leurs œuvres au FESPACO. En tout état de cause, il faut attendre la fin de cette fête mondiale du cinéma africain pour faire le point réel sur la participation togolaise au titre de cette année.
On se souvient de la participation record des cinéastes togolais à la dernière rencontre panafricaine du cinéma à Ouagadougou. Il faut mettre à l’actif des petits pas du cinéma togolais, non seulement les efforts qui ont été rendus visibles également à la dernière participation au Festival CLAP Ivoire à Abidjan, du 1er au 5 septembre 2010. Le Togo y avait ravi 4 prix dont 3 prix pour le même film : Ma mère est mon enfant, de la jeune réalisatrice Ingrid Agbo : Prix du meilleur son (350.000 FCFA, soit environ 533,5 Euros) ; Prix de la meilleure interprétation féminine, de la même valeur et 3ème Prix de film fiction ; le 4ème prix est revenu au jeune Tchédré pour son œuvre : Le chien de la garde à la marmite d’une valeur de 50.000FCFA, soit 76 euros.
Ma mère est mon enfant raconte l’histoire d’une mère devenue alcoolique, droguée et prostituée et qu’était obligée de materner avec amour et tendresse sa fille. Dans une sorte de dialectique existentielle, la fille est devenue la mère et la mère, la fille. Quant au chien de la garde à la marmite , elle déplore les mille et un usages qu’on fait du chien destiné « normalement » à la garde et à la compagnie. Le chien se retrouve par la méchanceté et la gourmandise des hommes à la marmite, mijoté comme cela se doit, livré aux appétits voraces des consommateurs : il est morcelé, braisé, rôti… accompagné de boisons locales Tchouk, Sodabi, vin de palme ou du vin étranger…
Ingrid Sodziné Agbo s’était distinguée en 2009 au même CLAP Ivoire en ravissant le meilleur prix avec son film : Une journée d’enfer.
Rappelons que CLAP Ivoire met en compétition des documentaires et des fictions n’excédant pas 13 mn.
Vu le talent de cette demoiselle et celle d’une autre, Sitou Ayité, l’Etat a réussi à leur faire trouver une bourse d’études supérieures en cinéma offertes par la Coopération Française au Togo. Ingrid Agbo est depuis un an en France pour des études de 3 années et Sitou Ayité s’apprête à lui emboîter le pas.
Le talent des jeunes pourrait permette à terme de relever le niveau du cinéma togolais. Il faut saluer en ce sens, non seulement le rôle de la coopération culturelle, mais aussi de la formation qu’offrent deux écoles sur place à Lomé : ESSEC et ECRAN qui forment au Brevet de Technicien Supérieur en Cinéma.
Cyriaque NOUSSOUGLO © Togoculture