Joël Amah Ajavon est un jeune dramaturge et metteur en scène togolais qui a le vent en poupe ces dernières années. Il dirige la Maison des Artistes de Baguida et le Studio Théâtre d’Arts. Ses œuvres dramatiques ont dépassé le cadre togolais. L’artiste camerounais, comédien et metteur en scène, Junior Esseba est intéressé par son univers. Il est arrivé le 31 mai 2016 à Lomé pour un séjour de 3 mois pour travailler sur l’univers de Joël Amah Ajavon. Lauréat de Visa pour la création, un programme de l’Institut Français, Junior Esseba séjourne au Togo dans le cadre d’un travail sur les œuvres du Togolais Joël Amah Ajavon.
Quel est l’objet de votre séjour au Togo ?
Je travaille sur l’ensemble des œuvres de Joël Amah Ajavon, une immersion dans l’univers de cet auteur togolais. Mais précisément, je travaille sur Camp Sud, un texte qui a été écrit à Yaoundé lors du chantier Contexte Théâtral, une résidence d’écriture. Il est donc pour moi question d’intégrer l’univers de l’auteur : passer un bout de temps avec lui, savoir comment il travaille ; connaître le « Lomé artistique », obtenir sur le secteur artistique et culturel togolais des informations qui vont servir dans le cadre de la création du spectacle Camp Sud en 2017.
Comment se déroule votre mission ?
Je travaille avec l’auteur sur sa nouvelle œuvre Je trace sur la musique de la vague et je trouve que ces œuvres sont assez professionnelles. Dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré d’autres auteurs, d’autres artistes, puis visité plusieurs espaces culturels, autant d’atouts pour la création artistique dans le pays.
Comment s’effectue la rencontre avec l’auteur, d’une part, et les artistes de l’autre, les comédiens notamment ?
Pas de souci majeur aussi bien avec l’auteur que les comédiens. Nous sommes quasiment débordés par les activités artistiques. Outre ma mission principale, beaucoup d’activités sont initiées dont la dernière est dénommée « Les rencontres culturelles ». Après Lomé, « Les rencontres culturelles » seront également organisées à Yaoundé. Il s’agit de rencontres périodiques entre professionnels des arts et de la culture pour débattre d’un sujet donné avec des personnes ressources. Nous créons une sorte de jumelage entre la compagnie Théâtre d’art de Lomé que dirige Joël Ajavon et celle que je dirige à Yaoundé, la compagnie artistique « Carrefour et Théâtre en folie ». Nous mettons sur pied des activités communes, par exemple L’Afrique en lecture un projet qui sera mis en œuvre au Cameroun, au Togo et au Bénin. J’ai fait beaucoup d’autres rencontres artistiques dans le monde culturel togolais, entre autres le comédien Marléne Douty avec lequel j’ai créé Omar et la Calebasse, un conte wolof que Douty a adapté et que j’ai mis en scène. (Ndlr, ce spectacle a été présenté au Centre culturel Filbleu-Arema le 10 août dernier, avec les comédiens Marléne Douty et Nathalie Sinmala ; une régie lumière assurée par Daniel Petit Duevi-Tsibiaku).
Comment se prépare le spectacle Camp Sud ?
J’essaie de récupérer un maximum de matériaux autour de Camp Sud, matériaux qui vont servir à la création du spectacle prévu en 2017. Avec l’aide des artistes que je rencontre, je récolte des matériaux sur l’immigration, sujet que traite Camp Sud. L’an prochain donc, ce spectacle sera présenté en priorité au public de Yaoundé, puis à celui de Lomé, avant de s’envoler vers l’ailleurs. Mais en prélude à ce spectacle, il est prévu à l’Institut Français de Lomé les 26 et 27 août 2016, respectivement, une restitution de Camp Sud et Je trace sur la musique de la vague de Joël Ajavon.
Propos recueillis par Charles Ayetan