Inadès-Formation Togo est une section de l’Ong Inadès qui a son siège à Abidjan. Cette Ong a beaucoup intervient dans les zones rurales où elle contribue au renforcement des capacités des organisations paysannes, notamment celles qui développent les cultures céréalières. Au regard de la diminution de ses subventions provenant de ses partenaires, la plupart occidentaux, Inadès Formation Togo a décidé de recourir à une levée de fonds au niveau national. A cet effet, IF Togo organise un concert de solidarité avec le monde paysan togolais, concert qui sera animé par le Roi de la musique traditionnelle, King Mensah, avec d’autres artistes de la chanson tels Vanessa Worou, Toto Patrick et le duo humoristique Gbadamassi et Gogoligo.Les recettes du concert seront versées au fond de développement des organisations de productions de céréales. Dans ce cadre, www.togocultures.com a réalisé l’interview du directeur du bureau national M. N’Key Kwami Amona. Soucieux du développement du monde rural et de l’agriculture togolaise, www.togocultures.com participe à l’événement.
Togocultures: Pouvez-vous présenter brièvement votre ONG?
N’Key Kwami Amona : L’Institut Africain pour le Développement Economique et social – Centre Africain de Formation (INADES-Formation) est une ONG d’appui au développement spécialisée dans le renforcement des capacités des acteurs du monde rural. INADES-Formation travaille en réseau dans dix (10) pays de l’Afrique dont le Togo. INADES-Formation est installé au Togo depuis 1972 et cumule ainsi 37 ans d’expériences en matière d’appui accompagnement des agriculteurs/agricultrices, des organisations paysannes et des agents de développement.
Togocultures: INADES-Formation est un réseau d’ONG réparties dans 10 pays en Afrique. L’Antenne du Togo a sa particularité; quels sont vos domaines d’intervention?
N.K.A Le réseau Inades-Formation partage une vison commune qui est “un monde rural prospère et influent” et deux orientations stratégiques : un monde rural renforcé maître de son destin ; Inades-Formation, un réseau d’Associations nationales fortes, autonomes et solidaires, jouant pleinement son rôle dans une association internationale forte”. Partant de cette vision et de ces orientations, chaque pays définit ses priorités en fonction de son contexte et des besoins du public cible. C’est ainsi que INADES-Formation Togo travaile autour de 4 programmes prioritaires qui sont: le programme d’accompagnement des paysans autour de la filière des céréales; le programme de mobilisation et de valorisation des ressources financières endogènes ; la programme d’appui à la citoyenneté et la gouvernance locale ; le programme d’appui à la gestion durable des ressources naturelles.
Togocultures: Inades-Formation Togo votre structure organise le 26 décembre prochain un grand concert dénommé “Nuit de solidarité avec le paysan togolais”, une telle manifestation es la première du genre organisée par une ONG dans notre pays, qu’est-ce qui motive l’organisation d’un tel concert?
N.K.A: Le réseau Inades-Formation a initié depuis 1997, le Fonds africain d’appui au développement rural (FONDAFRICA) qui est un instrument de levée de fonds. La création du FONDAFRICA résulte du constat de l’amenuisement des financements extérieurs et la nécessité pour les africains de développer des stratégies de mobilisation endogène de ressources financière. C’est un moyen pour garantir le financement d’actions en faveur du monde rural lorsque les bailleurs de fonds venaient à interrompre leur financement. Dans le cadre de la promotion de FONDAFRICA, INADES-Formation Togo organise une « Nuit de solidarité avec le paysan togolais » à travers un grand concert animé par KING MENSAH. Comme vous avez bien su le dire, c’est une première du genre au Togo dans la famille des ONG et même des organisations de développement en général. En organisant un tel événement, nous voulons d’abord honorer le métier d’agriculteur et le paysan togolais en particulier, celui-là qui travaille dur sous le chaud soleil de l’ère du changement climatique pour nourrir toute nation. C’est aussi pour nous, un appel du public à la solidarité avec le monde rural qui vit en dessous du seuil de pauvreté afin de contribuer à la mobilisation de fonds à travers FONDAFRICA pour soutenir les actions de développement en faveur du monde rural.
Togocultures: Votre initiative de levée de fonds est assez inhabituelle dans un pays où les gens comptent plus sur le soutien des partenaires extérieurs. Qu’attendez-vous des togolais en général au travers cette manifestation.
N.K.A: Vous avez bien raison, nous nous sommes engagés dans une expérience inhabituelle non seulement au Togo mais aussi dans presque tous les pays de l’Afrique considéré comme un continent pauvre en dépit de ses énormes potentialités. C’est une question de culture, de confiance et de transparence dans la gestion des fonds mobilisés. Il faut d’abord rassurer les donateurs de la bonne gestion des fonds qui seront mobilisés. Sur ce plan, le réseau INADES-Formation qui a près d’un demi siècle d’existence a des valeurs morales et des règles et procédures de gestion transparentes qui ont d’ailleurs garanti la survie de cette organisation depuis sa création en 1062 par des Pères Jésuites en Côte d’Ivoire. Quand les gens savent à quoi va servir l’argent ou le bien matériel qu’ils donnent et lorsqu’ils sont rassurés de sa bonne utilisation, ils vont le faire avec beaucoup de plaisir, chacun selon ses capacités. En d’autres termes, ce que nous attendons des togolais à travers FONDAFRICA via ce grand concert dénommé, c’est que chaque citoyenne ou citoyen de quelque lieu où il se trouve, apporte sa contribution en espèce ou en nature pour soutenir cette action en faveur du monde rural. A la population de Lomé particulièrement, nous l’invitons au Grand concert du 26 décembre 2009 au Palais des congrès de Lomé à partir de 16 heures. En achetant un ticket d’entrée à 2000 FCFA, 3000 FCFA ou 5 000 FCFA, c’est plus que d’ aller voir un concert ; c’est surtout soutenir les efforts du paysan togolais qui nourrit toute la nation. C’est aussi l’encourager à produire davantage afin qu’il y ait de la nourriture en abondance dans notre pays.
Togocultures: INADES-Formation Formation Togo appui et accompagne les paysan sur toute l’étendue du territoire togolais. Comment se porte le secteur agricole togolais aujourd’hui ?
N.K.A: Je voudrais d’abord préciser que l’agriculture togolaise joue un rôle important sur le plan économique et social de notre pays. Elle occupe 70% de la population, fournit plus de 20% des recettes d’exportation et contribue à pratiquement 40% au PIB national. Il faudrait aussi préciser qu’elle est la principale source de revenu de plus de 430 000 ménages agricoles. Aujourd’hui le secteur agricole bénéficie d’un environnement favorable grâce aux efforts du gouvernement actuel qui a élaboré et met en œuvre depuis 2008, un plan d’action d’urgence pour la relance de la production agricole. D’autres initiatives tels que le Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) et le Programme national d’investissement agricole (PNIA).ont été prises avec l’appui du Système des nations Unis pour soutenir ce secteur vital. A cela s’ajoute l’appui accompagnement des producteurs agricoles par les organisations de la société civile togolaise comme INADES-Formation Togo. En dépit des efforts fournis par les uns et les autres, l’agriculture togolaise qui est essentiellement l’œuvre de petits agriculteurs répartis sur toute l’étendue du territoire national, est soumise aux effets pervers des changements climatiques et à d’autres contraintes majeures qui amenuisent les efforts de ces derniers. C’est à ce titre que nous devons redoubler d’efforts pour garantir la sécurité alimentaire dans notre pays.
Togocultures: L’agriculture togolaise nourrit-elle son homme (paysan) et son monde (populations)?
N.K.A: Il est difficle de répondre avec axatitude à cette quesion. Sans me tromper, je dirai oui et non ! En principe, les efforts permanents des agriculteurs devraient leur permettre se nourrir convenablement et de nourrir leurs familles. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les producteurs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté sont obligés de brader leurs productions à la récolte pour satisfaire les autres besoins vitaux. En fin de compte, il devient difficile pour bon nombre de petits producteurs de disposer de la nourriture sur toute l’année. Beaucoup de producteurs dans certaines localités de notre pays vivent 3 à 4 mois de soudure qui sont des périodes de disette pour eux. A cela s’ajoute des années d’intempéries (inondations ou sécheresses) au cours desquelles le pays enregistrent des déficits alimentaires. C’est le cas des 2007 et 2008 qui ont connu des flambées de prix des denrées alimentaires.
Togocultures:: A qui peut on attribuer le fait les paysans togolais demeurent toujours pauvres et n’arrivent pas à profiter des retombées de leur travail ?
Cela est dû à plusieurs facteurs dont la pauvreté. Etant pauvres, les paysans n’arrivent pas à investir dans la production agricole pour acheter des intrants (engrais et semences améliorées) nécessaires à l’obtention de bons rendements de leurs cultures. Ensuite, lorsqu’ils produisent, ils ont des difficultés pour vendre leurs produits à des prix rémunérateurs. C’est cette problématique qui les enferme dans un cercle vicieux de pauvreté…
Togocultures: Comment expliquer le paradoxe d’une production agricole conséquente et l’incapacité de ce secteur à satisfaire les besoins nationaux ?
N.K.AIl faut préciser que ce n’est pas toutes les années qu’on a une pénurie alementaire au Togo. C’est vrai que le pays importe assez de riz et de viande mais par rapport aux autres denrées almentaires de base, le Togo est souvent autosuffisant en dehors de quelques années d’intempéries. A notre avis, il y a un problème de statistiques agricoles peu fiables qui ne permettent d’évaluer correctement les besoins alimentaires de la population et le tonnage réel de la productions agricoles annnuelles. Par ailleurs, lorsque les prix d’achat des produits agricoles ne sont pas rémunérateurs pour les agriculteurs, ceux-ci limitent volntairement la production de l’année suivante et il va de soi qu’on enrégistre un déficit alimentaire.
Togocultures: Vous vous investissez essentiellement dans le domaine agricole mais c’est un domaine vaste, quels sont les projets spécifiques que vous réalisez pour répondre aux sollicitations du monde rural ?
N.K.A: Nos actions vont au-delà de la production agricoles comme je l’ai apprécié plus haut par rapport à nos programmes d’intervention en faveur du monde rural. Pour ce qui concerne le domaine agricole, nous intervenons en faveur du monde rural de deux manières : nous offrons des cours correspoondance en agriculture, en élévage et dans la gestion de l’exploitation agricole; nous accompagnons aussi les organisations paysannes dans leur milieu d’insersion. C’est dans ce cadre que nous avons un vaste programme d’appui au développement de la filière de céréales. sur ce plan, nous avons appuyé les agriculteurs à initier la Centrale des Producteurs de Créales du Togo (CPC Togo) qui est une organisation faîtière à l’échelle nationale. Ce travail a été fait en partenariat avec d’autres organisations d’appui comme l’Institut Togoalis d’Appui Conseil (ICAT) qui est un service technique du Minitère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).
Togocultures: Votre conclusion?
N.K.ALes paysans en général et les petits producteurs en particulier sont à la base de la sécurité almentaire de notre pays. Mais ceux-ci ne jousssent pas de la rémunération juste et équitable de leurs efforts et se trouvent enfermés dans uncercle de pauvreté permanent. INADES-Formation est une ONG d’appui accompagnent du monde rural qui a initié le FONDAFRICA, un instrument de moibiilisation de ressources financières pour soutenir les efforts du monde rural. C’est dans ce cadre qu’il est organisé un grand concert de solidarité avec le paysan togolais, le 26 décembre 2009 au Palais des congrès à Lomé avec KING MENSAH. Le public de Lomé et de ses environs est invité à prendre part massivement à ce événement qui est le premier du genre au Togo afin de soutenir ceux-là qui sont à la base de nore sécurité alimentaire.